ment par la plupart des modernes jufqu'à la fin du 16e. fiecle. Comme les découvertes de ce dernier tems font peu de chofe, que cette épo que offre peu de traductions d'ouvrages anciens & de livres originaux fur ces fciences, il fembleroit que M. de P**. devroit être très-court dans la notice des livres du 16e. fiecle, relatifs à ces connoiffances. Il s'en faut de beaucoup à la vérité qu'on puiffe l'accufer d'être prolixe, mais comme la base de toutes nos connoiffances a&uelles en ce genre fe trouve néceffairement établie dans les ouvrages de ce fiecle, il donne une notice curieufe de la doctrine & des obfervations des anthropologiftes, des anatomiftes & phyfiologiftes de ce tems là. Le volume eft terminé par une idée de l'anatomie & de fes différentes branches, qui ne contient que 58 pages, & doit être très-agréable pour les gens du monde qui ne peuvent pas étudier cette fcience èx profeffo. Nous n'avons pas befoin de faire observer que ce nouveau volume n'eft point indigne des précédens; que M. de P**. fuit fon plan avec une exactitude & une méthode bien louables, qu'on ne fauroit trop répéter au public éclai ré, que c'eft un des livres les plus intéreffans & le mieux imaginés. (Journal de littérature, des sciences & des arts.) ÉPITRE à un anonyme qui a rendu la liberté à le deux cens prifonniers pour mois de nourrice, jour de la naissance de Mgr. le Dauphin ; par M. RICHARD. A Paris, chez les marchands de nouveautés. SOULAGER OULAGER la claffe malheureufe des citoyens, donner aux riches l'exemple d'une forte de bienfaifance publique, & fe dérober à la reconnoiffance, en s'enveloppant du voile le plus impénétrable de la modeftie, c'est s'élever jufqu'aux fonctions de la providence, c'eft mériter la gloire la plus pure & la plus touchante. L'homme de génie qui a eu le plus de titres à tous les genres de gloire, Voltaire, a dit : J'ai fait un peu de bien, c'eft mon meilleur ouvrage. Si la fortune n'accompagne pas toujours les talens, & s'il eft donné à peu de gens-de-lettres d'exercer la bienfaifance, au moins doit-on les applaudir lorfqu'ils s'efforcent d'y participer en quelque forte en la célébrant ; & qu'à l'exemple de Diogene, qui remuoit fon tonneau quand les Athéniens conftruifoient des flottes, ils cherchent à rendre leurs talens utiles. Nos états font divers, nos devoirs font communs; Ainfi, la tendre fleur nous donne fes parfums, Nous ne pouvons donc que louer l'auteur de l'épître à un anonyme. Il y a des occafions où la critique feroit indécente. L'efprit eft indulgent quand le cœur eft fenfible. Voici comment l'auteur débute : Toï' qui, fuivant la voix de ton cœur magnanime Toutes ces idées font intéreffantes, & le refte de la piece y répond. Il y a même plu. fieurs morceaux pleins de poéfie & bien travaillés. La defcription de la joie de la nation à la naiffance de Mgr. le Dauphin mérite d'être citée. Ah! que ma foible main ne peut-elle tracer, E Oubliant, pour danfer au fon des chalumeaux, La France toute en feux, la France glorieuse, On peut reprendre quelques taches dans ces vers; mais l'auteur, dans un envoi à Mde***, follicite l'indulgence d'une maniere si agréable, qu'il y auroit de la mauvaife humeur à le ju ger févérement. } J'ai célébré la bienfaisance, L'épître à un anonyme eft fuivie d'une piece fur la naiffance de Madame Royale, dont l'idée eft très-ingénieufe. Elle prouve que M. Richard a de la facilité, ce qui d'ordinaire eft la marque du talent. (Mercure de France. ) AACHENSCHE Gefchichten. Hiftoire" d'Aix-la• Chapelle, &c. TROISIEME CONRAD EXTRA 1 T. ONRAD II, dit le Salique, ayant été cou ronné roi des Romains à Mayence, par Aribon qui en étoit archevêque, Pélegrin, archevêque de Cologne, témoigna fon mécontentement de cette entreprise fur les droits qu'il croyoit lui appartenir exclufivement & à la chapelle royale d'Aix : & fuivant Vippon dans la vie de Conrad-le-Salique, il obtint pour réparation qu'il lui fût permis de facrer la reine Gifele dans fon diocefe. Au refte Conrad fe rendit auffi à Aix, où il fut élevé folemnellement fur le fiege de Charlemagne ; & en 1028, il y fit couronner roi des Romains fon fils Henri III, âgé feulement de onze ans, par le même Pélegrin, arch. de Cologne. Sous le regne de Henri en 1050, le pape Léon IX vint à Aix avec l'empereur, qui en 1054, fit auffi couronner roi des Romains fon fils Henri IV par Herman, archevêque de Cologne, dans la chapelle de couronnement d'Aix. C'eft cet Henri IV qui a eu des démêlés fi triftes avec Grégoire VII. Entre 1064 & 1069, les chanoines de St. Servais de Maeftricht, ayant eu un procès à Aix devant l'empereur Henri IV, touchant |