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> suspendue sur la ville; l'on aperçut une » comète fixée au-dessus d'elle, pendant » une année entière. Avant le coucher » du soleil, paraissaient des armées rangées en bataille, et des chariots qui » parcouraient la contrée et cernaient la » ville. Chose si extraordinaire qu'elle passerait pour une fable s'il n'y avait » pas encore des hommes vivans qui peu. » vent l'attester.

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7°. » Il n'y eut jamais de nation plus » criminelle, ni de ville qui ait souffert ce » que cette ville a souffert. Toutes les » misères que le genre humain avait en» durées depuis le commencement du > monde n'étaient pas comparables à

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celles qui fondirent alors sur la nation » juive. Le nombre des prisonniers fut › de quatre-vingt-dix-sept mille. Titus en » envoya plusieurs en Égypte ; et il dis» persa la plupart d'entre eux dans les >> provinces romaines. »

Dans l'enceinte de Jérusalem, il périt, durant le siége, par la famine, par la ma

ladie et par l'épée, six cent mille âmes, suivant Suétone, onze cent mille, suivant Josèphe et Jornandès. Et peu de temps après, il s'éleva une persécution générale contre les juifs, dans toute l'étendue de l'empire romain. Toutes ces choses arrivèrent moins de quarante ans après la mort de notre Sauveur. Ainsi donc la génération qui était sur la terre, quand il énonça cette mémorable prophétie, n'était pas encore passée quand elle s'accomplit jusque dans ses moindres détails.

Cette étonnante révolution a eu des suites non moins extraordinaires. Depuis l'époque dont nous parlons les juifs ont été dispersés parmi toutes les nations sans former chez aucune un état régulier; ils ont été généralement méprisés par tout où ils ont pénétré. Ils ont vécu sans roi, sans chef et sans sacrifices; cependant ils n'ont ni perdu leur religion ni été incorporés avec les nations étrangères au milieu desquelles ils ont erré; mais ils forment encore aujourd'hui un peuple dis

tinct. Est-il sur la terre aucune autre nation qui ait éprouvé un sort semblable? La destinée de ce peuple pouvait-elle donc avoir été prévue ou prédite autrement que par des moyens surnaturels ? Néanmoins elle l'avait été par Jérémie, par Ézéchiel, par Osée et par Moïse, et il est certain que toute l'histoire du peuple juif, avant et depuis sa dispersion par Tite, porte avec soi la preuve irréfragable de la vérité, tant de l'Ancien que du Nouveau Testament. On peut consulter sur ce sujet, les remarques d'Adisson, dans le quatre cent quatre-vingt-quinzième numéro du Spectateur [E]. Mais en voilà assez sur l'article des prophéties. Examinons maintenant l'argument qui se tire de l'excellence et du caractère particulier de la doctrine chrétienne.

SECTION TROISIÈME.

Continuation du même sujet.

La foi des premiers disciples fut l'effet non d'une aveugle crédulité, mais d'une conviction fondée.

La partie historique du Nouveau Testament a été écrite par des hommes, qui furent les témoins oculaires de la plupart des faits qu'ils rapportent, et qui s'assurèrent des autres, par le récit authentique de témoins oculaires. Or, de deux choses l'une, ou ces hommes n'ont pas cru ce qu'ils ont écrit, ou ils y ont ajouté foi.

Si les historiens sacrés n'ont pas cru ce qu'ils ont écrit, ils ne furent que des imposteurs, qui cherchèrent à en imposer au genre humain. Or, des hommes ne forment jamais un plan de cette nature que dans la vue d'atteindre quelque but, c'est-à-dire, d'obtenir quelque avantage réel ou imaginaire. On ne conçoit pas en effet qu'un être raisonnable se donne la

peine, dans une circonstance aussi difficile, et surtout aussi dangereuse que celle qui nous occupe, de forger une imposture, et de la soutenir pendant toute sa vie, dans le but de s'attirer de mauvais traitemens. Il n'est pas moins inconcevable qu'il agisse ainsi par hasard, sans aucune intention et sans la moindre utilité. Quand Psalmanazar [F] imagina son histoire fabuleuse de l'ile Formose, pensons-nous qu'il n'avait conçu aucun dessein, ou qu'il agissait dans le but de nuire à ses intérêts? N'est-il pas plus vraisemblable qu'il espérait par-là faire sa fortune? Mais quel motif pouvait porter les apôtres à tromper le genre humain ? Quelle fortune espéraient-ils faire ? Quel avantage réel ou imaginaire pouvaient-ils avoir en vue s'ils étaient intérieurement persuadés de la fausseté de ce qu'ils affirmaient?

Il est certain que depuis que leur maître les avait quittés, ils ne pouvaient plus s'attendre à avancer leurs intérêts temporels, en s'attachant à sa cause; au contraire,

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