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à

de tout tems & confequemment aux Accords & Conventions; mais Vos Hautes Puffiances. auront la bonté de confiderer, qu'on ne peut en ceci s'en raporter aux fimples pretentions de Rebelles, & aux interpretations qu'ils propos de donner aux Conventions d'autant plus que la plûpart des habitans ont toujours été contraires & opofez à ces Conventions, qu'ils n'ont accepté que par une contrainte inufitée dans l'Empire, en effet contre le Decret Imperial de l'an 1597. §. 17. la Decifion de Vos Hautes Puiffances du 12. Juin 1619. fur le 4. Grief du Comte, & la Conclufion de la Diete affemblée à Embden du 11. de Septembre de la même année ad poftulatum de la Nobleffe & de la Ville d'Embden, que dans pareil cas une partie ne pourra rien prescrire à l'autre ; on a cependant forcé les Opofans à acceder aux Accords: c'est pourquoi plufieurs nous viennent trouver tous les jours pour declarer qu'ils perfiftent dans la foumiffion aux Decrets de l'Empereur, priant qu'on ne leur impute pas ce qu'ils pourroient être obligez par la peur & la contrainte, de faire dans cette conjoncture, qui feroit contraire à leur Declaration ; & pour en convaincre Vos Hautes Puiffances,

nous

leur envoyons deux Copies, dont plufieurs femblables fe trouvent dans les Documens de notre Commiffion; ceux qui en font les auteurs ayant exigé, pour se souftraire à de plus violentes perfecutions, que l'on tint leurs noms fecrets.

Comme ces Opofans qui ont éte contraints à cette acceffion, tant avant que depuis les Accords, fe font deja foumis depuis longGg 5

tems

tems aux Decrets de l'Empereur, & même la Nobleffe ayant declaré dans la lettre dreffée à Embden le 11. Octobre de l'année derniere de respecter volontairement & felon leur devoir les Refolutions émanées de la Cour Imperiale, à laquelle Declaration la Ville d'Embden même a adheré, on ne voit point comment ils peuvent tous à prefent de leur propre autorité fe departir de ces engagemens, d'autant plus encore, que les Decrets de Sa Majefté Imperiale comme fouverain Juge de l'Empire, donnés & réiterés in rem judicatam obligent un chacun à s'y foumettre même malgrè foi.

Vos Hautes Puiffances foutiennent dans leur Lettre fusdite, qu'on ne peut retablir la tranquillité dans l'Ooftfrife, que par un Accommodement à l'amiable, & que l'on peut traiter d'un tel accommodement fans préjudicier aux Decrets Imperiaux, qui doivent être cenfés n'avoir plus lieu, dès que les parties s'accommodent. On peut être perfuadé que Sa Majefté Imperiale ne manquera pas de moyens convenables pour faire valider fes Decrets fondez fur les precedentes Resolutions Imperiales, fur les Accords clairs & obligations de l'Ooftfrise paffées pour retablir l'ordre entre le Souverain & fes Sujets, & fur les regles fondamentales de l'Empire, ainfi qu'il eft exprimé dans le Decret Imperial du 18. Aout 1722. Outre cela il fe trouve dans les points decidés des chofes contraires à la Souveraineté de l'Empereur & de l'Empire, auxquelles des conventions particulieres ne peuvent porter prejudice, d'autant plus encore qu'autrefois l'Empereur Adolphe de glorieuse

Me

Memoire a declaré à l'occafion de l'Accord de Delfzyl, dans le Decret du 13. O&tobre 1597. §. 24. que ni l'une ni l'autre Partie n'avoit droit d'entrer dans une telle negociation, & qu'il ne dependoit pas du Comte Edzard de negocier cette pacification fans la connoiffance, la volonté & le confentement de lui, Empereur, comme Seigneur du Fief d'Ooftfrife, ce qui a été repeté & exprimé par Sa Majesté Imperiale heureusement regnante, dans le Decret du 18. Août 1721. rendu contre le Bourguemaitre & Confeil de la Ville d'Embden, touchant le pretendu Privilege d'ériger une Com pagnie de Commerce, favoir que lorsque Sa Majefté Imperiale auroit été informée de l'érection de ladite Compagnie, Elle l'auroit declarée pour nulle & de nulle valeur, quand même le Prince auroit eu des raifons pour rendre d'ignorer ce qui fe paffoit. Quand au refte, nous demandons à Vos Hautes Puiffances la permiffion de nous en rapporter à notre lettre du 26. d'Août, & nous les prions d'être perfuadées que, fi fuivant la promeffe & les affurances qu'elles nous en ont données, elle's engagent les Opofans, & fur-tout la Ville d'Embden à s'abstenir de toutes voies de fait, & à faire les premieres demarches envers le Prince, comme il convient à fes Sujets, pour lui donner une fatisfaction raisonnable, s'y porter fincerement, faire ceffer les raifons que nous Subdeleguez avons eu jufqu'à prefent de nous plaindre de leur conduite, & embrasfer les expediens qui puiffent conferver le refpect dû à la dignité du fouverain Juge dans l'Empire; de notre côté nous contribuerons autant que nous pourrons, fuivant les Refolu

lutions de nos Maitres, en tout ce qui fera capable d'affoupir les troubles prefens & de retablir le repos. Vos Hautes Puiffances peuvent être perfuadées que nous n'oublierons rien de ce qui pourra les convaincre que nous cherchons fincerement leur aprobation, puifque nous fommes avec un profond respect, &c.

(Signé,)

G. G. RITTER. J. J. ROBE R.

A Aurich le 9. Septembre

1726.

Enfin fur l'avis que l'on eut que le Prince d'Ooftfrife avoit recherché le fecours de la Cour de Dannemarc, de laquelle il avoit pris quelques, Compagnies à la folde, Leurs Hautes Puiffances s'adreffent auffi à Sa Majefté Danoise, lui propofant d'interpofer fa mediation conjointement avec Leurs Hautes Puiffances. Elles en firent faire la propofition le 25. Août à Mr. Grys Miniftre de Dannemarc, par leurs Deputez, & ce Ministre ayant reçu des Inftructions de fa Cour, s'expliqua en ces termes dans une Conference qu'il eut avec les Deputez le 24. Septembre.

Pro Memoriâ.

LE Ministre de Dannemarc ayant fait très

humblement raport au Roi fon Maitre, de ce qu'il a plû à Leurs Hautes Puiffances de lui faire reprefenter au fujet des troubles d'Ooftfrife dans la Conference qu'il eut l'hon

neur

neur de tenir avec Meffieurs les Deputez de L. H. P. le 25. du mois d'Août dernier & en particulier de la propofition qu'ils lui firent de la maniere, qu'ils croyoient la plus facile d'accommoder à l'amiable par l'entremise de Sa Majefté & de Leurs Hautes Puiffances les troubles & les differens qui fubfiftent entre le Prince d'Ooftfrise & la Ville d'Embden avec ceux des Etats du païs qui tiennent avec elle, fans commettre l'autorité de l'Empereur & la dignité du Prince, & fans difputer la Commiffion Imperiale: Sa Majefté a ordonné au fusdit Miniftre de faire connoitre à Meffieurs les Deputez en reponse fur la fusdite propofition, qu'en confideration particuliere de L. H. P. Sa Majesté veut bien fe charger avec elles de cette commiffion fur le pied propofé, & qu'elle donnera les ordres & inftructions neceffaires au fusdit fon Miniftre fur ce fujet; mais que Sa Majesté étoit d'avis, qu'afin que la Négociation ne fut pas infructueufe, il feroit neceffaire avant tout, que Leurs Hautes Puiffances agreaffent & convinffent prealablement, qu'il feroit de part & d'autre fait une ceffation d'armes & hoftilitez, tant avant que durant la Negociation. & enfuite que cette Negociation ne s'étendroit

pas fur les points; qui font deja reglez & decidez par les Decrets Imperiaux & par le Confeil Aulique; conformement aux anciens Accords, Concordats, Refolutions, &c. paffez entre le Prince & fes Etats, mais qu'elle feroit fixée fur les points qui ne font pas de cette maniere decidez; pofant ainfi pour fondement, que tout ce qui eft reglé & decidé, felon les fusdits Accords, Concordats, Re

fo

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