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Refolution ulterieure & prealable de S. A. S. le Prince d'Ooftfrife, du 12. A vril, fur la Déclaration des Deputez des Communes, en date de Leerb le 10. A vril 1726.

S
On Alteffe, notre très-gracieux Prince &
Maître, veut & demande par la prefente,
que les Deputez , au nom desquels la Decla-
ration fignée par le Notaire Mencken à Leerh
le 10. Avril 1726. a été envoyée au Lieutenant
Colonel de Son Alteffe Sereniffime, en repon→
fe à la Refolution qui leur avoit été adreffée
en date du 6. Avril, fe rendent ici à la Refi-
dence le 17. du courant, munis de pleins-
pouvoirs fuffifans des Communes dont ils fe
qualifient Plenipotentiaires, pour aprendre du
Confeiller privé & Chancelier, & des autres
Confeillers Commis à cet effet, la Refolution
& Declaration de Son Alteffe fur ladite Re-
ponse, ou S. A. S. a vû avec furprife, que les
Communes font très-mal inftruites de la fi-
tuation de l'affaire, & qu'elles ont besoin d'in-
formation fur les points y compris, comme il
paroit par la Refolution préalable ci-jointe.
Pour cet effet, non-feulement Son Alteffe
leur accorde fauf conduit par la prefente, mais
la Commiffion fubdeleguée leur donne une
pareille affurance, S. A. S. fe refervant au
refte tout ce qui peut lui competer. Signé
de la main de S. A. & fcellé du Sceau de la
Regence le 12. Avril 1726.

(L. S.)

(Etoit figne.) GEORGE ALBRECHT.

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I." Son

I. Son Alteffe Sereniffime voit avec étonnement, qu'on a ofé avancer dans la declaration envoyée au Lieutenant-Colonel de Staudach, que les Habitans n'avoient pas pris les armes contre Sa Majefté Imperiale & Elle, mais qu'ils avoient été obligez, faute de protection du Maître, de fe defendre contre de pretendues violences publiques & infuportables, & d'appeller pour cet effet les Troupes des Etats au fecours; quoiqu'il foit notoire que le foulevement à Leerh & en d'autres endroits, ne s'eft fait, deja dans l'année paffée, que dans la feule vûe de renverfer de fes Propres Forces les Ordonnances Imperiales fur les differens dans le Pais. Et jamais fon Alteffe n'a refufée fa projection à aucun Sujet, ni perfonne des Communes ne l'a jamais implorée.

Mais qu'on ofe pretendre que Son Alteffe aprouve les violentes opofitions qu'on a faites auxdites Ordonnances, & qu'elle y prête la main, faute de quoi on l'accuse d'avoir refufé fa protection à fes Sujets, c'eft là un raisonnement des plus étranges. Une autre propofition encore plus groffiere, eft qu'on avoit été obligé d'apeller au fecours les Troupes des Etats, comme on les apelle: or on peut voir clairement par la Patente Commifforiale communiquée aux Communes conjointement avec la Refolution du Prince, que la Garnifon d'Embden n'eft pas la Milice des Etats, & qu'elle n'y eft que pour garder la Ville: & quel danger y avoit il qui rendit le fecours de ces Troupes fi neceffaire? les Communes ne fouffrirent aucune violence injufte; auffi quand elles liront l'Ecrit que tout le Tiers-Etat a

presenté

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prefenté à la Haye le 10. Fevrier 1695. au fujet de la Garnifon d'Embden, elles auront une toute autre idée de l'affaire.

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II. Il ne paroit pas moins étrange à Son Al> qu'on ofe avancer que les Habitans n'ont jamais cherché à troubler fes Officiers dans l'administration de leur Charge: On ne les a donc pas arrêté? mené par force à Embden, & en parti exilé de tous côtez? les exemples, & en particulier celui du Receveur. des Tailles à Leerh, tout caffé & malade qu'il étoit, ne le prouvent que trop. Et fi quelqu'un eft aigri contr'eux, c'eft juftement cette aigreur qui doit être comptée parmi les chofes defendues.

Son Alteffe Sereniffime a remis au Juge competant & fuprême, à decider en quoi confifte Pobfervation inviolable des Accords: & fi les Communes font obligées de reconnoitre un Juge, elles font auffi obligées de s'en tenir à fes decifions, & de ne point juger, felon leur fantaifie, de l'observation inviolable des Accords.

III. C'eft une faufleté infigne, que les Habitans foient menacez d'affliction, de defolation & même de leur ruine totale: Son Alteffe a temoigné tout le contraire dans fa Refolution; mais ceux qui continuent à s'opofer au Chef fuprême & à leur Prince legitime, n'ont qu'à attribuer à eux-mêmes, s'ils font declarez dignes des punitions dont ils ont été menacez: Et qu'eft ce que l'ufage de la Milice des Etats, comme on l'appelle, finon une opofition réelle aux Ordonnances du Juge fuprême, auquel rang il faut auffi mettre la pretendue poffeffion de l'Administration des Fermes.

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IV. Il n'eft pas dans le pouvoir de S. A Sereniffime de donner pardon & de faire grace, que pour Elle perfonnellement, ne pouvant rien prefcrire ni prejudicier en cela à Sa Majefté Imperiale & à fa Commiffion, & il ne dependra que de la conduite des Communes de pouvoir plus ou moins s'affurer de la Clemence de Sa Majefté Imperiale. Son Alteffe ne demande, qu'une fidelité & obéiffance conforme aux Accords, bien entendu que cette conformité fe doit prendre dans le fens que lui donne la decifion de Juge fuprême, & non pas dans celui d'une explication volontaire; & dès qu'on fait cela toute l'affaire eft finie. C'eft la faute des Soldats d'Embden, que la Refolution du 6. du courant n'a été rendue aux Communes qu'après la rencontre à Leerh, parce qu'il étoit expreffement ordonné au Lieutenant-Colonel de Staudach, de faire tenir ladite Refolution aux Communes, & d'attendre leur declaration là-deffus, avant que d'entreprendre une attaque; mais s'étant pofté avec fon monde à Loga, & étant allé reconnoitre les environs avec quelques Cavaliers, il a d'abord été attaqué par un gros detachement des Soldats d'Embden forti de Leerh, par où il a été obligé de faire avancer fes Cavaliers pour repouffer la force par la force. Et comme après cela ceux d'Embden ont été obligez de ceder, il a fait fonner la retraite par le Trompette du Prince qu'il avoit avec lui, nommé Tobias Hartung, mais bien loin d'y vouloir entendre, on a même fait feu fur lui, lorfqu'il a fonné la feconde fois, ce qui a occafionné le combat Et quoique cet accident fourniffoit affez de

raisons

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raisons à Son Alteffe Sereniffime pour retenir fa Refolution, elle n'a pourtant pas laiflé de la faire tenir le lendemain aux Communes, afin de leur témoigner d'autant plus fon affection paternelle. Ceft donc une accufation bien effrontée que de dire qu'on n'étoit pas en fureté malgré toutes les promeffes, le contraire faute aux yeux; mais ceux qui ont pouffé les Communes à ces mouvemens, font voir par leur conduite que c'eft à eux & à leurs affurances qu'on ne peut guere se fier, retenant jufqu'ici, contre la promeffe qu'ils en ont donnée par écrit, les Officiers du Prince prisonniers à Embden, au grand dommage & prejudice des Habitans même. Signé du Seau de la Regence le 12. Avril 1726.

(L. S.)

>

Declaration des Communes de Leerh G Confors du 16. Avril 1726. fur l'ulterieure & préalable Refolution qui leur a été adreffée du 12. Avril 1726.

Ardevant moi fouffigné Notaire, com

parurent les Deputez des Bailliages de Leerohrt, Stickhaufen, & Embden, me requerant de bouche, de coucher par écrit leur trèshumble declaration fuivante, fur les Ordonnances & Propofitions refpectives que Son Alteffe Sereniffime leur très gracieux Prince & Maitre leur avoit fait rendre le 13. du courant par un Tambour, laquelle Declaration contient ce qui suit.

>

Sur

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