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toute boisson; 2° l'exciter légèrement avec l'oignon; 3° nourrir le corps avec le lait, sa nourriture première, sans l'irriter.

» Telle est la triple indication merveilleusement remplie par le régime que nous proposons toutes les fois qu'on voudra combattre l'œdème général, l'anasarque, quelle qu'en soit la cause, si les désordres existants sont encore réparables, et quelque avancé que soit le degré d'anémie qui souvent vient les compliquer pourvu que le malade résiste au besoin de boire et à celui d'ajouter d'autres aliments à ce régime, nous en garantissons l'efficacité. » En cas d'insuccès complet de ce traitement, suivi religieusement pendant un mois, on peut pronostiquer une terminaison fâcheuse. >>

TRAITEMENT DE LA FIÈVRE TYPHOÏDE PAR LES ÉVACUANTS,
PAR M. BEAU, MÉDECIN DE L'HÔPITAL COCHIN.

Il faut avant tout, dans la fièvre typhoïde comme dans le choléra, ménager la susceptibilité, la sensibilité du malade, et lui éviter surtout ces émotions vives et ces surprises de joie ou de douleur après lesquelles l'état général s'aggrave si souvent.

A l'entrée du malade, M. Beau ordonne une potion ainsi composée :

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On unit ainsi toujours ces deux médicaments, parce que si l'un des deux manque son effet, l'autre le produit.

Le lendemain, eau de Sedlitz, une bouteille ou 30 grammes, huile de ricin.

On revient tous les quatre jours environ à l'émétique, et tous les jours le malade prend un purgatif.

On insiste sur ce traitement jusqu'à ce que les évacuations convenables et abondantes aient amené une amélioration sensible.

On ajoute à ces moyens des ablutions d'eau froide, très utiles dans les cas de fièvre ardente. Le malade s'en trouve toujours fort bien, surtout pendant les grandes chaleurs.

Quoique nous repoussions entièrement le traitement des symptômes, dans les cas où le ventre est très douloureux, on peut faire une application de cataplasmes émollients, mais les purgatifs répétés font justice du

tout.

Si le sujet est difficile à évacuer, il faut employer les grands moyens, c'est-à-dire l'huile de croton tiglium, car avant tout il faut purger. M. Bacquias, ancien interne du service, et un de mes amis, M. Alph. Battailler, de Tarascon, l'ont employé sans accidents à la dose de 2 et même de 3 gouttes.

Bien que notre méthode thérapeutique repousse la saignée, si cependant le malade avait cette habitude, si une pleurésie se déclarait, il faudrait ne pas hésiter à y avoir recours.

Il y a un moment très difficile et sur lequel j'appelle toute l'attention des praticiens, c'est de bien savoir quand il faut cesser les évacuants et faire commencer la convalescence.

Lorsque les malades sentent l'appétit renaître, on peut commencer à leur donner quelques légers aliments qui feront revivre les forces et hâteront la convalescence.

Mais il n'y a pas d'époque fixe pour cela, et c'est là la difficulté dont le vrai médecin triomphe toujours. S'il survenait un peu d'embarras du côté de l'estomac, il ne faudrait pas hésiter à revenir au tartre stibié qui, produisant d'abondantes évacuations, débarrassera le malade de l'état saburral et hâtera la convalescence, ainsi que Stoll l'a si souvent observé.

Il arrive parfois qu'une fièvre typhoïde, enrayée dans le premier septénaire, reparaît au moment où l'on croyait le malade complétement hors de danger. Dans ce cas, on voit l'appétit diminuer, la fièvre renaître, et avec elle tous les autres symptômes. Cela arrive surtout lorsque, n'ayant pas insisté suffisamment sur les évacuants, on donne trop vite des aliments.

Il faut alors ne pas hésiter à traiter la maladie comme si elle débutait, mais on ne peut l'arrêter et il faut au moins vingt-cinq à trente jours pour avoir une convalescence franche. Jusqu'à présent nous n'avons vu aucun malade succomber dans le second acte de la dothiénentérie.

M. Beau ne pense pas que l'époque des règles, chez les femmes, soit une contre-indication pour administrer l'émétique, et il n'hésite pas à l'ordonner. Les résultats favorables qu'il en obtient donnent entièrement raison à sa manière d'agir.

La grossesse n'est pas non plus une contre-indication; car la fièvre typhoïde étant plus redoutable au foetus que les agents évacuants, il faut pas, dans ce cas, hésiter à employer un traitement si efficace.

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Malgré le traitement, on peut, chez les femmes enceintes, permettre quelques potages quand l'appétit est conservé.

L'influence du tartre stibié sur l'estomac n'est pas du tout à craindre. Bien loin d'être la cause de la gastrite, comme l'avançait Broussais, il hâte au contraire la convalescence en réveillant l'appétit.

On a aussi exagéré les accidents qu'il pouvait occasionner. Bien qu'il puisse produire des évacuations très abondantes, véritable choléra bilieux, auquel les malades succombent parfois, cet accident est très rare, car dans une pratique de quinze ans, M. Beau ne l'a vu que six fois, sur lesquelles deux malades seulement ont succombé. Il est probable, dit-il, que si j'avais fait autant de saignées que j'ai donné de fois l'émétique, j'aurais une proportion au moins égale de phlébites.

Dans les cas d'évacuations exagérées, il ne faut pas insister sur le tartre stibié et l'on n'a plus alors qu'à combattre un choléra bénin.

(Presse médicale.)

EMPLOI DE L'EXTRAIT AQUEUX DE NOIX VOMIQUE DANS LES GASTRALGIES ET LES GASTRO-ENTÉRALGIES, PAR M. A. LEGRAND.

Voici vingt ans au moins qu'à l'imitation des médecins allemands, j'emploie dans le traitement de la gastralgie et de la gastro-entéralgie la poudre de noix vomique torréfiée et plus particulièrement encore l'extrait aqueux de noix vomique, qui, vu le peu de solubilité de la strychnine dans l'eau, ne renferme que des portions très faibles de cet alcali. Je viens déclarer ici que ces deux préparations, administrées à doses convenables (de 4 centigramme à 20 centigrammes au plus dans les 24 heures) et lentement crois

santes, n'ont jamais produit le plus léger accident, et que par leur emploi j'ai presque toujours soulagé et souvent guéri ces affections nerveuses de l'estomac, si fréquentes et quelquefois si bizarres dans leurs formes.

Cependant, ayant eu l'occasion d'expérimenter l'emploi combiné de l'oxyde d'or par la potasse avec l'extrait aqueux de noix vomique dans un cas de migraine, dépendante sans doute d'un mauvais état de l'estomac, le malade en fut détourné par un médecin d'une grande distinction, qui craignit les effets toxiques de l'extrait aqueux de noix vomique.

Il n'existait qu'un moyen de répondre à l'objection, c'était l'expérimentation directe, et je résolus de l'entreprendre sur moi.

J'ai l'honneur d'adresser à l'Académie le journal où j'ai consigné jour par jour la marche de l'expérience, et je lui demande la permission de la résumer ici.

J'ai commencé par prendre 0,05 centig. d'extrait aqueux de noix vomique, et j'ai chaque jour augmenté la dose de 0,05, et je suis ainsi arrivé, tantôt progressivement, tantôt subitement, à en prendre 0,40, 0,50 et enfin 0,75 le matin à jeun.

De ces expériences, qui ont duré du 3 au 22 avril dernier, je crois qu'on peut facilement et rigoureusement conclure:

1° Que l'extrait aqueux de noix vomique exerce une action généralement favorable sur les fonctions digestives;

2° Qu'on n'a jamais à en redouter aucun fâcheux effet, si l'on ne dépasse pas les doses de 0,05 à 0,10 centigr. matin et soir;

3o Que ces effets toxiques ne commencent à se manifester qu'à la dose de 0,50 centigr. pris le matin à jeun, car ils sont inappréciables si le médicament est pris immédiatement avant le repas, et qu'ils ne sont bien prononcés que si on élève la dose à 0,75 centigr.;

4° Que ces effets toxiques sont très fugaces, se dissipent avec la plus grande facilité et que notre économie s'habitue facilement à ce médicament;

5° Que ce n'est point un médicament dangereux, dans l'acception rigoureuse du mot;

6° Que l'extrait aqueux de noix vomique, enfin, exerce principalement son action thérapeutique sur le système ganglionnaire, sur les nerfs de la vie organique, son action toxique sur la moelle épinière, et qu'il est presque sans influence sur le cerveau.

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L'application du médicament consiste en frictions douces et prolongées. M. Poggioli cite dix cas de guérison de sciatique, obtenus par l'emploi de cette méthode.

Dans le tome IX du Répertoire de pharmacie, page 195, nous avons déjà publié cette pommade, sans en donner les doses, que nous trouvons indiquées dans la Revue de thérapeutique médico-chirurgicale, 1853, page 350.

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Académie des sciences. ACTION DES PROTOSELS DE FER SUR LA PYROXYLINE ET SES CONGÉNÈRES, PAR M. A. BÉCHAMP. Lorsqu'on fait agir,

à la température de l'eau bouillante, une dissolution concentrée de protochlorure de fer sur la pyroxyline, on voit le chlorure de fer se foncer en couleur, et bientôt on peut recueillir du bioxyde d'azote pur. Si l'on arrête l'opération dès que le dégagement de gaz a cessé, on retirera du ballon des fibres imprégnées de peroxyde de fer. Ce peroxyde de fer se dissout facilement dans l'acide chlorhydrique fumant étendu de son volume d'eau; les fibres décolorées, lavées à l'eau distillée, ne sont autre chose que du coton, comme le prouve l'observation au microscope, qui le montre, comparé avec le coton ordinaire, presque inaltéré dans sa texture générale ; l'analyse élémentaire a donné, moyenne de deux dosages, pour le carbone 13,346, et un dosage d'hydrogène 6, 309 pour 100. Les réactions suivantes ont été observées.

Ce coton, traité par la méthode de Braconnot, pour obtenir le sucre de chiffons, donne une substance sucrée et un corps qui a l'apparence et les propriétés de la dextrine.

Traité par un mélange de trois parties d'acide nitrique fumant et cinq parties d'acide sulfurique monohydraté, il donne de nouveau de la pyroxyline, qui fulmine aussi vivement que la primitive, et qui, comme elle, se dissout dans l'éther alcoolisé.

Dans un Mémoire présenté à l'Académie, dans sa séance du 4 octobre 1852, j'ai montré que la pyroxyline perd, sous l'influence de l'ammoniaque, un équivalent d'acide azotique; c'est en cherchant les termes intermédiaires que je suis arrivé au terme limite, le coton.

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Cé fait m'a paru assez intéressant pour être publié avant que l'ensemble de mes recherches sur la pyroxyline fût terminé, non seulement à cause de cette régénération du coton, mais encore parce qu'il m'a fourni, variant le genre du protosel de fer, un procédé à l'aide duquel j'ai pu reproduire l'amidon de la nitramidine (xyloïdine), la gomme de la gomme nitrique, et aussi parce que des expériences commencées me font espérer que la méthode de substitution que j'ai employée pourra être appliquée à beaucoup d'autres composés nitriques.

NOTE SUR QUELQUES CAUSES DE NON-SUCCÈS DANS LES OPÉRATIONS PHOTOGRAPHIQUES, ET SUR LES PRÉCAUTIONS A PRENDRE POUR S'EN GARANTIR; PAR M. BERTSCH. Depuis que l'on emploie des procédés très rapides, qui tous exigent l'emploi de combinaisons très instables, beaucoup d'opérateurs se plaignent de n'obtenir, dans bien des circonstances, que des résultats incomplets ou même négatifs. Ces insuccès ont été attribués à différentes causes dont aucune ne rend bien compte des faits, et l'on n'y a opposé que des moyens empiriques. Les expériences que j'ai entreprises sur ce sujet dans l'emploi du collodion rapide pour la reproduction des objets microscopiques, m'ont amené à reconnaître que les sels d'argent

appliqués sur les glaces éprouvent souvent, dans le laboratoire le mieux garanti contre la lumière, un commencement de réduction. Ils ne donnent plus alors à la chambre noire que des épreuves faibles, voilées et inégales, incapables de fournir un bon positif. La cause évidente de ces réductions partielles est la présence souvent fortuite de quantités même très faibles d'hydrogène libre, phosphoré, sulfuré ou carboné, celle de vapeurs d'une huile essentielle quelconque, en un mot, de tout corps qui abandonne aisément son hydrogène.

Beaucoup de ces corps réduisent, dans la plus complète obscurité et à la température ordinaire, les bromures, chlorures et iodures d'argent à l'état naissant. Leur action n'est pas absolument la même que celle de la

mière. Elle ne s'exerce, pour ainsi dire, d'abord qu'à la surface. La partie inférieure est comme garantie, demeure intacte et peut encore fournir à la chambre noire une épreuve faible; mais cette image étant insuffisante, on ne saurait trop se garantir contre les agents qui depuis si longtemps sont la cause de bien des mécomptes.

Dans un laboratoire fraîchement peint à l'huile et à l'essence de térébenthine, dans le voisinage des sources sulfureuses, des matières organiques en décomposition, partout où il est facile de mettre de l'hydrogène en liberté, ces phénomènes se produisent invariablement. Ils se manifestent même quelquefois avec tant de violence, que dans les capsules où l'on verse la solution d'acide gallique additionné de quelques millièmes de nitrate d'argent, pour développer l'image, le métal est réduit instantanément, tandis que dans les circonstances ordinaires, à la température de l'ébullition, la réduction ne se fait qu'au bout d'un quart d'heure.

On produit à volonté tous les effets dont je viens de parler en versant dans le laboratoire quelques gouttes d'essence de térébenthine ou de lavande, ou bien en laissant ouvert un flacon d'hydrogène sulfuré. En soumettant à l'Académie les résultats de mes expériences sur ce sujet, je n'ai pas besoin d'ajouter, ce que tout le monde comprendra, qu'il suffit de dégager, dans le lieu où l'on opère, quelques vapeurs de chlore pour voir disparaître ces réductions spontanées et parer aux inconvénients qui en résultent.

Société de pharmacie. (Séance du 1er juin.) - M. Bussy présente à la Société deux mémoires sur les marais à sangsues artificiels; l'un de ces mémoires a pour titre : Notice sur les marais à sangsues créés dans le département de la Mayenne, par M. Laigniez, pharmacien : Note sur les marais artificiels pour la conservation des sangsues, par M. Mollier aîné, pharmacien à Fontainebleau.

M. Homolle donne lecture à la Société d'une note dans laquelle il établit que les fruits du phellandrium aquaticum ne sauraient être employés comme antipériodiques à cause de leur action stupéfiante et aussi en raison de leur tolérance difficile par l'estomac. Préoccupé d'ailleurs de cette idée, que plusieurs alcaloïdes pouvaient être des produits de réaction formés dans le cours de l'opération qui sert à les extraire, M. Homolle s'est proposé d'obtenir les principes actifs des plantes dans l'état où ils doivent exister naturellement; pour y réussir, il a soumis une série de substances actives à une traitement général, qui consiste à faire de ces substances un extrait alcoolique, et à reprendre celui-ci par l'éther ou le chloroforme;

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