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Den 51414

DU

TRADUCTEUR.

DANS l'état actuel des connaissances humaines, avec les lumières du XIXe siècle, et après les coups que s'étaient hautement flattés d'avoir porté, dans ces derniers temps, à la religion de Jésus, des adversaires habiles et redoutables, le christianisme peut-il soutenir encore l'examen de la raison? ou bien n'y aurait-il plus désormais aucune distinction à faire entre la révélation chrétienne, telle qu'elle est contenue dans nos saints livres, et les puériles histoires de la légende, ou les fables grossières du paganisme? Proscrironsnous comme déraisonnables et absurdes, les dogmes et les préceptes de l'Évangile ; ou nous serait-il possible de montrer que ces dogmes et ces préceptes ne sont nul

lement incompatibles avec les idées d'une saine philosophie?

Il a été écrit beaucoup de choses, plus ou moins spécieuses d'un côté, plus ou moins solides de l'autre, dans le but de faire prévaloir l'une ou l'autre de ces assertions. Et sans doute, qu'abstraction faite de tous les sarcasmnes injurieux, de toutes les indécentes railleries dont ne firent que trop souvent usage dans l'attaque, des esprits frivoles et légers, des cœurs dépravés et corrompus; genres d'argumens qui, dans un sujet aussi grave et aussi sérieux, doivent être toujours sévèrement écartés; ce serait une entreprise curieuse autant qu'utile, de peser dans une juste balance les raisons que l'on apporte pour et contre, et de les mettre pour ainsi dire en parallèle. Ce travail, s'il était entrepris avec candeur et avec un désir sincère de rechercher la vérité, fournirait au moins un moyen sûr de se décider avec une entière et parfaite connaissance de

cause; et, selon toute apparence, on aurait la satisfaction de voir le résultat con-duire à cette importante conclusion, énoncée, il y a plus de deux siècles, par l'un des génies les plus éminens qui ait illustré l'Angleterre, et si souvent confirmée depuis par l'expérience; qu'un peu de philosophie conduit à l'incrédulité; mais » que beaucoup de philosophie ramène à » la religion. >

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L'auteur de ce petit traité n'embrasse point un plan aussi vaste et qui exigerait un ouvrage de longue haleine. Le but qu'il a en vue, et qu'il énonce avec beaucoup de modestie dans son introduction, n'est point de convaincre, d'autorité, tous ceux qui le liront, mais seulement d'éloigner de leur esprit toute prévention injuste contre le christianisme, de provoquer de leur part un examen réfléchi et impartial; de montrer, en un mot, que les preuves qui établissent la vérité de la révélation chrétienne, sont au moins as

sez fortes pour fixer sérieusement l'attention d'un homme sage; et que cette révélation, par sa nature, par les sublimes vérités qu'elle enseigne, les devoirs qu'elle développe; par les grands principes de bienveillance et de sociabilité qui en forment le caractère distinctif, par son harmonie admirable avec les vrais intérêts et les besoins de l'humanité, par la force des motifs qu'elle offre à la vertu et les graves conséquences qui en découlent, commanderait encore le respect, alors même que ses preuves n'auraient pas opéré une entière conviction.

Si nous avons égard à la qualité de l'auteur de cette courte apologie, son témoignage sera pour nous d'un grand poids. Ce n'est pas ici, en effet, comme on l'a souvent reproché, et quelquefois sans doute avec bien de l'injustice, aux défenseurs de la doctrine chrétienne; ce n'est pas ici l'ouvrage d'un homme voué par état et par devoir au triomphe d'une cause

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