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cet être qui est le dispensateur de « toute › grâce excellente et de tout don parfait » ? Ceux qui croient en Dieu, et qui pèseront avec candeur toutes ces circonstances, n'élèveront plus aucun doute sur la véracité de saint Paul; et si ce qu'il assure concernant sa propre personne est vrai, il est de toute impossibilité que l'Evangile

soit faux.

En effet, la conversion de ce grand homme, sa conduite avant et après qu'il se fût rangé au nombre des apôtres, fournissent seules une preuve si convaincante de la vérité de notre religion, que l'unique moyen possible de la renverser, serait de démontrer que les actes des apôtres et les épîtres qui suivent sont une pure fiction et une insigne fausseté. Le lecteur trouvera cet argument exposé d'une manière complète, claire, et j'ose dire incontestable, dans l'ouvrage du lord Littleton, sur la conversion de saint Paul (1).

(1) Voyez Analogie de Butler, Part. II. Chap.

Maintenant, pour terminer cette partie du sujet, que ceux qui connaissent l'histoire de notre Sauveur y donnent à peine une légère attention, mais qu'ils nous disent ensuite quel cas l'on doit faire du ju gement de ceux qui parlent de l'électricité et du magnétisme comme de principes capables de donner à l'homme qui les saisit la faculté de faire des miracles. Le magnétisme ou l'électricité, ou tout autre principe naturel que l'on pourra citer, donnera-t-il à l'homme qui en aura fait une étude suivie, le pouvoir de se ressusciter lui-même ou de ressusciter les autres; de guérir d'un seul mot toute espèce de maladies; de prédire l'avenir; de rassasier cinq mille personnes avec quelques pains et quelques poissons; de publier un système de morale plus parfait qu'aucun de ceux qui ont jamais paru dans le monde;

Voyez aussi sur cette conversion de saint Paul, le Chap. XXIIe des Recherches philosophiques sur les preuves du christianisme, par Charles Bonnet,

de communiquer à ses semblables le pouvoir de faire des miracles, et spécialement de parler des langues qu'ils n'ont jamais apprises? On a dit qu'on pouvait calmer l'agitation de l'eau, en répandant de l'huile à sa surface. Plutarque cite ce phénomène comme un fait bien connu; il l'appuie d'un argument d'Aristote, et d'un autre qui lui est propre (1), et depuis on a avancé que la chose se démontrait par expérience. Mais, quel est celui qui se chargerait de calmer d'un seul mot la mer en courroux ?

Ceux qui ont osé comparer la douceur et la bienveillance, la candeur et la modestie, le pouvoir et la dignité de notre Sauveur, avec la fourberie, la finesse et l'ostentation d'un jongleur (on se révolte à la seule idée de cette comparaison); ceux qui ne mettent aucune différence essentielle entre les œuvres puissantes de l'un et les petites supercheries de l'autre, passent les bornes

(1) Plut. Nat. Quæst. 12.

de l'argument, et méritent, au moins sur cet article, le reproche d'absurdité. Tout aussi bien pourraient-ils soutenir que le jongleur assez adroit pour faire sauter une carte, ou pour surprendre par un calcul facile, a le pouvoir de commander à la nature et de ressusciter un mort. On se rirait avec raison de la crédulité et de l'ignorance de l'homme assez grossier pour tenir un tel langage. Que dirons-nous donc du philosophe qui ne se montre ni moins ignorant ni moins crédule, dans le juge ment qu'il porte des miracles de notre Sauveur ?

Enfin, conformément à la prédiction de leur maître, les apôtres furent doués eux-mêmes du pouvoir de faire des miracles semblables à ceux qu'il avait opérés en leur présence. A leur voix ils virent aussi marcher les impotens, les vivans tomber morts subitement, et les morts revenir à la vie. Ils se sentirent tout d'un coup en état de parler une foule de langues qu'ils n'avaient jamais apprises; et ils eurent,

durant le cours de leur ministère, des occasions fréquentes de faire usage de ce don. Or, est-il probable, est-il même possible qu'ils se soient mépris sur ce point?

Leur foi fut donc l'effet, non de la faiblesse de leur esprit, mais d'une intime et solide conviction. En conséquence, leur témoignage est vrai.

SECTION QUATRIÈME.

Continuation du même sujet.

L'excellence et le caractère particulier du christianisme, preuve de sa vérité.

Nous avons insinué plus haut que les autres preuves de notre religion tiraient une force nouvelle de l'examen du caractère spécial de l'Évangile, et de la supériorité marquée des instructions qu'il nous donne. En effet, s'il est reconnu que I'Évangile s'est introduit dans le monde, malgré l'opposition des puissances de la terre, et par des moyens supérieurs au pouvoir de l'homme; si sa prééminence est telle,

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