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autres preuves, la Ville d'Emben a été toujours nommement comprise de la part de Leurs Hautes Puiffances dans tous les Traitez de Paix, où elles ont été intereffées, comme dans celui de Munfter, Nimegue, Riswick & Utrecht, & que de plus on n'a qu'à remarquer en passant, que l'Ooftfrife feroit prefentement reduite en Marais & païs inondé, fans les Capitaux confiderables qui ont été negociez fous la garantie de l'Etat, & que les Habitans de la Republique ont encore fournis depuis peu ce qui a augmenté de beaucoup l'intérêt que la Republique prend à fa confervanion; de forte qu'on ne peut fonger qu'avec étonnement & frayeur à un renversement total de la Regence en Ooftfrife, dont on à ci-devant allegué les fuites, & qui font faciles à prevoir, mais qu'on ne fauroit trop aprehender.

Surquoi ayant été deliberé, il a été trouvé bon & entendu de donner connoiffance dudit raport aux Srs. Plenipotentiaires de Leurs Hautes Puiffances à Soiffons, & dé leur recommander de concerter fur cet état dangereux & pitoyable des affaires en Ooftfrife, avec les Srs. Miniftres de France & de la GrandeBretagne, ces deux Couronnes ayant declaré en general d'être portées à foutenir Leurs Hautes Puiffances, & à favorifer l'interêt de l'Etat en Ooftfrife; à qui entr'autres convient que la tranquillité y foit rétablie au plûtôt; que les droits de Garnifon. de l'Etat dont il a joui depuis fi long-tems, & que les Accords & Accommodemens entre les Princes & les Etats, dont Leurs Hautes Puiffances font pour la plupart garants, ne foient annullées ou bouleverfécs, & que toute la Regence ne foit ren

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verfée à moins de quoi on ne voit aucune certitude, & encore moins, une parfaite fureté à l'égard des Garnisons de l'Etat en Ooftfrise & des Capitaux importans que les bons Habitans de la Republique ont fournis pour le bien & la confervation de l'Ooftfrife aux Princes & aux Etats en general, comme auffi à la Ville d'Emben en particulier.

Qu'eux Srs. Plenipotentiaires observeront à l'égard dudit concert.

1. De declarer conjointement avec les Srs. Miniftres Plenipotentiaires de France & de la Grande-Bretagne au Congrès, comment on pourroit engager les Srs. Comte de Sinzendorff & autres Plenipotentiaires de Sa Majesté Imperiale audit Congrès, dont le premier a deja été averti par le Sr. Cardinal de Fleury, de l'état pitoyable des affaires en Ooftfrife, à donner une reponfe pofitive & fpecifique à l'égard de l'intention de la Cour imperiale touchant le retabliffement du repos en Ooftfrife, & particulierement fur la maniere la plus propre & la plus efficace, pour infifter vivement & ferieufement auprès des Srs. Plenipotentiaires Imperiaux, foit feuls, ou bien conjointement avec les Miniftres de France & de la GrandeBretagne au retabliffement de toutes les innovations pendant les deliberations du Confeil Aulique, fur l'interceffion de Leurs Hautes Puiffances pour la moderation des Decrets Imperiaux dans les affaires d'Ooftfrife, & particulierement à la reftitution desdites Seigneuries à l'entour d'Embden, dont l'occupation ferre la Ville de fi près, qu'elle eft autant que blocquée; ou pour le moins de fufpendre route execution ulterieure, & de reduire la

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Commiffion à un état, qu'on ne vienne ni dans le voifinage, ni fur les Frontieres de l'Etat à des extremitées, qui pourroient avoir de mauvaises fuites, dans un tems, où le Congrès eft affemblé à Soiffons pour la Pacification generale de l'Europe.

2. Que pour terminer enfin les troubles, qui ruinent le païs de fond en comble, à la confervation duquel Leurs Hautes Puiffances font intereffées pour les raifons ci-deffus leguées, on fafle des reprefentations ferieufes aux Srs. Plenipotentiaires Imperiaux de vouloir effectuer, par leurs bons offices, auprès de Sa Majefté Imperiale & Catholique, que Sadite Majefté fe determine, felon fa haute équité & fa clemence naturelle, à mitiger la rigueur des Decrets publiez, par lesquels les Habitans' d'Embden & leurs adherans font condamnez à perdre leurs biens & vies,& qu'Elle s'ouvre à Leurs Hautes Puiffances & à leurs Alliez refpectives touchant fes intentions pour le reta bliffement de la paix & de l'ordre dans la Regence d'Ooftfrife, afin que Leurs Hautes Puiffances étant perfuadées que S. M.Imp. & Catholique ne fonge nullement à executer les Decrets, felon toute leur rigueur, ni à renverser la forme de la Regence, fe puiffent tranquillifer pour leur propre interêt, & foient par là d'autant plus en état de difpofer la Ville d'Embden & ceux de fon parti s'accommoder à l'intention de S. M. Imperiale, ainfi qu'on a fait de pareilles representations l'année paffée de la part de L.H. P.au Sr. Comte de Koningsegg Erps, Envoyé Extraordinaire de Sa Majefte Imperiale à la Haye, & fur lefquelles on a infifté Ii 5

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dè tems en tems, fans qu'on ayé vû le moindre fuccès.

3. Que lesdits Srs. Plenipotentiaires de Leurs Hautes Puiffances communique aux Srs. Cardinal de Fleury & autres Plenipotentiaires de France & de la Grande-Bretagne, & leur faffent la propofition, qu'en cas que, contre toute efperance & attente les Srs. Plenipotentiaires Imperiaux ne donnaffent pas une reponse suffe fante à ce fujet, ou que, pendant qu'on attend ladite reponse, on commit de nouvelles hoftilitez contre la Ville d'Embden & la Garnison de Leurs Hautes Puiffances, ainfi qu'on doit aprehender, pour les raifons fusdites, Leurs Hautes Puiffances comptent non feulement fur l'amitié, l'harmonie & la bonne intelligence, qui regnent entre les hauts Alliez & l'Etat: máis qu'Elles font auffi entierement perfuadées; que lesdits hauts Alliez regarderont ce cas comme Cafus Foederis, qui eft compris dans les Traitez, & nommement dans celui d'Hanovré, où dans l'Article 2. on s'eft promis une garantie reciproque, non-feulement de tous les Etats, Païs & Villes, mais auffi de tous les Droits, Immunitez & prerogatives, dont les Hauts Contractans jouiffoient, ou devoient jouir dans le tems que ce Traite fut figné, étant incontestable, que parmi les Prerogatives, dont l'Etat jouiffoit dans le tems qu'il acceda audit Traité, & dont il a été en poffeffion depuis plus de 120. ans, fes Garnifons à Embden & â Lieroort ne font pas les moindres, &c.

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En confequence de ces ordres de Léurs Hautes Puiffances contenus dans cette

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,, Resolution, leurs Plenipotentiaires prefen> terent le 28. Juillet un Memoire à ceux de l'Alliance de Hanovre. Après s'y être » étendus fur l'Importance de la Ville d'Emb» den par raport à la Republique, & fur le ,, trifte état où elle eft reduite & la Garnison de la Republique, par les executions des "Commiffaires fubdeleguez, ils fe plaignent modeftement de l'inutilité de toutes les demarches faites depuis plus d'un an pour » óbtenir de la Cour Imperiale une mitigation de la rigueur des Decrets, & enfin, ils reprefentent que l'occafion d'un Congrès, » où la plupart des Puiffances de l'Europe fe y trouvent par leurs Plenipotentiaires, a paru à Leurs Hautes Puiffances favorable pour terminer cette affaire auffi delicate qu'im» portante, & qu'à cet effet elles ont recours » aux confeils & à l'affiftance de leurs Alliez, , demandant.

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"1. Que leurs Alliez fe joignent à eux 1, pour obtenir de Sa Majefté Imperiale qu'el », le employe fon autorité pour terminer les

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differens d'Ooftfrife en confervant la vie, » la liberté, les poffeffions de la Ville & des Habitans d'Embden. 2. Qu'en atten ,, dant cet effet de la Clemence de Sa Ma»jefté Imperiale, elle ordonne aux Subde» leguez de remettre les chofes dans l'état , où elles étoient avant la faifie des biens de la Ville, &c. Et 3. Qu'en cas que tous ces bons offices foient inutiles, les Alliez declaraffent cette affaire un Cafus Fœderis, en forte que fi malheureufement la Republique étoit reduite à fauver la Ville & fa Garnison de leur ruine, cette dcmarche fut aprouvée

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