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Les trois Pieces que l'on vient de lire » peuvent paffer pour les principales du Pro,, cès. On y voit les pretentions des deux parties & la Sentence du Juge. Mais com,, me il eft rare, dans l'Empire, que la par,, tie condamnée fe foumette volontairement » à la Sentence, foit du Confeil Aulique,

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foit de l'Empereur; on nomme d'ordinai,, re des Commiffaires qui font chargez de ,, l'execution. Les Etats d'Ooftfrife, la Ville d'Embden & fes adherens fe crurent lezez », par le Decret Imperial, & ne s'y foumirent ,, qu'avec des referves que l'on n'admet point ,, ordinairement. Ainfi menacez d'une Ĉom,,miffion, la Ville d'Embden & ceux que l'on nomme Renitens, eurent recours à l'interceffion & à la mediation de Leurs Hautes ,, Puiffances les Etats Generaux des Provinces» Unies.

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Il y a plus de cent-vingt ans que Leurs Hautes Puiffantes font en poffeffion d'interpofer leurs bons offices dans ce qui concerne les interêts de l'Ooftfrise & les fre» quens demêlez entre les Etats & le Comte ou Prince du Païs; & depuis prefque au» tant de tems Elles font en poffeffion du Jus præfidii dans la Ville d'Embden, où, ,, depuis l'Accord ou la Convention de Delf, zyl, Leurs Hautes Puiffances ont prefque toujours eu leurs Troupes, mais fur-tout depuis que le jour de la Pentecôte 1602. le Capitaine Knoop y entra avec quelques » Compagnies Frifonnes, qui furent fuivies » peu après de 12. Compagnies d'infanterie & de trois de Cavallerie fous les ordres du

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General du Bois, à l'inftante priere du Ma,,giftrat & des Bourgeois de cette Ville, que », le Comte Enno bloquoit de tous côtez; il » eft vrai que ce Droit de Garnison à été dif

puté à Leurs Hautes Puiflances, foit par », l'Empereur, foit par le Comte, neanmoins

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elles ont continué à en refter en poffeffion, » on peut même dire à l'avantage du Païs & » du Prince. D'autres raisons outre celles-ci ,, intereffent encore Leurs Hautes Puiffan,, ces dans les troubles de l'Ooftfrife, par exemple, leur garantie, fous laquelle font , paffez la plupart des Accords, l'interêt qu'elles ont d'étouffer dans fa naiffance un ,, embrafement dans leur voifinage, enfin & fur tout les fommes confiderables negociées » dans la Republique en faveur de l'Ooft,, frife, fous la garantie de Leurs Hautes Puif,, fances, & pour lesquelles plufieurs branches des Finances de ce Pais font hypothe », quées.

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Ainfi Leurs Hautes Puiffances ne purent fe difpenfer d'écouter les plaintes & les griefs des Etats d'Ooftfrife & de la Ville d'Embden; mais ce ne fut que dans la vûë de pacifier à l'amiable ces nouveaux diffe,, rens comme elles ont toujours fait ci-devant; », c'est ce qui paroit par les Lettres, Refolutions & Memoires fuivans que nous met,, trons ici felon l'ordre de leur date, nous en paffons plufieurs fous filence pour ne raporter que ce qu'il y a de plus important. La Commiffion d'execution établie par l'Em» pereur fut deferée à l'Electeur de Saxe & ,, au Duc de Brunfwick - Lunebourg-Wolfenbuttel qui envoyerent fur les lieux leurs

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» leurs Subdeleguez, chargez de leurs ordres » pour faire executer les Decrets Imperiaux : ›› ceux-ci commencerent par caffer le College » des Adminiftrateurs qui refufoit de fe fou» mettre, & ils tranfporterent la Caiffe des Finances du païs, d'Embden, où elle avoit » prefque toujours été depuis l'an 1606., à Au,, rich, où eft la Refidence du Prince; en consequence de l'ordre ci-joint.

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Extrait de la Lettre de Sa Majesté Imperiale, à Sa Majesté le Roi de Pologne, Electeur de Saxe, de même qu'à Son Alteffe Sereniffime le Duc de Brunswick-Lunebourg, en date de Vienne le 10. Août 1724.

CHARLES, &c.

X. MAIS fur tout ce fera un des moyens les plus efficaces pour reprimer les dangereuses entreprises des tumultueux, fi, en leur ôtant la levée & l'adminiftration des Tailles, & de tout autre argent du païs, on ne leur permet point de conventicules, ni ne les apelle aux affaires des Dietes ou de la Commiffion, & ce pour cette fin on choifit en leur place autoritate noftrâ Cæfareâ, à une Diete, d'autres Deputez Administrateurs du mombre de ceux des Etats, qui par leur foûmiffion nous reconnoiffent pour le Chef & le Juge fuprême de l'Empire, & qui temoignent par là leur amour, fidelité & zele pour le bien & la tranquilité publique; lefquels on chargera

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provifionellement de toutes les fonctions des Deputez ordinaires & Adminiftrateurs, ordon. nant aux Officiers fubalternes de leur obéir, & defendant feverement qu'aucun ne paye à l'avenir rien de l'argent du païs aux ancions Deputez & Administrateurs, ou en établiffent d'autres fi on le juge à propos, qui doivent jouïr de notre protection Imperiale; & en ce cas le College de ces nouveaux Deputez & Adminiftrateurs doit être établi dans une autre Ville fûre, & non point à Embden, qui eft l'endroit où les feditieux forgent leurs mauvais projets, &c.

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» La Diete du païs qui avoit été toujours prorogée depuis l'an 1695. fut caffée, on », en convoqua une autre, où Embden & les Renitens ne furent point apellez, & on nomma un nouveau College d'Administra,,teurs. Ainfi on vit dans ce païs autel élevé contre autel, pour parler ainfi, & l'ancien

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College caffer tout ce que le nouveau en»treprenoit, comme le nouveau s'oposoit aux ,, executions de l'ancien, de-là on en vint aux ,,voyes de fait qui embrouillerent encore plus , les affaires, & aigrirent terriblement les » Efprits.

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Acte

Alte de Soumiffion des Adminiftrateurs qui ont été demis de leurs Charges.

Aux Commiffaires fubdeleguez de Sa Majefte le Roi de Pologne, Electeur de Saxe, & de Son Alteffe Sereniffime le Duc de Brunfwik-Lunebourg, commis par Sa Majefte Imperiale pour regler les differens en Ooftfrife.

EXCELLENS SEIGNEURS.

NOUS declarons refpectueusement par les prefentes à Vos Excellences, que fuivant notre devoir nous ne nous opofons point aux intentions de Sa Majesté Imperiale dans les differens d'Ooftfrife, mais que nous attendrons quelle fin Dieu & Sa Majefté Imperiale mettront à ces affaires, ne doutant pas que Sa Majefté Imperiale fuivant fa juftice naturelle, après les affurances gracieufes qui nous ont été données, ne nous maintienne dans l'entiere, pleine & paisible jouillance des Privileges anciens & Libertez conformes aux Accords.

C'eft pourquoi nous nous adreffons encore humblement à Vos Excellences, les fupliant d'enregistrer notre prefente foumiffion, & en confequence de fuprimer le Reglement provifionel fait par raport à notre College, enforte que ledit College continue à fubfifter de la maniere qu'il a été etabli, & que fes Patentes foient publiées dans le Païs, dans cette

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