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Leurs Hautes Puiffances ne prétendent en aucune maniere, ni à cet égard, ni à l'égard des Fortifications à faire. Que comme ces ou vrages ne font destinez qu'à la défenfe de Maestricht, dont l'Evêque & Prince de Liege est Seigneur avec Leurs Hautes Puiffances, Elles ne pouvoient s'imaginer, qu'ils s'y opofât, ou qu'il s'en crut offenfé, d'autant plus que Leurs Hautes Puiffances ne fe fervent que de leur droit. Qu'au refte il y a aparence que l'on a fait entendre au Seigneur Evêque & Prince de Liege plus qu'il n'y en a, & comme fi ces nouveaux ouvrages occupoient la place de plufieurs belles maisons, dont la demolition diminueroit les Revenus de la Menfe Epifcopale & cauferoit la ruine de plufieurs particuliers; qu'il y avoit aparence que l'on avoit ainfi exageré cette affaire à l'Evêque & Prince de Liege pour la lui rendre plus odieufe; mais que Leurs Hautes Puiffances étoient afsurées; que la chofe étant examinée fans partialité, & telle qu'elle eft, on trouveroit que ces nouveaux ouvrages ne caufent pas le moindre préjudice, outre que s'il faut renverfer quelques maifons, ou creufer quelques terres làbourables pour les employer à ces traveaux, Leurs Hautes Puiflances feront prètes à convenir avec les Proprietaires d'un dedommagement raisonnable, ainfi qu'il fe pratique dans toutes les conftructions des Fortifications.

Leurs Hautes Poiffances s'étoient attendu que des raifons auffi peremptoires auroient defabufé l'Evêque & Prince de Liege, & l'auroient entierement fatisfait, ou que trouvant bon de porter fes plaintes à Sa Majefté Imperiale & Catholique fur la conduite de Leurs Hau

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Hautes Puiffances, il n'auroit pas manqué d'informer en même tems Sa Majesté Imperiale & Catholique des raifons de Leurs Hautes Puiffances, & de ce qu'Elles alleguent pour prouver leur droit & leur poffeffion, de la maniere que le tout eft deduit dans leur Reponse du 12. d'Août 1724; car Leurs Hautes Puiffances font perfuadées de l'équité de Sa Majesté Imperiale & Catholique, que ces plaintes n'auroient alors fait aucune impreffion, & en tout cas que Sa Majefté Imperiale & Catholique n'auroit pas regardé comme un attentat & une voye de fait qui viole la Jurisdiction de Sa Majefté Imperiale & Catholique fur les Terres de l'Empire, d'avoir commencé l'amelioration de ces ouvrages exterieurs fans en avoir communiqué avec l'Evêque & Prince de Liege, ce que Leurs Hautes Puiffances trouvent avec chagrin dans le Memoire fufdit leur être imputé; Elles voyent avec le même chagrin par les Pieces annexées, que l'Evêque & Prince de Liege n'étant pas content de s'être ainfi plaint à S. M. I. & C. infinue affez ouvertement dans fa Lettre du II. Août de l'année derniere, quoique très-abufivement, que les droits de l'Evêché de Liege fouffriroient moins fi Maeftricht étoit entre les mains d'un Prince qui fut en guerre avec l'Empereur & l'Empire qu'ils foufrent à prefent, que Maeftricht, par raport aux Fortifications & à la Garnison, eft au pouvoir de Leurs Hautes Puiffances; outre cela il cherche, dans ces Pieces annexes, à exagerer cette affaire, en la faifant confiderer comme beaucoup plus importante qu'elle n'eft en effet, en donnant à entendre, que l'intention eft d'étendre encore

plus

plus lesdits ouvrages commencez, fans doute parce qu'il ne fait pas que de la maniere qu'ils font tracez & prefque achevez, ils se termineront à l'inondation, pour la fûreté de laquelle ils font faits, & pour empêcher qu'on ne la faigne, que plufieurs maisons & même une Chapelle, courent rifque d'être renversez, fans faire réflexion que cela n'est à craindre qu'en cas de fiege auquel cas tout batiment qui eft fous les Fortifications, & qui nuit à la défense, eft expofé à ce malhenr, outre que ces batimens font dedans & entre les ouvrages, où la plûpart ont été batis par tolerance longtems après la conftruction du Baftion la Motterie, que l'on agrandit à present: Leurs Hautes Puiffances ne s'expliqueront pas fur les autres chofes que l'on avance fans fondement dans lesdites Pieces annexes audit Memoire, s'en raportant au Mémoire du Directeur des Fortifications, fous l'infpection duquel ces ouvrages fe font, & dont on remettra une copie au Sr. Comte de Koningsegg-Erps; s'aflurant que la fufdite réponse fatisfera pleinement Sa Majefté Imperiale & Catholique de la droiture de la conduite de Leurs Hautes Puiffances, & du tort que leur fait l'Evêque & Prince de Liege par fes plaintes; priant Mr. le Comte de Koningsegg-Erps de vouloir bien témoigner à Sa Majefté Imperiale & Catholique en lui envoyant cette Refolution, que Leurs Hautes Puiffances ont vû avec plaifir & reconnoiffance par le fufdit Mémoire que Sa Majefté Imperiale & Catholique a déja exhorté l'Evêque & Prince de Liege de contribuer amiablement à tout ce dont les voifins peuvent

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avoir

avoir besoin pour la fûreté & la defense de leur place.

L'Extrait de cette Refolution de Leurs Hautes Puiffances fut remis, par l'Agent van Barle, entre les mains audit Sr. Comte de Koningsegg-Erps en réponse dudit Memoire.

On en envoya auffi l'Extrait au Sr. Hamel Bruynnix Envoyé Extraordinaire de Leurs Hautes Puiffances à la Cour Imperiale, pour Jui fervir d'inftruction.

On ne fut pas long-tems à découvrir quelle raison avoit empêché la Cour de Pruffe de figner l'acceffion des Provinces- Unies au Traité d'Hanovre. On fut informé que le Comte de Seckendorf, General Saxon fort eftimé dú Roi de Pruffe, étant à la Cour de Potsdam, avoit fait à ce Prince quelques ouvertures pour une Alliance avec l'Empereur, qui n'avoient pas été rejettées. En agiffant conformement au Traité, on eut dû en faire d'abord part aux Rois de France & de la Grande Bretagne, cela ne fe fit pas. Bien loin de là, la negotiation fut fort fecrete, les Miniftres mêmes de Sa Majefté Pruffienne n'y eurent que très peu de part tout fe pafla entre le Roi & le General Seckendorf qui ne fut point defavoué de l'Empereur, quoique l'on previt bien dès lors que cette Convention n'auroit aucun effet; mais c'étoit affez que l'on put rendre cet Allié fufpect aux deux autres Rois, & femer ainsi la division, ou du moins beaucoup de defiance, entre ces trois Potentats, & l'on y réüffit admirable

ment bien.

Jamais on n'a eu de Copie de cette Con

vention, mais on publia peu de tems après les Conditions fuivantes qui pafferent pour apo crifes, en effet elles étoient fouffignées par des Miniftres fupofez. Ainfi nous ne donnons point ce Traité pour veritable, mais nous avouons qu'il nous paroit que ce pourroit bien être le contenu du veritable, parceque l'on a vû par la fuite du tems que toutes les négociations faites en vertu de cette Alliance, fe font trouvées conformes aux conditions de ce Traité, que voici.

Traité apocrife de Wusterhausen entre l'Empereur & le Roi de Pruffe, figné le 12. Octobre 1726.

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In nomine Domini, Amen.

Um tam juftum tamquè naturale nihil fit inter Principes quam acquifita fibi jura poffeffionefque, Regna infuper, Provincias ac Ditiones, five armis accupatas, five fucceffionis vel alio quovis jure poffeffas confervare cùmque propterea ad id affequendum nihil magis proficuum utileve effe videatur, quàm fœdera inire, &c.

ARTICULUS PRIMUS.

Per boc itaque fœdus, in quo nihil aliud quàm fuorum Regnorum, Provinciarum, Ditionumque fecuritatem, Principes contractantes quærunt, nec non totius univerfa que Europa pacem ac tranquillitatem, Sua Sacra Regia Majeftas Boruffiana pollicetur Sua Sacre Cafaree & Catholica Majef

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