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pofée que de farineux, de fubftances émulfives & de fucre, elle devient très- adouciffante & convient très-bien aux perfonnes dont nous venons de parler, à celles qui font fujettes aux ardeurs d'urine, aux douleurs rhumatifmales, &c. Nous ne faurions trop inviter le public, c'eftà-dire, ceux qui font accoutumés à prendre quelque boiffon chaude le matin, & qui fe trouvent dans un des cas fufdits, à en faire ufage.

Nous croyons devoir faire obferver, cependant, que cette boiffon ne peut pas remplacer avantageulement le café ni le thé, lorsqu'on prend ces boiffons dans la vue d'aider à la digeftion ou de précipiter & d'entraîner des alimens qui pourroient féjourner dans l'eftomac ou dans les inteftins. On doit être averti auffi qu'on ne donne pas cette boiffon comme ftomachique. On ne doit pas en conclure, non plus, qu'elle foir capable de charger l'eftomac. On la donne pour une boiffon agréable, adouciffante, tempérante, capable de produire les effets dont on a parlé, & convenable au plus grand nombre.

Le prix de cette poudre eft de 3 liv. la livre pefant. La demeure du fieur Frenehard eft rue Sainte-Marguerite, près celle des Cizeaux maison du boulanger, 'à Paris.

(Gazette de Santé.)

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AGRICULTURE. ÉCONOMIE.

INDUSTRIE. COMMERCE.

I.

VAISSEAU volant.

Iz paroit que c'eft férieufement que M. Blan

chard, méchanicien, fonge à exécuter son vaiffeau volant, annoncé dans plufieurs papiers publics, & qu'il efpere voir fon entreprise couronnée du fuccès. Une perfonne qui s'annonce comme phyficien & mathématicien, déclare que cet artiste lui a ouvert fon laboratoire, & qu'il a vu un petit vaisseau, à l'inftar de ceux de mer, dans lequel on peut tefir deux ou trois perfonnes. Je ne me fuis pas laffé, dit l'ob » fervateur, d'examiner la folidité, la dexté» rité, la délicateffe de fa conftruction & fon >> incroyable légèreté. Mais ce qui m'a le plus » étonné, c'est l'agilité des mouvemens qui, "par un fimple jeu de pied, mettront plu"freurs aîles en action différente. Quatre grandes » aîles ferviront à élever le yaiffeau avec le

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» conducteur, & foutenir en l'air cette gravité "par une fimple vibration excitée par la force » centrifuge du mouvement. Deux autres aîles, "non moins ingénieufement imaginées, fervi» ront à accélérer ou à retarder la courfe, à » la volonté du pilote qui tiendra en main un» gouvernail adapté verticalement derriere le » vaiffeau, pour fa direction. Il me femble déja » voir, ajoute-t-on, M. Blanchard en l'air, » dans fon vaiffeau, être le maître d'aller plus » ou moins vîte, où il voudra, malgré la » violence des vents; car cet artiste ingénieux » a prévu tous les inconvéniens, & il n'eft » point d'obstacle qu'il n'ait levé; il a même » réformé le mafque qu'il devoit avoir étant » fur fon navire, pour se garantir de la vio»lence de l'air, & il a trouvé le moyen de » s'y enfermer, en forte qu'il fera comme dans » un carroffe garni de glaces, de ftores & de » jaloufies. Des foupapes artiftement faites ferq » viront à la rénovation de l'air, &, par ce » moyen, il pourra s'élever jusqu'a la troisieme » région, fans en craindre la fubtilité. «

Nous remarquerons que l'obfervateur auroit dû expliquer ce que lui & M. Blanchard, fans doute, entendent par la troisieme région de l'air. Quoi qu'il en foit, cette entreprife eft de nature à ne pouvoir être difcurée qu'après l'événement; & il nous fuffira de rappeller à nos lecteurs, que M. Blanchard eft déja avantageu fement connu du public par plufieurs machines très-ingénieufes qu'il a inventées; & que fa jeuneffe (il eft âgé de 28 ans), fon zele &

fon application doivent faire concevoir les plus grandes espérances de cet artifte.

(Gazette d'agriculture, commerce, arts & finances.)

I I.

MOYEN de garantir les étoffes de laine de la piquure des vers.

Voici une découverte bien intéreffante pour le royaume où la fabrique eft la principale branche de commerce. Après avoir bien dégraiffé les laines que l'on veut employer, on les paffe à l'huile de térébenthine, & on les met enfuite à la teinture. Elles y perdent l'odeur forte & pénétrante que l'huile leur avoit donnée, & prennent encore mieux les couleurs que celles qui n'ont pas reçu cette préparation. L'auteur de cette utile découverte a expose pendant une année entiere des étoffes ainfi préparées, aux irruptions d'une multitude de vers qu'il avoit ramaffés exprès pour cela, nonfeulement ils ont tous péri faas endommager les étoffes, mais encore aucun autre infecte n'eft venu y dépofer fes œufs.

I I I.

PLANCHER incombustible.

Aux auteurs du Journal de Paris.

MESSIEURS,

Un de mes amis vient de m'adreffer une lettre que je vous prie, pour l'utilité publique, d'inférer dans votre feuille la plus prochaine. Il favoit que je faifois bâtir dans mon château une bibliotheque, & que je prenois tous les foins poffibles pour la rendre incombustible. Sa lettre qui m'en fournit les moyens les plus fimples, eft malheureusement arrivée trop tard; mais comme elle peut être utile à beaucoup d'autres perfonnes, je me hâte de vous la communiquer.

J'ai l'honneur d'être, &c. M.

» Votre bibliotheque, mon cher ami, n'eft peut être pas encore terminée. Vous cherchiez les moyens de la préserver du feu autant qu'il vous feroit poffible; & j'avoue qu'il feroit à fouhaiter que tous ceux qui font des bâtimens femblables priffent les mêmes précautions que vous. La reffource des voûtes en pierre & en briques vous étoit connue, mais vous paroiffoit trop difpendieufe. Je viens de voir un projet qui remplit parfaitement vos vues, & dont l'exécution, fi même elle n'eft pas moins coûteuse, sera tout au plus égale en dépense à

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