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fiderations, les habitans ne puiffent se refoudre d'envoyer des Deputez à Aurich.

La Refolution ci-deffus a été prife dans ces termes, & non dans d'autres, par toutes les Communes qui étoient affemblées des Baillages refpectifs, moi Notaire requis, prefent, ce que j'attefte par la foufcription de mon nom, & le Seau Notarial. Fait à Leerh dans l'Affemblée des Députez le 16. Avril 1726. ⠀

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L. S.
Not.

P. MENCKEMA Imp. Auth. Not publ.in fidem fubfcripfit Sigilloque Notar. corroboravit.

Enfin Leurs Hautes-Puiffances, pour ne rien oublier de tout ce qui pouvoit conduire les choses à un accommodement amiable, en voyerent un Deputé au Prince d'Ooftfrile; ils choifirent pour certe Commiffion Mr. Le"we d'Adwart de la Province de Groeningen Miniftre très capable de conduire une affaire de cette importance. Ce Seigneur le rendit à Aurich, où il eut plufieurs Conferences avec les Miniftres de Son Alteffe Sereniffime, à qui il étala toutes les raifons qui devoient engager le Prince à prendre le parti d'un accommodement amiable. Il eut le24. Avril audience du Prince à qui il fit le dif ≫ cours ci-joint.

»dit

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Propofition de Mr. Lewe d' Adwart Deputé des Etats Generaux des Provinces-Unies, faite dans fon Audience du 24. Avril 1726.

SERENISSIME PRINCE,

LEs juftes aprehenfions que donnent à Leurs

Hautes- Puiffances les Etats Generaux des Provinces-Unies, les troubles de l'Ooftfrife, & les hoftilitez qui ont été commifes; leurs interêts infeparables de l'affection & des bonnes difpofitions où elles font par raport à la confervation d'un païs fi voifin de leurs Etats, enfin leur haute eftime pour la perfonne de Votre Alteffe, ont determiné Leurs Hautes-Puiffances à m'envoyer ici exprès pour complimenter Votre Alteffe Sereniffime en leur nom, & après l'avoir affuré des bons offices amiables de Leurs HautesPuiffances, lui representer combien il feroit agréable à Leurs Hautes- Puiffances que l'on étouffat enfin ces defordres qui augmentent de tems en tems, defordres qui menacent d'un bouleversement total un païs livré aux maux de la difcorde, & d'autant plus malheureux qu'après avoir eu le bonheur de poffeder dans fon fein le Pere & les Ancêtres de Votre Alteffe Sereniffime, il ternit cette gloire par la défunion où font la plupart des habitans avec Votre Alteffe Sereniffime, le digne descendant de fes glorieux Ancêtres, qui étant le tendre Pere de fes Peuples, ne peut

être

être que très-fenfible à ces troubles, qui ne le touchent pas moins, qu'ils font prejudiciables au païs, & qu'ils inquietent des voifins qui ne refpirent que la Paix. Une trifte experience n'a deja que trop apris les fâcheufes fuites des demêlez de l'Ooftfrife, & Votre Alteffe Sereniffime eft trop éclairée pour ne pas être convaincue du malheur d'un païs, où s'allume le feu de la difcorde, & que quelque petit qu'en foit l'étincelle, quand une fois il eft allumé, il est souvent impoffi ble de l'éteindre. La penetration de Votre Alteffe Sereniffime lui reprefenta ce tableau d'une maniere encore plus fenfible que je ne pourrois le faire; mais les Etats Generaux des Province-Unies ayant bien voulu m'honorer de la Commiffion d'affurer Votre Alteffe Sereniffime de leur fincere estime pour Votre perfonne, je ne puis me dispenser de representer à Votre Alteffe Sereniffime que fi l'on n'arrête pas ces troubles, cette difcorde & cette confufion dans leur naiffance, il fera trop tard d'y remedier, & le mal empirera; fi l'on ne previent point ces troubles avec prudence, il s'enfuivra une ruine mutuelle, car après la ruine de l'un ou l'autre parti, on apellera dans le païs des troupes étrangeres, qui fe livrant à leur propre interêt pilleront & ruineront ce que les plus fages auront fçu conferver & mettre à couvert. Votre Alteffe Sereniffime a trop de penetration & trop d'amour pour l'infortunée Ooftfrife pour qu'il foit neceffaire d'avoir recours à de plus vives exhortation, pour en convaincre Votre Alteffe Sereniffime & pour exciter fes foins paternels pour fes Sujets; fon attention naturelle

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relle à procurer le bonheur du Païs & de fes Domaines, & les égards qu'elle a toujours eu pour l'interceffion de Leurs Hautes Puiffances & les confeils de fes bons voifins, me perfuadent qu'il n'eft pas neceffaire que je preffe davantage Votre Altefle d'empêcher que l'on ait recours à quelques voyes de fait; Elle donnera fans doute toute font attention à trouver les moyens d'apaifer le paffé & de retablir la tranquillité & le bon ordre, en maintenant par fes moyens les plus doux fes Droits, Prerogatives & Préeminences, faifant ceffer les trroubles prefens, & prevenant ceux qui pourroient arriver. C'est ainsi que Votre Alteffe Sereniffime apuyera de la maniere la plus genereufe fes veritables interêts, fera refleurir fon païs, & mettra les Sujets de Leurs Hautes Puiffances en état d'efperer d'être payez, conformement aux Conventions les plus folemnelles, des Rentes & des Capitaux qu'ils ont fi genereufement prêtez pour reparer les Digues, & empêcher que toute l'Ooftfrise ne devint une vafte Mer. De cette maniere Leurs Hautes Puiflances, que les raifons alleguées ci-deffus obligent de ne pas voir indifferemment les demêlez de l'Ooftfrife, ne penferont plus à d'autres moyens d'arrêter les progrès de ees troubles. Si je puis être utile, & contribuer à ce que Leurs Hautes Puiffances parviennent à ce but, par mes representations & mes inftances, ce fera volontiers & avec bien du plaifir non-feulement que je les employerai, mais encore je prierai de tout mon cœur le Seigneur qui donne tout ce qui eft bon, de combler de fes benedictions Votre Alteffe

Se

Sereniffime & fon illuftre Maifon, jufqu'à la pofterité la plus reculée, & de lui accorder un Gouvernement heureux, paisible & glorieux, &c.

Prononcé & delivré par écrit à Son Altef fe Sereniffime d'Ooftfrife dans fon Château à Aurich le 24. Avril 1726.

"

Le Prince lui fit remettre la Reponse ci» jointe.

Monfieur le Deputé de Leurs Hautes Puiffances ayant fait infinuer à Son Alteffe Sereniffime, par fes Confeillers commis pour traiter avec lui, la reponse qu'il avoit dreffé, fur la resolution prealable de S. A. S. du 25. du courant Elle a voulu ne lui pas laiffer ignorer là-deffus la declaration & refolution fuivante.

A l'égard du premier point, S. A. S. repe te les proteftations ci-devant faites de bouche & par écrit, de fon eftime pour Leurs Hautes Puiflances, comme auffi pour leur correfpondance, & leur amitié pour elle & fa Maifon Sereniffime.

2. Pour ce qui eft du fecond point, où Leurs Hautes Puiffances declarent, que l'offre de leur interceffion, & leurs conseils amiables ne tendent qu'à prevenir tous mouvemens, troubles, & voyes de fait ulterieures; à retablir le repos, le bon ordre & l'harmonie, & à empêcher par là qu'il n'entre des Troupes étrangeres dans le païs; comme auffi à tâcher d'accommoder les differens qui y regnent, par des moyens efficaces & moderez, & d'en detourner, autant qu'il eft poffible, Cc 4

les

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