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dans l'iléus a produit de bons résultats en détruisant l'obstruction dos intestins ;

2o Que le vomissement le plus opiniâtre a été constamment arrêté ;

3° Que l'administration du mercure n'a jamais été suivie de désordres locaux portant sur les intestins; même, quand, à raison de l'affaiblissement organique par suite d'une maladie locale antérieure, même toute récente, qui les avait affectés, on avait pu présumer quelque altération dans leur tissu;

4° Que son administration n'a jamais été suivie non plus d'accidents généraux, ni immédiatement ni dans un temps très éloigné. (Revue médico-chirurgicale.)

ARSENIC DANS LE TRAITEMENT DES ACCÈS PÉRIODIQUES QUI VIENNENT COMPLIQUER LES MALADIES AIGUES; PAR LE DOCTEUR LAVIROTTE.

Depuis quelques années, l'emploi des préparations arsénicales comme moyen thérapeutique dans les fièvres intermittentes, tend à se propager en France. La frayeur qu'elles inspiraient diminue de jour en jour, et les revues périodiques enregistrent fréquemment des recherches nouvelles qui, presque toutes, ont donné des résultats avantageux. « L'arsenic, dit M. Bouchardat, Annuaire, 4851, qui, d'après MM. Trousseau et Pidoux, n'avait pas été employé par vingt médecins en France, a fait pendant cette seule année un nombre prodigieux de prosélytes, et l'expérimentation s'est faite sur des milliers de malades. » Je ne passerai pas en revue le nom des médecins qui l'ont employé; l'utilité de l'arsenic est assez généralement reconnue pour qu'il soit peu nécessaire de justifier ma conduite par des exemples. Je veux seulement rendre compte de quelques expériences tentées contre les accès périodiques qui se présentent si souvent dans le cours des maladies aiguës.

J'ai toujours employé la liqueur de Fowler, contrairement à l'opinion de M. Boudin, qui lui préfère une solution d'acide arsénieux. Mais il est très difficile de prescrire ce médicament sous son véritable nom. Telle personne qui prendra sans crainte la solution de Fowler dont elle ignore la composition, se refusera obstinément à prendre une solution d'acide arsénieux, ou la prendra avec une répugnance telle, que le médecin sera obligé de renoncer bientôt au traitement qu'il avait arrêté.

M. Lavirotte emploie la liqueur de Fowler à la dose de 3 à 10 gouttes par jour,

Après le quinquina et l'arsenic, les deux agents qui paraissent avoir eu l'action la plus certaine sont le tartre ştibié et l'eau froide employée suivant les méthodes modernes. Les médecins du siècle dernier avaient assez de confiance dans le tartre stibié pour l'associer souvent aux préparations de quina, et, de nos jours, la potion de Peysson jouit encore d'une réputation méritée. Il n'y a pas de médecin attaché à un établissement hydrothérapique qui ne puisse citer des fièvres intermittentes rebelles guéries par l'usage de l'eau. Je pense que ces deux médicaments ont une action assez analogue; tous les deux produisent une perturbation assez grave dans l'économie: état d'angoisses à l'épigastre, ralentissement des mouvements du cœur, stase du sang veineux dans les capillaires sanguins. C'est sans

doute à cette stase qu'est dû le ralentissement des mouvements du cœur. La peau devient pâle ou violacée, les bulbes des poils deviennent saillants, et cet état peut aller jusqu'à la syncope. Peu à peu la scène change, une réaction s'établit, puis tout rentre dans l'ordre. Mais l'économie a reçu une violente secousse qui tourne souvent au profit de la guérison.

J'ai pensé longtemps que l'arsenic avait une action analogue. A dose toxique, il détermine bien des effets qui ont une certaine similitude avec ceux que nous venons de décrire; mais à dose thérapeutique, il n'en est rien. Le pouls est légèrement ralenti, les vomissements sont regardés comme une contre-indication qui oblige souvent à en cesser l'emploi. Il peut réussir sans avoir produit aucun effet physiologique appréciable.

On pourrait croire aussi que les propriétés curatives de l'arsenic sont dues à l'action qu'il exerce sur la circulation, action qui a été utilisée avec succès contre les palpitations par plusieurs médecins. Mais la digitale, le nitrate de potasse, la scille ralentissent aussi la circulation, et cependant rien n'est plus contestable que leurs vertus fébrifuges.

Les propriétés physiologiques de l'arsenic ne nous donnant pas l'explication de son action thérapeutique, force est donc de lui reconnaître, comme au quinquina, une action spécifique inexplicable contre la périodicité.

Nous venons de parler du quinquina. C'est ici le lieu d'examiner si ce médicament doit être négligé pour l'arsenic, comme certaines personnes n'ont pas craint de le dire. L'exposé de nos observations semblerait conduire à cette singulière conclusion. Heureusement il est une autre manière d'envisager la question qui est beaucoup plus rationnelle. En effet, s'il est prouvé aujourd'hui que des fièvres rebelles au quinquina ont cédé à l'arsenic, il est certain que le contraire arrive bien plus souvent encore. La découverte des propriétés antisyphilitiques de l'iodure de potassium n'a pu faire oublier le mercure, malgré l'espèce de terreur qu'il inspire au public. On a vu que ces deux remèdes n'étaient pas des succédanés l'un de l'autre`, mais qu'ils avaient chacun leur application. Il doit en être ainsi des deux substances qui nous occupent; il reste à établir les indications, et c'est ce que l'état actuel de nos connaissances ne permet pas encore de faire d'une manière satisfaisante. Le mieux est toujours de ne recourir à l'arsenic qu'après l'inefficacité bien constatée du quinquina.

Nos observations sont en petit nombre; cependant nous croyons leur valeur assez grande pour pouvoir en tirer les conclusions suivantes :

4° L'arsenic employé avec prudence est, comme beaucoup de personnes le disent, une substance tout à fait inoffensive;

2° Il peut arrêter les accès fébriles rémittents qui se montrent dans le cours de différentes maladies aiguës, et cela dans des cas où le quinquina doit échouer. (Revue médico-chirurgicale.)

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Mêlez exactement, et au moyen de quelques gouttes d'alcool, faites une masse pilulaire que vous divisez en 30 pilules égales.

5 pilules le matin à jeun pendant trois jours consécutifs, boire par dessus un verre de limonade au citron ou une infusion de camomille, réduisez ensuite la dose à deux, toujours le matin à jeun, pendant encore six ou huit jours.

VARIÉTÉS.

SOCIÉTÉ D'ENCOURAGEMENT POUR L'INDUSTRIE NATIONALE. Prix proposés pour des expériences et des recherches sur l'origine et la marche de la maladie de la vigne, et pour des moyens préventifs ou curatifs appliqués à la combattre.- La Société d'encouragement pour l'industrie nationale ne pouvait rester indifférente au péril d'une de nos plus belles industries, l'industrie vinicole; elle propose, à court délai, des prix destinés à récompenser les praticiens et les savants qui, par des observations bien faites, des expériences authentiques, des recherches convenablement dirigées, auront jeté quelque lumière sur l'origine et la marche de la maladie de la vigne, sur les effets obtenus par l'emploi des divers moyens préventifs ou curatifs appliqués à la combattre, sur sa nature intime.

Elle fonde deux prix de trois mille francs, destinés l'un à l'auteur du meilleur travail sur les caractères et la nature de la maladie, l'autre à l'inventeur du traitement le plus efficace.

Six mille francs seront distribués, en outre, en neuf récompenses, savoir trois de mille francs et six de cinq cents francs, destinées à reconnaître les efforts de ceux des concurrents qui, sans l'atteindre, auront approché du but, ou bien de ceux qui, par leurs travaux, auront jeté des lumières nouvelles sur quelques unes des circonstances essentielles de l'histoire de ce redoutable fléau.

Le concours sera fermé le 31 décembre 4853. Les prix et récompenses seront décernés, s'il y a lieu, dans les premiers mois de l'année 1854.

La Société espère que par la manière dont ses programmes sont coordonnés, alors même que les prix ne seraient pas remportés, alors même que chacun des concurrents n'aurait réussi à mettre en lumière que quelques faits de détail, ceux-ci n'en formeront pas moins, par leur réunion, un ensemble de nature à être publié avec profit.

Tout le monde sait que la maladie, observée d'abord en 1845 dans les serres de l'Angleterre, ensuite dans celles de la Belgique, et plus tard dans celles de Paris, s'est montrée postérieurement dans les vignobles des environs de cette ville, et successivement, en gagnant du terrain par zones chaque année, dans ceux du Mâconnais, du midi de la France, du Piémont, de l'Italie, de l'Espagne et de l'Orient.

Tout le monde sait aussi que son caractère le plus manifeste consiste dans l'apparition d'une moisissure, d'un cryptogame qui attaque le raisin

et les feuilles de la vigne et qui les détruit; moisissure qui se répand de proche en proche, au moyen de séminules microscopiques de la forme d'un œuf, roulant sur les surfaces lisses et voyageant au loin par les airs, s'attachant aux surfaces humides et pouvant s'y développer quand elles sont produites par la grappe ou la feuille de la vigne.

Le rôle de cette moisissure n'est pas envisagé de la même manière par tous les savants. Les uns pensent que la vigne est atteinte elle-même-d'une affection qui en dénature les tissus ou la séve, et que l'apparition de la moisissure n'est qu'un phénomène secondaire, symptôme et non principe du mal, signe et non pas cause du dépérissement.

D'autres, et ce sont les plus nombreux, considèrent la moisissure comme la vraie cause de la maladie. Ils ne disent pas qu'elle vient se développer et se propager sur les vignes parce qu'elles sont affaiblies, languissantes, malades, comme tant d'êtres parasites qu'on voit, en effet, s'emparer d'une organisation qui dépérit et qui se meurt; ils affirment, au contraire, que la vigne en pleine santé peut recevoir comme un champ propre à leur développement les séminules de la moisissure, et que lorsqu'elles tombent sur les jeunes grappes, sur les jeunes pousses, elles s'y développent à leurs dépens, arrêtant leur progrès, corrompant leurs sucs, dénaturant leurs tissus, les frappant de stérilité et de mort.

Pour ceux-ci, empêcher le développement de la moisissure, supprimer les séminules, c'est détruire la maladie.

Sans rien prescrire aux concurrents, la Société croit que ceux d'entre eux qui chercheront à découvrir le meilleur mode de traitement de la maladie de la vigne feront sagement de diriger leurs expériences conformément à ce dernier point de vue, qui offre à leurs raisonnements un principe simple, dont on est loin d'avoir développé toutes les conséquences.

Mais cette moisissure est-elle une espèce, une espèce qui aurait échappé à l'observation dans les pays où la vigne est cultivée depuis tant de siècles? N'est-ce pas plutôt une race particulière d'une moisissure vivant sur d'au tres plantes, et qui, impropre à germer sur la vigne en grande culture, se serait acclimatée à vivre à ses dépens dans les conditions spéciales à la culture forcée de la vigne dans les serres?

La Société voudrait l'arracher à cette situation mauvaise et dangereuse, où tous ses efforts, privés de direction, se perdent à l'aventure, où il pourrait tournoyer longtemps sur lui-même sans faire un pas en avant.

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Elle lui dit, examen fait de tous les systèmes, il y a les plus grandes chances pour que l'oidium soit la vraie cause de la maladie. Eh bien, admettez qu'il en soit ainsi, et raisonnez sur cette donnée. L'oidium est une moisissure, appliquez-vous donc à chercher et à mettre en expérience tout ce qui est connu comme nuisible aux moisissures.

Elle signale plus particulièrement aux concurrents les préparations sulfureuses comme déjà éprouvées, et les huiles volatiles comme très dignes de l'être; car elles sont connues les unes et les autres comme les ennemis naturels des moisissures (1).

(1) Nous avons donné en détail le programme de la société d'encouragement, les pharmaciens pouvant seuls diriger convenablement les expériences indiquées, et plusieurs d'entre eux pourront trouver une occasion de bénéfice légitime dans la préparation et la vente des produits nécessaires pour ces essais.

A l'égard du soufre et des préparations sulfureuses, tous les concurrents sont en mesure de connaître ou connaissent déjà les essais nombreux dont ils ont été l'objet, et les succès qu'on a obtenus à leur aide. Mais la Société craint que, sous forme d'ablution, l'emploi du soufre et des sulfures ne soit sujet à quelques difficultés ou incorrections; elle aimerait que des recherches multipliées vinssent varier le mode d'emploi de ces substances évidemment efficaces, le rendre plus rapide et plus sûr; elle aimerait qu'on fît l'essai d'un appareil propre à faire voler leurs dissolutions en poussière, au moyen d'un mélange convenable d'air comprimé, de façon à permettre au vigneron d'envelopper chaque cep d'un brouillard sulfureux.

Elle aimerait encore qu'on essayât de placer, au pied des ceps, des fumures ou des mélanges capables d'exhaler de l'hydrosulfate d'ammoniaque ou même de la liqueur fumante de Boyle, dans le but de maintenir les vignes sans cesse enveloppées d'un nuage sulfureux. Elle croit que ces produits pourraient être fabriqués à bon marché en cas de succès, et elle accorderait, dans cette dernière supposition, une récompense spéciale au concurrent qui donnerait un bon procédé pour leur production à bas prix.

A l'égard des huiles volatiles, la Société demande qu'il soit fait un examen attentif des circonstances qui se présentent pour les vignes placées près de plantes à odeurs fortes, telles que romarin, sauge, lavande, thym, serpolet, rue, laurier, oranger et arbres verts. Elle voudrait que l'effet produit par le voisinage des usines à gaz, des fabriques d'acide pyroligneux, des fabriques de caoutchouc fût constaté. Elle demande que l'essai de matières odorantes de cette classe soit tenté, et qu'il soit placé, par exemple, au pied des ceps, du bitume du gaz, des feuilles de bois résineux, des plantes riches en huiles volatiles.

En outre, qu'il soit essayé de répandre près des vignes des huiles provenant de la distillation de la houille, des schistes, de la tourbe ou du bois, ainsi que le pétrole, ou même de les répandre sur les vignes, mais à petite dose, battues avec de l'eau et de l'air sous forme de brouillard.

L'eau de savon employée de la même manière semble offrir quelque chance de succès. Une dissolution de savon de résine, très riche en résine, mériterait d'être particulièrement essayée.

A titre d'expérience propre à guider, on voudrait connaître l'effet produit par des aspersions analogues faites avec de la cire, de la térébenthine sous forme d'émulsion ou d'encaustique; car il semble que, si la surface du raisin ou de la feuille pouvait être enduite d'un corps gras ou résineux, elle offrirait une prise difficile aux séminules de l'oidium.

Les serres humides et chaudes où la vigne est cultivée dans les pays froids, sans créer une espèce par voie de génération spontanée, pouvoir qu'on ne saurait leur attribuer, auraient-elles eu le funeste privilége de modifier une espèce connue vivant sur d'autres plantes, et de la façonner en une race nouvelle douée de la triste faculté de dévorer la vigne?

L'examen de cette question, les conséquences que sa solution, quelle qu'elle soit, peut entraîner pour la police des cultures forcées de la vigne, lui méritent, de la part des concurrents exercés aux études micrographiques, une attention particulière.

Abstraction faite, d'ailleurs, de l'opinion qu'il faudra adopter sur l'origine de l'oidium, sur sa nature vraie, la Société souhaite qu'il en soit fait une histoire très détaillée, très complète et très exacte; en effet, elle est

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