Page images
PDF
EPUB

essentiel, en ce sens qu'elle fait passer rapidement les annélides de l'état de simples filets à l'état de sangsues marchandes.

Mais ce procédé n'est pas absolument nécessaire à leur multiplication, car il ne date que de quelques années, tandis que le commerce des sangsues remonte aux temps les plus reculés.

De même que la reproduction serait bientôt enrayée dans un étang à poissons où la pêche, constamment libre, serait affranchie de toute règle, de même les marais, où les propriétaires et les fermiers se livraient autrefois, en tout temps et à tout hasard, à la pêche de la sangsue, ne tardèrent pas à être complétement dépeuplés.

Le jour où ce commerce fut placé à la hauteur d'une industrie sérieuse, il a cessé d'en être ainsi. Les éleveurs qui avaient l'expérience des temps passés ont eux-mêmes réglementé la pêche. 4° Ils l'ont frappée d'une interdiction absolue pendant toute la période de reproduction; 2° ils ont eu surtout la précaution sage, et complétement omise par leurs devanciers, d'assurer la ponte annuelle des annélides, par le desséchement temporaire du sol ou par la construction d'îlots, sortes de mottes de terre qui dominent la surface de l'eau, comme autant de nids où elles peuvent aller sans crainte déposer leurs cocons.

Voilà les deux véritables conquêtes de la nouvelle industrie. Ce sont elles qui, depuis quelques années, ont si richement repeuplé nos marais, et qui, à l'avenir, suffiront seules pour faire prospérer le commerce des sangsues et pour assurer largement leur multiplication.

Il faut l'avouer, du reste, la naissance de l'école physiologique avait été pour leur reproduction une époque fatale, et n'avait pas peu contribué à l'épuisement des marais de la France et de l'étranger.

A mesure qu'on s'éloigne du célèbre Broussais et qu'on juge mieux sa doctrine, on reconnaît les services immenses qu'il a rendus à la science et à l'humanité. Mais, renonçant à l'exagération inséparable de l'origine d'un système, on se sert aujourd'hui de ce moyen sans en abuser; et tout en y voyant un agent thérapeutique d'une grande puissance, on a cessé de le considérer comme une sorte de panacée applicable à tous les maux.

Cette sage et nécessaire réaction, qu'on ne saurait révoquer en doute, doit dissiper certaines craintes relatives à l'insuffisance de la multiplication des sangsues; et quand la pêche sera convenablement réglementée dans tous les départements où elle est possible, elle suffira largement tant à l'exportation qu'à la consommation intérieure de la France. C'est alors qu'une fois revenu de l'étonnement des premiers jours, on n'hésitera pas à reconnaître que la méthode du gorgement par le sang chaud de l'animal n'était réellement indispensable qu'à la rapide fortune de l'éleveur !

Telles sont les bases sur lesquelles le conseil d'hygiène publique et de salubrité a formulé les conclusions de son dernier rapport, aux vues duquel je m'associe de la manière la plus complète.

En les reproduisant ici, je crois devoir appeler sur elles la très sérieuse attention du gouvernement, au nom de l'intérêt hygiénique et agricole du département de la Gironde.

Je demande donc avec lui :

4° Que les établissements pour la multiplication et l'élève des sangsues soient rangés au nombre de ceux réputés insalubres ou incommodes de

première classe, qui ne peuvent être formés qu'avec l'autorisation de l'administration, conformément au décret du 15 octobre 1810;

2o Que l'ingénieur des ponts et chaussées chargé du service hydraulique soit toujours entendu dans l'instruction des demandes, afin de fixer le régime des eaux;

3° Qu'il soit expressément recommandé aux autorités locales de veiller à ce que les eaux qui alimenteront ces établissements soient renouvelées conformément aux prescriptions des autorisations;

4° Qu'il soit formellement interdit aux éleveurs d'introduire, à aucune époque de l'année, des chevaux ou autres animaux dans les bassins à sang

sues;

5° Que des mesures soient prises pour empêcher la vente des sangsues gorgées, quel que soit le moyen que l'on ait employé pour en obtenir le gorgement;

6o Que les terrains communaux ou jouis en commun, consacrés à l'industrie des sangsues, cessent de recevoir des bestiaux en dépaissance, lorsque les annélides ne sont pas rentrés dans le sol;

7 Qu'il soit institué sans retard un ou plusieurs inspecteurs spéciaux, au choix et à la nomination du préfet (qui pourra les révoquer), pour veiller à l'exécution des conditions imposées.

-

DES MÉDICAMENTS INDIENS. Les médicaments indiens se composent d'une quantité de drogues et d'herbes du pays, puis de composés chimiques, d'acides et de quelques oxydes connus dès les temps les plus reculés; la pharmacie se travaille à peu près comme en Europe, mais elle est beaucoup plus compliquée; elle renferme en grande quantité des préparations faites avec du mercure, de l'or, du zinc, du fer et de l'arsenic. La manière d'administrer les potions est minutieuse au plus haut degré, et mêlée de pratiques superstitieuses. Ainsi un malade ne doit point faire de grimaces en avalant une drogue; car alors, selon eux, il ressemblerait à Brahma et à Shiva, et commettrait un grand péché.

L'art de la chirurgie est encore en enfance dans l'Inde, et cependant les anciens livres qui traitent ce sujet ne sont pas sans mérite; la manière d'opérer est soumise à des pratiques superstitieuses. Ainsi il faut choisir l'époque, brûler certaines herbes pour chasser les diables et les mauvais esprits renfermés dans les blessures, et placer l'opérateur dans telle position, selon la nature de la cause de la plaie.

Dans les écrits de Charaka, nous voyons que le nombre trois joue un grand rôle dans le système médical indien. Ainsi il y a trois sortes de maladies, comme nous l'avons dit plus haut; trois sortes de médecines : une qui agit intérieurement; la seconde, extérieurement; et la troisième qui nécessite les opérations chirurgicales; trois moyens de prolonger l'existence une nourriture convenable, le sommeil, et une vie réglée et sans excès.

La petite vérole et la rougeole, qui viennent, dit-on, des Indes, étaient connues dès les temps les plus reculés; les médecins pratiquent quelquefois, mais rarement, l'inoculation. Ils avaient des remèdes très efficaces (?) contre les maladies nerveuses, les affections rhumatismales, la lèpre (?) et l'épilepsie (??). (Union médicale.)

Paris.

Imprimerie de L. MARTINET, rue Mignon, 2.

Cie,

LS FAURE ET C, DROGUISTES, SUCCESSEURS,

Rue Simon-le-Franc, 25, à Paris.

[merged small][merged small][subsumed][subsumed][subsumed][merged small][graphic][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][subsumed][merged small][merged small][merged small][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][merged small][subsumed][merged small][subsumed][ocr errors][merged small][subsumed][merged small][subsumed][subsumed][merged small][merged small][ocr errors][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][subsumed][merged small][subsumed][ocr errors][ocr errors][subsumed][ocr errors][merged small][merged small][subsumed][merged small][merged small][subsumed][ocr errors][subsumed][merged small][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][merged small][subsumed][ocr errors][subsumed][ocr errors][subsumed][ocr errors][merged small][merged small][merged small][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][merged small]
[merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

M. Grandval, de Reims, nous ayant confié le dépôt de ses Extraits évaporés dans le vide, nous en aurons toujours un assortiment complet; nous les facturerons au meme prix que M. Grandval.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small]
[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

SUR LE GLUTEN DU BLÉ PAR M. MILLON (1).

En 1848 et 1849, l'étude de plusieurs blés récoltés dans l'arrondissement de Lille me permit de constater de grandes variations dans la proportion de gluten que fournissait leur farine. Ces blés étaient tous de la meilleure apparence; ils avaient été recueillis et conservés par des cultivateurs soigneux, et je possédais sur leur provenance des renseignements assez complets. De mon côté, j'avais soin de les moudre au laboratoire; la farine était analysée presque aussitôt, et l'origine du produit ne pouvait donner lieu à aucune incertitude.

Parmi ces blés, pauvres en gluten, je citerai d'abord un blé roux anglais, qui ne fournit pas plus de 6 pour 100 de gluten sec; le gluten se rassemblait avec quelque difficulté, mais les résultats du dosage donnèrent constamment des nombres compris entre 5,7 et 6,3 pour 400. L'azote n'était pas diminué dans la même proportion; son chiffre correspondait à 40,3 pour 100 de gluten, ou mieux de principe albuminoïde.

Un autre échantillon de blé roux anglais, que j'analysai par comparaison, contenait une proportion de gluten normale, et il me fut impossible, à cette époque, d'établir une distinction entre le blé qui ne renfermait que 6 pour 100 de gluten et celui qui en renfermait 10.

En 1852, M. Roy, inspecteur de colonisation, me remit plusieurs échantillons de blé qui représentaient les principaux types de la culture des environs d'Alger. Un de ces blés, récoltés à Guyotville, était remarquable par le volume du grain : c'était un blé tendre des plus beaux ; je ne parvins pas à extraire du gluten de la farine. L'opération faite et renouvelée avec les plus grandes précautions ne donna jamais qu'une pâte cassante qui se fendillait bientôt, et qui, délayée sous le plus mince filet d'eau et sur le tamis du tissu le plus serré, laissait à la place du gluten une matière sèche et friable. Après dessiccation, cette matière, si différente du gluten par l'as

(1) La rareté des subsistances rend tout à fait opportunes les recherches sur les blés, aussi je me suis empressé de réunir l'extrait des trois mémoires que M. Millon vient de lire à l'Académie des sciences.

« PreviousContinue »