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la solution du problême le plus embarrassant de la métaphysique.

Inséparable de cet atome organique dont la mort détermine le développement, notre ame peut donc emporter avec elle le souvenir de ses actions, la conscience de soi-même et l'empreinte de tous ses sentimens. Une forme plus pure conserve des sens plus parfaits, et la résurrection ne peut être autre chose que la fixité de cette transmutation dont nous avons observé le principe constant dans le systême général de la nature. (20)

NOTES

POUR LA SECONDE PARTIE.

ON

NOTE (1), tom. I, CHAP. I, page 308.

N doit présumer que c'est cette inégalité de distribution du fluide électrique dans le corps humain, qui fit découvrir à M. Petetin, habile médecin de Lyon, le moyen de guérir une cataleptique dont il a décrit l'état fort extraordinaire dans un ouvrage imprimé à Lyon en 1805, ayant pour titre Électricité animale prouvée par la découverte des phénomènes physiques et moraux de la catalepsie hystérique et de ses variétés.

On est frappé, en lisant cet ouvrage, des rapports qui se trouvent entre les effets de ce genre de catalepsie et ceux du somnambulisme provoqué ou déterminé par le magnétisme animal, en supposant également bien constatés tous les effets de celui-ci. Il est intéressant de noter ici quelques-uns des faits qui peuvent prouver que cet état n'a lieu que parce que le fluide qui agit sur les nerfs n'y agit plus de la manière accoutumée, et que pour ramener l'individu à l'état naturel, il faut rétablir la circulation de ce fluide, inter

rompue ou dérangée de son cours ordinaire. Nous aurons lieu de revenir encore sur les phénomènes que présente cette maladie lorsque nous parlerons des moyens naturels de connaître et de prédire l'avenir.

La catalepsie est une maladie dont les accès peuvent arriver une, deux et même plusieurs fois dans les vingt-quatre heures. En cet état, la per→ sonne qui en est attaquée est sans sentiment, sans connaissance, n'a plus l'usage de ses sens et de ses organes; et ses membres, quelle que soit sa position, restent dans l'attitude où on les met, précisément comme un mannequin.

Celle dont M. Petetin écrit l'histoire était une jeune femme de dix-neuf ans, d'un tempérament sanguin, d'une constitution robuste, et qui se trouva dans cet état à la suite d'une colique trèsvive, accompagnée de mouvemens convulsifs.

Lorsque son accès arrivait dans le moment où elle avait commencé une phrase, elle en restait là, et la reprenait précisément où elle l'avait laissée, quand son accès était fini : elle l'achevait alors, mais saus se souvenir de ce qui s'était passé pendant sa durée : néanmoins elle parlait et chantait même très-fort et pendant très-long-temps.

La première chose très-extraordinaire que remarqua le docteur, c'est que, n'entendant absolument rien par les oreilles en criant de toute sa force, elle entendait parfaitement bien en parlaut

à voix très-basse sur son estomac. Elle entendait de même très-bien lorsque le docteur plaçait seulement un doigt sur l'épigastre, et, remuant ceux de son autre main, s'en servait (en parlant sur eux) comme d'un conducteur pour faire parvenir sa voix dans cet organe.

Non seulement le sens de l'ouïe, mais ceux du goût et de l'odorat, avaient passé dans l'estomac pendant les accès de cette jeune femme.

Lorsque le docteur lui plaçait différentes choses sur l'estomac, comme du pain au lait, de la brioche, même de la viande, lorsque le mets était de son goût, elle commençait à mâcher, et disait qu'elle éprouvait la sensation dans la bouche; mais si les objets étaient enveloppés dans du taffetas ou recouverts de cire, elle cessait de mâcher et n'éprouvait plus rien ; ce qui semble prouver que le fluide au moyen duquel la malade entendait par l'estomac était le même qui transportait dans ce viscère le principe savoureux des alimens placés sur son épigastre.

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Mais voici quelque chose de plus merveilleux encore, et qui peut donner lieu de croire que tous les prodiges cités du somnambulisme sont trèspossibles, et ne tiennent qu'à une cause purement physique et que la nature ne laisse agir que dans des circonstances très-rares.

« Si l'on plaçait, dit M. Petetin, une main sur celle de la malade, et qu'on l'élevât lentement,

celle-ci la suivait et s'arrêtait quand l'autre suspendait ses mouvemens. La malade était-elle assise, elle ne manquait jamais de se lever pour obéir à la main qui la dirigeait impérieusement. O prodige inconcevable! formait-on une pensée sans la manifester par la parole, la malade en était instruite aussitôt, et exécutait ce qu'on avait intention de lui commander, comme si la détermination fût venue d'elle-même. Quelquefois elle priait de suspendre l'ordre mental ou de le révoquer, quand ce qu'on lui prescrivait était au-dessus de ses forces ou qu'elle était fatiguée. Combien cette découverte de la communication de la pensée par le simple contact entre la cataleptique et celui qui la conçoit, ou même sans contact, pourvu qu'on n'en soit pas trop éloigné, m'a causé d'agitations et d'insomnies! Eh quoi! me disais-je, un voile impénétrable n'est-il pas étendu sur la pensée, et n'y aurait-il pas de la témérité à vouloir en pénétrer l'essence? Oui, sans doute; mais il n'est pas question d'expliquer comment se forme la pensée, mais de savoir si le fluide électrique qui opère tant de prodiges dans la catalepsie, peut encore la com- . muniquer. La parole, qui n'est qu'un son articulé, la transmet; le mouvement du fluide nerveux sans son secours, peut-il produire le même effet?

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<< Voici comment ce phénomène me paraît avoir lieu. La loi qui unit l'ame avec le corps lui impose la nécessité de le faire coopérer à toutes ses

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