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trouve à propos d'en donner connoiffance à ma Cour par la pofte d'aujourd'hui, pour la prevenir en cas que pareilles nouvelles parviennent jufqu'à elle.

La pofte part à 5. heures, Monfieur; ainfi d'autant plus accordez moi ma demande. J'ai l'honneur, Monfieur, d'être avec beau coup de confideration, &c.

(Signé)

BULOW.

J

ge

Stockholm le 12.

17:26.

Reponse à Monfieur le Baron de Bulow.

MONSIEUR,

'Ai été bien furpris de recevoir une Lettre de vous, Monfieur, datée de la méme ville où nous demeurons, & je l'ai été bien d'avanta de fon contenu.

Je fuis fort faché, que votre memoire vous ait fait faux bond fur le fujet des converfations que nous avons euës ici.

Vous étes le maitre, Monfieur, d'en écrire à votre Cour ce que vous trouverez à propos, j'en ferai de même à la mienne ~

J'ai l'Honneur d'être avec bien de la confide

ration.

(Signé)

GOLOWIN.

Con

Confiderations du Comte de Golowin.

Es deux premiers points font vrais, & je me fuis donné l'honneur de mander le premier en Cour.

Le premier point de la feconde vifite est auffi vrai. Je ne lui ai jamais parlé du Duc d'Holftein, encore moins me fuis-je fervi de ces paroles, mais dans cette vifite il me fit de grandes proteftations de l'eftime particulie re du Roi fon Maître pour Sa Majesté Imperiale & de la fincerité de ses ingentions à cultiver fon amitié. Après lui avoir retorqué ce Compliment, je lui dis, comme il souhaitoit auffi bien que moi, que nous fuffions bons amis, il me permettroit bien de lui faire une queftion, s'il étoit chargé de fe joindre aux Miniftres de France & d'Angleterre pour engager la Suede à l'Acceffion au Traité d'Hanovre.

It repondit, qu'il n'avoit ni ordres ni inftructions pour cela, que Meffieurs les François & les Anglois pourroient faire ce qu'ils trouveroient à propos, que pour lui il ne s'en meleroit pas, qu'il me prioit même d'en affurer Sa Majefté Imperiale auffi bien que des fentimens du Roi fon Maître qu'il venoit de declarer.

Monfieur de Reichel affure, qu'il lui a parlé de la même maniere, & que pour ce qu'il dit ici de lui, il n'y avoit pas un mot de vrai, & qu'il voyoit bien, que Mr. de Bulow vouloit Jui donner une ridicule par là, dont il s'expliqueroit de bouche avec lui,

Lo

Le Roi de Pruffe ayant rapellé Mr. Bulow envoya un autre Miniftre, mais celui-ci ne fe mêla point de l'acceffion. Ainfi Mrs. de Brancas & Pointz chargez feuls de cette delicate negotiation, eurent en tête le Comte de Freitag, Ambaffadeur de l'Empereur, & le Comte Gollowin, auquel l'Imperatrice de Ruffie joignit bien-tôt l'adroit Prince Dolgoruki, qu'elle rapella de Warfovie pour l'envoyer à Stockholm épauler le Miniftre Imperial.; on voulut y envoyer en même tems le Baron de Baffewitz premier Miniftre de fon Alteffe Royale le Duc de Holstein, mais la Cour de Suede fit entendre que fa prefence ne feroit point agreable; enforte qu'on fe contenta d'envoyer en fa place deux Officiers de la Cour de Son Alteffe Royale qui ne firent ni bien ni mal, outre que ce Prince avoit à Stockholm le Major General Reichel Son Miniftre accredité.

Les Etats de Suede, qui étoient affemblez, avoient nommé un commité fecret pour travailler à l'affaire de l'acceffion avec les Senateurs Commiffaires nommez par Sa Majesté pour conferer avec les Miniftres invitans. Cette affaire alloit avec beaucoup de lenteur, lorfque tout d'un coup l'Amiral Wager, parut dans la mer Baltique avec une Efcadre ou plûtôt une petite Flote, puifqu'il avoit fous fes ordres environ 30. Vaiffeaux Anglois fans compter les Danois. Je n'entrerai pas ici dans le detail des raifons qui firent preffer l'envoi de cette Escadre; fi ce fut aux inftances de la Cour de Suede & du parti des Patriotes, ou fi la Cour d'Angleterre l'envoya de fon propre mouvement; quoiqu'il en foit il eft certain que fans attendre l'Escadre Danoise, l'Amiral An

glois fe preffa de fe rendre, non dans le Golfe de Finlande mais dans les Dalres, c'eft-à-dire fur les côtes de Suede, où il ne fut pas plûtôt arrivé qu'il fe rendit à Stockholm pour declarer à Sa Majesté Suedoife, qu'il avoit ordre de fe pofter de maniere que la Flotte Ruffienne ne put rien entreprendre contre la Suede; & quelques jours après ayant remis à la voile, il fut fe pofter fous l'Ile Nargin d'où il envoya à l'Imperatrice de Ruffie la Lettre fuivante, où le Roi George declaroit à cette Princeffe les raifons de cet armement.

Lettre du Roi de la Grande Bretagne à l'Imperatrice de Ruffie.

دو

Gorge, par la grace de Dieu, Roi de

la Grande Bretagne, à la très Haute, , très- Puiffante Princeffe, Notre très-chère Soeur & Grande-Duchefe de toute la Ruffie, feule Souveraine de Mofcovie &c. &c. &c. Salt, Bonheur & Profperité.

دو

در

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"

Très-Haute, très. Puiffante & très-Illuftre Princeffe, Votre Majefté ne pouvant ignorer que les grands preparatifs de guerre qu'Elle fait en tems de Paix, tant par mer » que par terre, nous donnent de grands & juftes fujets d'ombrage, auffi bien qu'à nos Alliez dans le Nord, Elle ne doit pas être furprife que nous ayons envoyé une forte Escadre de Vaiffeaux de guerre dans la Mer Baltique fous les ordres de notre Amiral le Chevalier Charles Wager, pour prevenir les dangers qui pourroient naître d'un armement fi extraordinaire.

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,, Votre Majefté n'ignore pas non plus com5, bien nous avons souhaité non-feulement de conferver la tranquilité dans l'Europe, mais auffi de vivre en bonne intelligence & de cimenter une amitié ferme & durable entré Notre Couronne Royale de la Grande-Bre "tagne & celle de Ruffie.

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,,Nous n'avons manqué aucune occafion ,, de donner des marques convaincantes de ces intentions pacifiques & amiables, & Vo,,tre Majefté doit fort bien fe reffouvenir de 5, la preuve qui en a paru lorfque Nous dé,, clarâmes être prêts d'entrer conjointe,, ment avec notre bon Frere le Roi de Fran» ces en Alliance avec feu Sa Majesté votre "Seigneur & Epoux, aux termes & à des con

ditions qui fuffent compatibles avec la Paix

du Nord, auffi-bien qu'avec les interêts, fa », dignité & l'honneur des Puiffances contrac"tantes. Nous ne doutions pas que cette ,, voye ne fût un fur moyen de menager uffe » reconciliation fincere entre nous & feu vo,,tre Epoux, de rétablir une bonne harmo» nie entre nos Domaines & les Vôtres, pour "l'avantage mutuel des Peuples, & d'affermir , la Paix & la tranquilité fur des fondemens ,,folides & durables.

Ce fût pour parvenir à ces grandes & heu, reufes fins, conformement aux intentions de feu Sa Majefté, dont le Ministre du Roi ›, Très Chrêtien avoit fouvent fait raport, », que de concert avec la Cour de France on

dreffa le Plan d'un Traité qui fut envoyé à ,, feu Sa Majefté pour en avoir fon Apro, bation & fon confentement final; Mais la "", confommation d'un œuvre fi defirable fût » pré...

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