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EXTRAIT

DE LA

CORRESPONDANCE DE L'ACADÉMIE.

Les souverains auxquels les derniers travaux de l'Académie ont été envoyés, chargent notre président, M. le vicomte de Kerckhove-Varent, de la remercier de l'hommage qu'elle leur a fait, et d'exprimer à l'Académie toute la satisfaction qu'ils en ont éprouvée; tels sont S. A. R. le grand-duc souverain de Hesse, le roi de Bavière, l'empereur du Brésil, S. A. R. le duc régnant de SaxeCobourg-Gotha, le roi de Wurtemberg, le roi des Pays-Bas, etc.

L'Académie nationale de peinture de New-Yorck fait parvenir à l'Académie toutes ses publications, et a arrêté d'entretenir des relations actives avec elle.

L'Académie pontificale d'archéologie de Rome vient de s'associer également avec notre Académie.

La Société royale des antiquaires de Londres félicite l'Académie de ses travaux et de ses succès, et lui témoigne la plus grande sympathie.

La Société des antiquaires de Picardie charge notre président, l'un de ses membres honoraires, d'informer l'Académie qu'il y aura des relations entre les deux Sociétés. Notre président, au nom des Académies royales de Valence, de Galice et d'Asturies, de l'Académie royale pontaniane de Naples et de l'Académie pontificale tibérienne des sciences et belles-lettres de Rome, propose en même temps l'association de ces Académies, dont il est membre, avec notre Académie d'Archéologie.

MM. Van der Meersch, conservateur des archives de la Flandre Orientale; Alfred Maury, secrétaire-perpétuel de la Société royale

des antiquaires de France; le chevalier Lautard, secrétaire-perpétuel de l'Académie royale des sciences, lettres et arts de Marseille; Hubaud, trésorier de la même Académie; le docteur de Escalada, président de l'Académie royale de médecine de Madrid, ainsi que les autres membres de cette Académie, et ceux de l'Académie royale des sciences naturelles de Madrid et de l'Académie royale de la Corogne, etc., nommés membres correspondants de l'Académie, adressent des lettres de remerciments pour leur admission. S. E. le ministre Ernesto Ferreira França, de Rio-Janeiro, admis dans le temps comme membre honoraire, adresse également ses remerciments à l'Académie.

M. le comte Félix de Mérode, président du congrès archéologique qui aura lieu le 3 juin prochain à Lille, invite spécialement l'Académie à envoyer une députation à ce congrès. L'Académie a désigné, pour se faire représenter à cette réunion, MM. Smolderen, membre du conseil provincial d'Anvers ; le sculpteur Jean Baptiste de Kuyper; le chevalier J. de Witte, de l'institut de France; le baron Jules de Saint-Genois; le comte de Thiennes de Rumbeck et le chevalier de Lebidart de Thumaide, tous membres de l'Académie d'Archéologie.

L'Académie a reçu, depuis la publication de la dernière livraison de ses annales, les envois suivants :

1. American journal of fine arts. Journal plein d'intérêt, paraissant par livraisons mensuelles, in-4°. Il est consacré à la peinture, sculpture, architecture, musique, etc. et publié par M. Paterson, chez l'imprimeur Taylor, à New-Yorck.

2. Plusieurs Notices généalogiques.

3. M. Van der Meersch, membre correspondant, transmet à l'Académie la 3o livraison de son ouvrage intitulé : Recherches sur la vie et les travaux de quelques imprimeurs belges établis à l'étranger pendant les XVe et XVIe siècles. In-8°; 1844, Gand, imprimerie de Hebbelynck.

4. Le même offre une Notice sur le prix des livres en Belgique, et une autre sur les marques de quelques imprimeurs.

5. Il est fait hommage par M. Wolters, ingénieur en chef des

ponts et chaussées, membre effectif, de son Mémoire sur les marées et sur le moyen de diminuer les inondations de l'Escaut, de la Lys et de la Durme, avec carte. In-fol.; 1844, imprimerie d'Em. De Vroye et Ce.

6. Par le même, de l'immense Carte hydrographique qu'il a dressée de la Flandre Orientale; publiée par ordre du ministre des travaux publics. 43 cartes in-fol. atl.

7. Par le même, de la Carte routière qu'il a dressée de la Flandre Orientale. Depuis long-temps, M. Wolters est connu comme un de nos plus habiles ingénieurs. Ses ouvrages sont honorablement appréciés par les juges compétents, non-seulement en Belgique, mais égale ment à l'étranger: ils n'ont pas besoin de nos éloges. Nous nous bornerons à enregistrer le beau cadeau dont notre savant confrère a bien voulu enrichir la bibliothèque de l'Académie.

8. M. le docteur Leemans, directeur du musée de Leyde, membre correspondant, fait hommage d'une brochure intitulée: Baksteenen met verheven beeldwerk, in-8°.

9. M. le chevalier Hody, membre honoraire, fait cadeau à la bibliothèque de l'Académie d'un exemplaire de l'ouvrage intitulé : Report of the surveyor-general of prisons on the construction, ventilation, and details of Pentonville prison. 1 vol. in-8°, avec planches; 1844, Londres, imprimerie de W. Clowes et fils.

10. M. le docteur Broeckx, archiviste et bibliothécaire de l'Académie, fait hommage de son éloge de P. J. Van Baveghem, chirurgien-major des armées impériales, docteur en médecine, etc. In.8°, 1845, Anvers, imprimerie de Van Dieren.

14. M. le docteur de Meyer, président de la commission médicale de la Flandre Occidentale, etc., fait hommage à l'Académie d'une Notice sur Corneille Van Baersdorp, médecin de l'empereur Charles-Quint. In-8°, 1845, Bruges, imprimerie de Félix De Pachtere. (Accompagnée du portrait et des armoiries de Corneille de Baersdorp).

M. de Meyer, médecin savant, connu par des écrits estimés, paraît ne pas être plus étranger à l'art héraldique qu'à l'art de

guérir. Sa notice sur Corneille de Baersdorp, issu de l'illustre maison de Borsselen, est un travail généalogique et biographique très-intéressant. Nous allons en faire quelques extraits.

«En 838, l'empereur d'Allemagne Louis envoya dans la Zélande Lippold, duc de Souabe, fils de François et petit-fils de Lippold duc de Souabe, qui avait épousé Elisabeth fille de Marot, roi de Hongrie. Lippold avait pour mission de garantir ces provinces contre les invasions des peuples du Nord, et il accomplit si bien les instructions que son souverain lui avait données, qu'il reçut, en récompense, des propriétés remarquables dans l'ile de Beveland. Ce fut lui qui, le premier, jeta les fondements de la ville de Borsselen, dont lui et ses descendants prirent le titre par la suite. « Son fils, François, seigneur de Borsselen, lui succéda comme tenancier de l'ile de Beveland et probablement aussi dans ses fonctions de protecteur du pays contre les invasions des pirates danois et normands. Le fils de ce dernier jouit, après la mort de son père, des fiefs dévolus à sa famille, et dut remplir les obligations que la féodalité imposait aux feudataires; il succomba avec Arnould comte de Hollande, dans la bataille de Winkel que ce prince livra aux Frisons en 993.

« Cette famille se maintint dans cette contrée. Wolfard VI, seigneur de Borsselen, se croisa en 1099 et partit pour la Palestine. Les actes de 1088 font mention de Stépho van Borsselen, frère du précédent. Vers la fin du 13° siècle cette lignée était devenue tellement nombreuse qu'on la trouve à cette époque, et depuis lors, subdivisée en plusieurs branches, qui, pour se distinguer les unes des autres, avaient pris les titres et les noms des seigneuries qui leur étaient échues en partage. C'est ainsi que l'on trouve : Borsselen van der Vere; Borsselen van Brigdamme; Borsselen van St. Maertensdyk en Cortgene; Borsselen van Sandyk; Borsselen van der Hoghe; Borsselen van Baersdorp.

« Le village et la seigneurie de Baersdorp, où existait autrefois un fort beau château féodal, est situé dans l'île de Sud-Beveland et se trouve aujourd'hui dans la dépendance de Ter Goes. Wolfard IX,

baron el seigneur de Borsselen, très-renommé en 1203, transmit à son fils Wolfard la seigneurie de Baersdorp, et voulut qu'il portât le premier le titre de baron de Borsselen de Baersdorp.

a Corneille de Baersdorp, qui fait le sujet de cette Notice, descendait de cette branche illustre, dont l'origine remonte à un souverain de Hongrie 1. »

D'après les preuves rapportées par M. de Meyer, le père de Corneille était Messire Jean de Baersdorp, qui avait épousé dame Catherine de Maelstede 2, et qui vint s'établir à Bruges, où il mourut en 1488. Corneille de Baersdorp se voua à l'étude de la médecine, et après avoir été gradué, il vint pratiquer dans sa ville natale. Il ne tarda pas à acquérir une grande célébrité par ses vastes connaissances et surtout par la publication de son ouvrage : Methodus universæ artis medici, etc. Il fut appelé à la dignité de médecin, de conseiller et de chambellan de l'empereur CharlesQuint. Il se lia intimement, à la cour de ce prince, avec Louis de Flandre, seigneur de Praet, gouverneur de Flandre et chef des finances aux Pays-Bas, et avec Guillaume van Maele, gentilhomme, comme lui, de la chambre de l'empereur.

Corneille de Baersdorp ne fut pas plus que d'autres, à l'abri de l'injustice et de la méchanceté des hommes; son mérite ne pouvait manquer d'exciter la jalousie et faire naitre des ennemis implacables, qui employèrent le ridicule, la calomnie, les moyens les plus bas et les plus odieux pour le ravaler et lui faire du tort.

Corneille de Baersdorp épousa, à Bruges, en premières noces, dame Elisabeth de Damhouder, et en secondes noces, dame Anne

1 Voyez, pour l'ascendance généalogique de Corneille de Baersdorp, la généa logie de sa branche, p. 8 de la Notice de M. de Meyer.

2 Maelstede, très-ancienne et noble famille de Flandre, portant d'hermines à la fasce d'azur, à l'ombre du sautoir de gueules; alliée aux anciennes et nobles familles de Leeuwerghem, Gand-Vilain, Hallewyn, Van der Gracht, Ghistelles, Van Hulle, Raveschoot, etc.

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