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pour plus d'une raifon très-connue Leurs Hautes Puiffances euffent pú fe mêler du demêlé qui. trouble l'Ooftfrife, elles ont crû qu'il valoit mieux qu'elles ne s'en mêlassent pas, en exhortant feulement les Parties à un Accord amiable, fans changer de conduite à cet égard, nonobftant ce qui eft arrivé depuis, & que la Ville d'Embden fes adberans foutiennent être contraires aux Accords dont Leurs Hautes Puiffances font garants, & ne faire point partie du different qui a été porté par devant le Confeil Aulique de la part du Prince & des Etats, ce que L. H. P. par raport à l'interêt de leur Etat ne peuvent voir d'un œil indifferent. Mais L. H. P. n'ayant gardé une conduite fi moderée que dans l'efperance que le Prince preteroit l'oreille à un accommodement amiable, fans faire d'autre ufage du fuccès de fon procès que pour retablir la Paix & le bon ordre, dans l'Ooftfrife, en donnant occafion à Leurs Hautes Puiffances de faire des propofitions agreables, & dans lesquelles le Prince auroit, trouvé autant de fatisfaction que de fureté; Leurs Hautes Puiffances fon très-mortifiées que le Prince ne veuille pas leur faire ce plaifir, ainfi qu'on le peut voir par les Lettres qu'el les lui ont écrites, & dont on envoyera copie aux Srs. Subdeleguez, qui pourront en conclure que l'intention de Leurs Hautes Puiffances n'eft abfolument par de regarder indifferemment les troubles de l'Ooftfrife; & qu'autant qu'elles font mortifiées de voir que le Prince temoigne fi peu d'inclination pour un accommodement amiable, qu'il ôte à Leurs Hautes Puiffances toute efperance d'y travailler avec succès, autant leur eft-il agreable

d'ap

d'aprendre par la Lettre des Subdeleguez que dès le commencement ils n'ont rien épargné pour reconcilier le Prince avec les Etats, & que c'eft auffi l'intention de Sa Majefté Imperiale que Leurs Hautes Puiffances s'affurent que les voyes de fait employées depuis, n'ont fait aucun changement dans une fi louable intention, & que les Srs. Subdeleguez travailleront encore à cet effet, ce qui, au jugement de Leurs Hautes Puiflances, eft le devoir des Commiffaires nommez pour l'execution des Decrets, qui ne peuvent faire un meilleur ufage du pouvoir qui leur eft donné que de reconcilier les parties, & de telle maniere affoupir dans leur naiffance tous les differens qui naiffent ordinairement dans de pareilles executions. Que L. H. P. perfuadées qu'ils veulent à present traiter ainfi cette affaire, & faire de nouveaux efforts auprès du Prince pour le porter à un accommodement amiable; & à n'employer aucunes voyes de fait, qui ne pour roient être que ruineuses au pais & aux Peuples, quoiqu'apuyées fur les Decrets de l'Empereur, & pour leur execution, de leur côté elles ne manqueront pas, pour peu qu'on en efpere de fuccès, d'engager le Magiftrat d'Embden & fes adherans, non-feulement de s'abstenir des voyes de fait, mais même de leur faire voir que leur veritable interêt eft de donner toute forte de fatisfaction raisonnable au Prince, & de faire ceffer les raifons que les Srs. Subdeleguez temoignent avoir de n'étre pas contens de la conduite de ladite Ville, enfin de prêter l'oreille aux expediens convenables pour maintenir la dignité, l'honneur

&

& le refpect de Sa Majefté Imperiale, comme fouverain Juge, ce que Leurs Hautes Puiffances auront toujours à cœur. Que Leurs Hautes Puiffances regardent cette propofition comme l'unique moyen de prevenir la ruine de ce malheureux païs, apuyer les vrais intérêts du Prince, & prevenir une infinité de fuites dangereufes; qu'ainfi Leurs Hautes Puiffances attendront avec impatience la reponse des Srs. Subdeleguez, & le fuccès qu'elles efperent de leur inclination pour la paix, afin de prendre leurs mefures, tant par raport à leurs engagemens, que par raport à leurs Droits

& interêts.

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" Le 30. du même mois, Leurs Hautes Puiffances ayant reçu avis que fix des huits » Baillages, dont l'Ooftfrife eft composée, s'étoient joints à la Ville d'Embden avec » aparence que les deux autres prendroient bien-tôt le même parti, elles refolurent d'écrire encore aux Subdeleguez & de leur re›› presenter,

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Que Leurs Hautes Puiffances leur ont témoigné par leur Lettre du 19. du courant, que comme d'un côté elles n'aprouvent nullement les voyes de fait qui fe font commifes en Ooftfrife, elles ne pouvoient de l'autre côté, pour des raifons très connues

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garder les troubles d'Ooftfrife d'un œil indifferent; que pour cette fin elles avoient toчjours tâché de confeiller aux Partis oposez de terminer leur different par la voye d'un accommodement amiable, qu'elles avouoient même tems, qu'il leur étoit fort Tome IV,

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fenfible, que leurs bons confeils & exhortations euffent trouvé fi peu d'accès auprès du Prince d'Ooftfrise, mais qu'au contraire elles avoient apris avec plaifir les mouvemens que lefdits Srs. Confeillers Subdeleguez s'étoient donné pour reunir le Prince avec les Etats du païs, conformement à l'intention de Sa Majesté Imperiale, que Leurs Hautes Puiffances avoient prié de plus lefdits Srs. Confeillers Subdeleguez de continuer d'employer leurs bons Offices pour la paix, & de faire un nouvel effort auprès du Prince pour le porter à un accommodement amiable; que Leurs Hautes Puiffances efperent & fe perfuadent que lefdits Srs. Confeillers Subdeleguez, auront bien voulu faire reflexion fur la demande qu'elles leur ont faite par leur Lettre, & qui ne tend qu'au rétabliffement de la tranquillité en Ooftfrife, d'autant plus que fuivant les fentimens de Leurs Hautes Puiffances cela n'eft nullement incompatible avee la commiffion dont lefdits Srs. Confeillers Subdeleguez font chargez, & qu'un tel accommodement fe peut faire fans préjudice aux Decrets Imperiaux, qui ceffent dès que les deux parties font d'accord; que Leurs Hautes Puiffances attendent avec impatience la reponse defdits Conseillers Subdeleguez. Qu'en l'attendant elles ont apris avec chagrin qu'il s'eft commis de nouvelles violences encore à l'infçu de Leurs Hautes Puiffances, fans qu'elles y ayent la moindre part, & qu'elles defaprouvent. Que cependant il paroit par là combien generale eft l'animofité de tous les habitans d'Ooftfrife pour ce qu'ils croyent leur apartenir, fuivant les anciens Accords &

Con

Conventions, & combien il fera difficile de retablir la tranquillité en Ooftfrise par une execution rigoureufe des Decrets Imperiaux, & par une autre voye que celle d'un accommodement amiable. Que pour cet effet Leurs Hautes Puiffances prient encore inftamment, que lefdits Srs. Confeillers Subdeleguez veuillent tâcher de porter le Prince, (qui jusqu'ici a temoigné être fort éloigné d'entrer en negociation là-deffus) à entendre à un accommodement pour prevenir par-là tout autre embarras qu'on doit attendre d'une plus longue continuation des prefens troubles, à la ruine totale d'Ooftfrife, que Leurs Hautes Puiffances ne feront pas plûtôt informées de l'intention de Son Alteffe, pour parvenir à un accommodement, & pour entrer en negociation là-deffus, qu'elles travailleront avec vigueur auprès du Magiftrat d'Embden & de ceux qui font de fon parti, pour qu'ils y aportent de leur côté toute la condescendance équitable afin de parvenir à un but fi falutai

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Et que Leurs Hautes Puiffances feront bien aises d'aprendre par lefdits Srs. Confeillers Subdeleguez, combien ils pourront avancer dans leurs bons offices, & dans quelle difpofition ils auront trouvé Son Alteffe fur ce fujet, & qu'elles écriront auffi au Prince pour lui confeiller encore un accommodement amiable.

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L. H. P. refolurent auffi qu'il feroit re» prefenté au Prince d'Ooftfrife par une Lettre, qu'il étoit connu à Son Alteffe combien L. H. P. dès le commencement qu'elles ont eu connoiffance des diffenfions & differens qui agitent aujourd'hui fi fort l'Ooftfrife

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