Fragments généalogiques

DES

FAMILLES NOBLES

DE

BAUDEQUIN, BETTE, DAENSAERT, EERSEL, ERTBORN, JONGH, PARYS, TENREMONDE, ULLENS et WOELMONT;

Extraits pour la plupart d'une collection de généalogies manuscrites,

RÉDIGÉES PAR

LE FAMEUX ROI D'ARMES DE GREZ;

communiquée par un membre de l'Académie.

BAUDEQUIN. Famille originaire de Dijon, ayant pour armes d'argent à la hure de sanglier de sable, défendue d'argent; elle a pour auteur en Belgique Paul de Baudequin, sommelier de la cave de l'empereur Maximilien, décédé en 1470, enterré à l'église de Caudenberghe à Bruxelles, et qui de son épouse, Jeanne de Cuiry, eut un fils, Denis de Baudequin, sommelier de la cave de l'empereur Charles, allié à Jeanne de Macheco, avec laquelle il eut Philippe de Baudequin, greffier du bureau de la maison de l'empereur Charles-Quint en 1560, décédé vers 1571, qui de son

épouse, Marie de Zomberghe, fille d'Arnou, châtelain de Ruppelmonde, laissa 1° Claude Baudequin, seigneur de La Haye, allié à Marie de la Riviere, fille du Maieur et Rewart de Lille; 2o Charles Baudequin; 3° Catherine Baudequin, alliée à Robert Moens, seigneur de Zeelhem, décédé le 20 avril 1609; 4° Françoise Baudequin. Ces quatre frères et sœurs furent confirmés dans leur noblesse sans finances, par le roi Philippe II, en date du 10 décembre 1589, en considération des services rendus à la maison d'Autriche par leurs ancêtres. A cette famille, appartient le baron Idesbalde-Aybert de Baudequin de Peuthy, propriétaire à Bruxelles, reconnu dans la noblesse de Belgique.

BETTE. Dans la collection mentionnée plus haut, nous avons remarqué la généalogie de Bette comme une pièce curieuse, qui, si elle n'inspire pas une entière foi, quant à l'origine de cette famille, est au moins une preuve à ajouter à tant d'autres que les rois d'armes étaient des hommes fort accommodants. « Quoy que ceux de la famille Bette a present Marquis de Lede, » dit l'auteur de cette généalogie, pretendent tirer leur origine de >> Numa Pompilius second Roy de Romains, qui vivoit neuf siecles » devant l'Empereur Jule Cesar le premier Empereur de Rome, on » se contentera de commencer leur genealogie du tems du dit Jule >> Cesar qui fut occis dans le senat de Rome à l'age de 50 ans et 44 » ans avant la naissance de notre seigneur Jesu-Christ.

» Cassius Calphumius Bestia succeda a Jule Cesar dans la ques>> tuere Romaine et epousa Lelia Neron. » C'est à ce Cassius que l'auteur fait remonter la généalogie de Bette, et il rapporte avec tous les détails possibles toute la descendance de l'union de Cassius avec Lelia Néron, Il dit qu'Attelbertus Calphumius Bestia fut envoyé de Rome aux Pays-Bas pour succéder à Achardus dans l'évêché de Terronane, le 10 de juin, l'an 684 ou 685; que son frère Aloysius Calphumius Bestia vint avec lui aux Pays-Bas, où il fit bâtir an bois de Loo la forteresse de Betteloo, et changea son

nom en celui de Bette; qu'il fut gouverneur de la ville de St.-Omer, où il fut tué sur la brêche en défendant cette ville contre Sebert duc de Vermandois, qui le fit enterrer avec grande solennité dans l'abbaye de St-Bertin en 908. Cet Alloysius Calphumius Bestia, qui avait épousé Hosaco, fille du comte de Montreuil, est l'auteur de l'illustre famille de Bette en Flandres. Il est à remaquer que d'après la généalogie qui nous occupe, les deux frères Attelbertus Calphumius et Aloysius Calphumius Bestia portaient déjà au VIIe siècle les mêmes armes (ď'azur à trois T d'or) que les membres de cette famille ont toujours portées en Belgique,

DANSAERT. Ayant pour armes d'azur au chevron d'argent, accompagné de trois étoiles à cinq raies d'or; cimier: une étoile de l'écu. Jacques Dansaert, qualifié écuyer, fils de Jacques, greffier de Beve-ren au pays de Waes, et de Marie Zaman, épousa à l'église de St.-Michel de Gand, le 23 septembre 1613, Jeanne d'Hane, seconde fille de François d'Hane, avocat au conseil de Flandre, et de Jeanne Van der Heyden dite de la Bruyère, fille de Christophle, écuyer, et d'Isabeau Thibault. De l'union de Jacques Dansaert avec Jeanne d'Hane, naquirent: 1° Marie Jacqueline Dansaert; 2o Remi Dansaert; 3° Françoise-Thérèse Dansaert; 4° Jean-Baptiste Dansaert; 5° Amelberghe Dansaert; 6° Gilles Dansaert, qui suit; 7° André Dansaert; 8° Gaspar-Charles Dansaert.

Gilles Dansaert, le seul qui ait laissé de la postérité, baptisé le 3 août 1625, à St.-Michel de Gand, seigneur de Danckaert, Eecke, etc., décédé le 27 juin 1678, et enterré à St.-Michel, épousa Alexandrine de Briarde (fille de Jacques, chevalier, seigneur de Beauvoorde, grand-bailli des ville et châtellenie de Furnes, et de dame Alexandrine de Hertoghe) et eut avec elle Pierre-Jacques Dansaert, seigneur de Dankaert, etc., grand-bailli de St.-Bavon, décédé le 1' mai 1714, et enterré à St.-Michel de Gand, et laissa de son épouse, Anne Adrienne de Norman (fille

de Gilles, seigneur d'Oxelaere, de St-Aldegonde, Walle, Herpelghem, etc., et d'Anne de Gruutere, fille de Jean, chevalier, seigneur d'Auvaing, etc., et de Claire de Kerchove) 1° Marie-Jacqueline Dansaert, morte à marier; 2o Marguerite-Alexandrine Dansaert, décédée, le 2 septembre 1730, comme prieure du couvent de Sion à Audenarde; 3° Françoise-Germaine Dansaert, béguine supérieure du petit béguinage de Gand; 4° Aldegonde-Philipinne, morte à marier; 5o Charlotte-Philippine Dansaert, alliée à GillesGuillaume Charles, chevalier, seigneur de Puyenbeke, Nieuwenhove, haut échevin du pays de Waes, et de laquelle naquit Anne-JeanneCaroline Charles, Dame de Puyenbeke, Nieuwenhove, etc., qui épousa, le 21 juillet 1742, Maximilien-Emanuel de Draeck, écuyer, seigneur de Ronsele, etc; 6° Isabelle-Thérèse Dansaert, béguine supérieure au petit béguinage à Gand.

EERSEL (VAN). Famille originaire de Hollande, portant d'or à trois castors au naturel, deux en chef affrontés, et un en pointe. Elle a fait de nobles alliances, et elle a tenu un rang distingué. Elle est encore aujourd'hui parentée à plusieurs des premières familles d'Anvers, et reconnue dans la noblesse du royaume. De cette famille était Laurent van Eersel, mort le 23 juin 1725, qui épousa Cornélie Christiaenssens, issue d'une ancienne famille noble, et qui est décédée le 4 mai 1757, et enterrée avec son époux au milieu de la grande nef de la cathédrale d'Anvers,

une tombe de marbre bleue avec épitaphe. De l'alliance de Laurent van Eersel avec Cornélie Christiaenssens sont issus 1o Jean van Eersel, qui fit son testament, le 20 juin 1777, devant le notaire J. B. Van Dyck, d'Anvers; 2° Laurent van Eersel. allié à Constance Cramer, fille de Conrad-Henri, seigneur de Volenbeek, directeur des monnaies des pays de Gueldre et d'Overyssel, et de Constance-Hélène de Hensbergen; 3o IsabelleChristine van Eersel; 4° Govard-Gérard van Eersel, né à Anvers, le 28 décembre 1713, évêque de Gand. Du mariage de Laurent van

Eersel et de Constance Cramer, naquirent: 1° Gérard-Henri van Eersel; 2o Cornélie-Marie-Élisabeth Van Eersel, alliée à CorneilleJean-Joseph Della Faille, haut échevin du pays de Waes, ex matre d'Hane; 3° Catherine-Marguerite-Arnoldine van Eersel, alliée à Jean-Charles de Schorel; 4° Isabelle-Christine, alliée à Adrien Honinckx, dont Cornélie-Petronille-Antoinette Honinckx, qui épousa, le 21 avril 1774, au palais épiscopal de Gaud (bénéd. par l'évêque) Jean-Joseph Walckiers, seigneur de Gamarage, de Loenhout et Poppendonck, fils de Paul et d'Agnes de Wolf. La descendance généalogique de van Eersel est rapportée ultérieurement au tome 1, p. 88, des Annales de l'Académie d'Archéologie.

ERTBORN (VAN). Il y avait de ce nom deux familles ou branches différentes, l'une portant d'or au chevron de gueules, accompagné de trois rejettons de poix de sinople; cimier: un rejetton de l'écu, entre un vol d'or et de gueules, et l'autre portant d'or au chevron de gueules, accompagné de trois écrivisses couchées de sable; cimier: une écrivisse de l'écu, entre un vol d'or. Les dernières armoiries sont celles d'Edouard-Joseph-Emanuel van Ertborn, membre de la Société royale des Sciences, Lettres et Arts d'Anvers, reconnu dans la noblesse du royaume, et qui de son épouse, Jeanne Vermoelen de Teenwinkel, a laissé un fils, le baron Victor van Ertborn, propriétaire à Anvers, allié à Pauline de Wael, et deux filles, l'une, Clémence van Ertborn, alliée à M. de Crane, bourgmestre actuel d'Aertselaer (province d'Anvers), et l'autre, Caroline van Ertborn, alliée à notre honorable confrère M. Eugène van Praet, membre effectif de l'Académie d'Archéologie. Si, comme le disait l'empereur Joseph, la véritable noblesse ne consiste que dans les sentiments et dans la pratique des vertus, nous devrions faire ici une mention toute spéciale de madame Eugène Van Praet.

Cette famille portait anciennement le nom d'Erbornen. C'est sous ce nom que nous trouvons un de ces membres, Corneille Erbornen,