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mettre au bas de cette verfion le texte origi nal auquel elle fe rapporte.

12. On a suivi pour l'extrait de ces chroniques le manufcrit de Ste. Genevieve, comme le plus ample & le plus correct; mais on a donné dans les notes les variantes tirées du ma, nufcrit du roi coté 8305, de celui de St. Germain-des-Prés, No. 1462, & de la premiere édition qui parut à Paris en 1476. Cet extrait n'eft que la traduction de la vie de Louis-leGros par Suger, & celle des Geftes de fon fucceffeur. Mais les arbitres du travail des édi teurs ont jugé qu'il falloit donner ces chroniques en entier dans leur pureté primitive, foit à caufe des additions que le traducteur fait de tems en tems à fon texte, foit parce qu'il éclaircit quelquefois ce qui s'y trouve d'obscur.

13. Un anonyme a remis en latin cette verfion, tantôt en l'abrégeant, quelquefois en l'allongeant; & d'un bon modele il a fait une mauvaise copie, où l'on remarque beaucoup d'erreurs qui ne font point dans la verfion fran çoife. Cet ouvrage méritoit peu d'entrer dans cette collection; » mais il a fallu continuer

dans ce volume les extraits qui avoient été » donnés dans le précédent. « On observera peut-être qu'il étoit affez inutile de continuer ce qu'on auroit bien fait de ne pas commencer. Au refte, comme on eft prévenu, on ne perdra pas fon tems à lire cette traduction latine.

14. Le volume onzieme contient l'extrait d'une chronique des rois de France depuis Pe

pin jufqu'à Philippe de Valois, d'après un manufcrit de St. Germain-des-Prés. Un autre manufcrit du roi, coté 4975. a fait découvrir que l'auteur de cet ouvrage eft un dominicain nommé Bernard Guidonis, né à la Roche-Abeille en Limousin en 1260, qui fut fait évêque de Tuy en Gallice en 1323, & l'année suivante, de Lodeve, & mourut en 1331. Il avoit plus de lecture que de critique; & avoit compofé plufieurs autres ouvrages, l'un defquels a auffi fourni la matiere d'un extrait.

15. Les ouvrages de Guibert, abbé de Notre-Dame de Nogent-fous-Coucy, publiés par d'Achery en 1651, font plus eftimables. Les trois livres que cet auteur, mort en 1120, écrivit fur fa vie, contiennent le récit de plufieurs événemens publics, fur-tout des affaires de la ville de Laon, ce qui a fourni matiere à un extrait intéreffant.

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16. Dans l'hiftoire des trois livres des miracles de la fainte Vierge, compofés par Herman, religieux de l'abbaye de St. Jean de Laon, on trouve de même beaucoup de traits hiftoriques qui méritoient d'être recueillis.

17. On voit enfuite la derniere partie de la chronique de Centule ou de S. Riquier, compofée par Harjulle, moine de cette maifon, puis abbé d'Aldemborck. On avoit déja ob fervé, dans le volume précédent, que, fi l'auteur dit en finiffant avoir achevé fa chronique en 1088, quoique dans le corps de l'ouvrage il rapporte la démiffion forcée que Gervin, évêque d'Amiens, fit de l'abbaye de S. Ri

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quier en 1095, par l'ordre du pape Urbain II, c'eft fans doute une addition que cet écrivain, qui furvécut long-tems à Gervin, fit dans la fuite en revoyant fon travail.

18. La meilleure des chroniques du tems eft, au jugement des favans, celle de Clavius, religieux du monaftere de S. Pierre-le-Vif; mais il ne la conduifit que jufqu'en 1127, & la fuite qui s'étend jufqu'à 1180 a été composée par un de fes confreres. C'est le jugement qu'en avoit porté D. d'Acheri, & qu'adoptent les éditeurs.

19. Le manufcrit de la bibliotheque du roi 5002, intitulé Continuation d'Odoran, ne répond pas à fon titre, puifque cet écrit ne commence qu'à l'an 1137, & que la chronique d'Odoran finit à l'an 1032. Les rédacteurs ont obfervé qu'il avoit plus de rapport à l'épitome hiftorique qui paroît dans ce volume, page 67. Cette fuite eft une vie fort abrégée mais fidelle de Louis VII. Tout ce qu'on y a trouvé à reprendre, c'eft l'erreur du copiste qui fixe au 13 feptembre 1179 une éclipfe de foleil arrivée à pareil jour de l'année précédente; erreur corrigée dans une note d'après le manufcrit du roi 2543.

20. L'exactitude de la chronologie attribuée, non fans fondement, à Robert, religieux de S. Matien d'Auxerre, fe fait fentir de plus en plus à mefure que l'auteur fe rapproche du tems où il a vécu. Auffi met-on au nombre des meilleures pieces de ce volume le nouvel extrait. qui s'y trouve.

21. L'ufage louable dans lequel étoit autrefois l'églife d'Auxerre de mettre par écrit, à la mort de chaque évêque, ce qu'il avoir fait de mémorable, ne remonte pas à l'origine de cette églife. Auffi l'hiftoire des évêques d'Auxerre, publiée par le pere Labbe, qui commence à S. Pélerin & finit à Jacques Amyot mort en 1593, eft-elle pleine d'erreurs jufqu'au 10e. fiecle. Le morceau qu'on en donne ici contient les vies de fix évêques diftingués par leur naiffance & par leurs vertus, celle particuliérement de Robert, en même tems comte & évêque, qui remplit avec une égale fidélité les devoirs de cetté double dignité.

22. L'hiftoire des abbés de Saint Germain d'Auxerre, écrite ou finie en 1277 par l'abbé Gui de Munois, fait fouvent mention de Hugue, furnommé le Manfeau, dont on avoit jufqu'ici ignoré l'origine. Les favans auteurs croient l'avoir découverte dans la perfonne d'Hugue, fils d'Azzon, marquis de Ligurie, lequel, après avoir joui quelque tems du comté du Maine, le vendit à Hélie de la Fleche vers l'an 1090, après quoi il s'en retourna dans fon pays. Mu ratori parle des démêlés qu'il eut après cette époque avec fon frere Foulque d'Eft, en avouant qu'il ne fait plus ce que Hugue devint après l'an 1097, preuve qu'il ne reparut plus en Italie. Or, c'eft vers ce même tems qu'il reparoît en France, où, ayant époufé la fille & l'héritiere de Gervais, feigneur de S. Verain, il s'établit dans l'Auxerrois. Il eft vrai qu'Hugue d'Eft avoit déja époufé une fille de Ro

bert Wifcard, duc de Calabre; mais Orderic Vital nous apprend qu'il l'avoit répudiée, & que pour cela même il avoit été excommunié par le pape Urbain II. Rien donc n'empêche de dire qu'il aura époufé la feconde femme, foit du vivant de la premiere, foit après fa mort. On trouve fon nom dans une signature appofée à une charte de l'an 1131, en faveur de l'abbaye de Ville-Gondon; mais il a pu vivre même au-delà de cette époque, puifqu'il n'étoit encore qu'un enfant vers 1069, lorfque fon pere l'emmena en France pour la premiere fois. Ainfi il est bien vraisemblable que Hugue d'Eft & Hegue le Manfeau ne font qu'une même perfonne.

23. La chronique de Beze, écrite par Jean, moine de cette abbaye, a mérité les fuffrages des historiens, & une place dans cette collection.

24. Hugue, furnommé le Poitevin, du nom de fa patrie, a fait en quatre livres l'hiftoire de l'abbaye de Vezelay dans le diocefe d'Autun. Les deux premiers ne contiennent rien de relatif à ce recueil; les deux fuivans ont fourni des extraits qu'on n'auroit pu faire plus courts qu'en préfentant une piece mutilée, dont le fens eût été difficile à faifir; les circonftances s'y trouvant avoir une telle liaison, qu'on ne peut en fupprimer une fans rompre entiérement le fil de la narration.

Louis VII écrivant de l'Orient à Suger, & lui mandant la défaite de fon armée, dit que Renaud, comte de Tonnerre, fut du nombre

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