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Sur la Declaration ulterieure de Son Alteffe, datée du 12. du courant & rendue par un de fes gens, on a dû & voulu faire Savoir, & on prie de raporter très hum&on

blement à S. A. S.

I. Qtion avec un extrême chagrin & en

U'on a remarqué par ladite Declara

verfant des larmes, que la chofe a été reprefentée à Son Alteffe, (ce que le jufte Dieu vangera) comme fi les Habitans n'avoient pris les armes que dans la vûe de renverser par leurs propres forces les Ordonnances Imperiales; quoique la trifte experience fait voir, qu'on ne l'a fait que parce qu'on a été obligé de fe defendre autant qu'il eft poffible, contre des violences publiques, & contre des cruautez qui feroient horreur même a des Barbares, fans qu'on ait jamais pensé de fe foulever contre les Ordonnances Imperiales par la force.

II. Qu'on ne fauroit reconnoitre le pretendu College, & qu'on croyoit pouvoir justifier devant toute la terre les mesures qu'on avoit prifes, pour n'être pas depoffedé fans autre forme de procès, contre les entreprises violentes qu'on médite pour l'établiffement dudit College, & le maintien de ceux qu'on a érigé en Adminiftrateurs, qui ont pouffé leur "effronterie fi loin, que dans le Memoire qu'ils ont prefenté à la Commiffion fubdeleguée le 28. Fevrier C. A. lequel a été imprimé & publié (comme fi c'étoit une piece achevée) ils ont dépeint leurs propres pretendus Principaux comme la derniere Canaille, & fe font mocquez de Meffieurs de la Nobleffe d'une ma

niere digne de châtiment, toujours fous pretexte de l'autorité fuprême de Sa Majesté Imperiale.

III. Ceux donc qui font établis pour rapporter au vrai à Son Alteffe Sereniffime ce qui fe paffe dans le Païs, en auront certainement à repondre devant Dieu & le monde équitable, qu'en lui cachant de fi affreuses actions, dont le bruit s'eft même repandu par tout dans les Païs étrangers, & qui ont fait un tort confiderable au Païs par raport au credit general, ils aient ofé dire même publiquement, que le vol & le pillage étoient chofes permises; car où chercher protection, fi ceux qui font des violences font non-feulement encouragez, mais même appuïez par les Officiers du Prince?

IV. Comme on ne peut pas concevoir en quoi doivent confifter les pretendues voies de fait contre les Ordonnances Imperiales, pourvû qu'on diftingue bien le vrai d'avec le faux; & qu'il eft fans cela une chofe inouie dans le monde, de foutenir l'autorité Magiftrale par des vols, des pillages & des meurtres, comme il eft arrivé ces jours paffez, on peut hardiment appeller au jugement de toute la terre, fi dans cette fituation d'affaires on a fait aux habitans des violences & des injustices.

V. Et par-là même, l'ufage des Troupes eft affez juftifié; mais pour ce qui eft de leur caffation, on ne fauroit s'expliquer autrement là-deflus, finon que c'eft un point qui apartient à la deliberation de tous les Etats en general, & qu'on ne fauroit s'imaginer que la juftice de Sa Majefté Imperiale, après la decouverte des veritables circonftances de l'affaire,

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perfiftera dans une resolution auffi dangereufe pour le Païs & les habitans. Car quoique le commun pourroit trouver doux d'être dechar gé par là de quelques impôts, on ne fait que trop bien quels refforts on a fait jouer pour la representation alleguée du Tiers Etat comme on l'appelle, au fujet de la Garnison d'Embden, & le Grand Dieu fufcitera des Inftrumens qui decouvriront là où il eft néceffaire, le danger qui y eft caché pour le Païs, & qui le prouveront par l'histoire d'Ooftfrife même, où il eft affez manifefté à quel but tendoit cette caffation de la Garnifon d'Embden.

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VI. Tous les habitans ne demandent rien d'autre que l'observation des Accords, & ils font auffi portez qu'ils doivent, à s'en raporter à la jufte decifion du Juge competant; mais ils efperent qu'ils ne feront pas condamnez fans être ouis, & qu'il leur fera permis d'expofer leur droit, à quoi jufqu'ici ils n'ont pû parvenir, les oreilles ayant été fermées à leur égard.

VII. Le Tout-Puiffant veuille confirmer que les menaces terribles, qui font affez connues, & qu'il eft facile de échoue prouver, ront; auffi eft-on convaincu en conscience, qu'on ne s'eft pas rendu coupable d'aucune resistance ni envers S. M. Imperiale, ni envers S. A. S. & il eft inconcevable comment l'ufage des Troupes des Etats, contre des actions auffi inhumaines & inouies dans la Chrêtienté, peut paffer pour une marque de rehistance, a moins que Dieu, & les droits de la Nature & des Gens, n'ordonnaflent de fe facrifier à la fu reur de gens violens.

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¡VIII. On ne croit pas avoir commis aucun crime pour lequel on ait befoin de demander grace & pardon à Son Alteffe Sereniffime, ni pour lequel on doive fentir l'infuportable difgrace de S. M Imperiale.

IX Les Habitans laiffent là le raport que Mr. le Lieutenant-Colonel de Staudach a ju gé à propos de faire, mais ils ne peuvent pas s'empêcher de lui reprefenter, qu'il ne fauroit nier devant Dieu qui fait tout, qu'il n'ait fair tirer le premier, fans dire mot, fur le détachement des Troupes des Etats, après quoi celuici a pareillement fait feu pour fa défense, & que lorfque ledit détachement s'eft retiré dans le bourg de Leerh, croyant le nombre des attaquans plus forts qu'il n'étoit, il ne l'ait fait poursuivre, & n'y ait fait entrer fon monde conjointement avec les fuïars. A quelle occafion il faut bien remarquer qu'on avoit promis à Aurich à Mr. le Commandant Feldmann de vouloir tout laiffer in ftatu quo, & que nonobftant cela on n'a pas difcontinué de faire vio. lences fur violences; même après avoir invité Mr. le Commandant le 6. du courant de venir à Aurich, on a, fans attendre fa réponse, fait fortir de ladite Ville le même jour quantité de gens armez, qui ont attaqué le bourg de Leerh au jour du Seigneur, lorfqu'il étoit depourvû de monde, & y ont fait un carnage horrible, où cependant le fouverain Monarque de l'Univers a vifiblement montré fa juftice & fa bonté.

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X. On ne craint pas de rendre compte de fa conduite & on defire avec paffion d'être informé de la pretendue veritable fituation de l'affaire: Cependant comme non-feulement Cc

Tome IV.

elle

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elle régarde tout le Païs en general, & que par confequence on ne fauroit communiquer plus à propos cette information tant vantée, qu'à la Diete generale & libre, qui eft prorogée, mais qu'outre cela on peut en tout cas fe paffer entierement de l'information du Confeiller privé & Chancelier, qui dans fon Hiftoire d'Ooftfrife, comme il l'apelle, a deja fuffifamment informé le public du fens qu'il lui plait de donner aux Accords, & qu'il veut qu'on ne les explique ni felon la lettre, ni selon l'ufage de plus d'un fiecle, mais felon une idée qu'il s'eft formé lui-même d'un certain ordre qui doit regner entre le Prince & les Sujets, fans avoir aucun égard à l'obligation qui naît du ferment par où l'on s'eft engagé à l'exacte obfervation des Accords du Pais; de forte que c'eft cette même Hiftoire d'Ooftfrife qui a ouvert les yeux aux habitans, & qui leur a montré, pour ainsi dire au doigt, le joug fous lequel il faudroit plier, fi les chofes tournoient fuivant l'intention de l'Auteur; de qui on eft bien pesuadé que c'est lui qui médite depuis tant d'années de mettre le malHeureux Païs en feu & en flamme, & de le plonger par fes nouvelles opinions, dans la derniere mifere, & que c'est lui qui pour af louvir fon ambition insatiable, cherche à détourner le cœur du plus cher & gracieux Prince, de l'affection) paternelle pour les Sujets, & par confequent des falutaires fentimens de paix. Et comme après tout perfonne ne fauroit fe croire garanti pas le fauf-conduit qu'on a envoyé par écrit contre la fureur de gens cmportez qui n'en favent rien, Son Alteffe ne prendra pas en mauvaise part, que fur ces con

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