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il y eut un tournoi fort brillant près de Mons 1. Nous pourrions parler d'autres tournois, également brillants, tenus chez plusieurs nations; mais comme il parait incontestable que ces exercices militaires n'ont été nulle part aussi remarquables qu'en Allemagne, nous nous bornerons à indiquer les principaux tournois qui se firent dans ce dernier pays. L'empereur Henri-l'Oiseleur en donna un à Magdebourg en 930, et un autre dans la même ville en 937. Conrad, duc de Franconie, en donna un en 947 à Rotenbourg sur le Tauber. Louis duc de Souabe donna. un tournoi en 948 à Constance. Ridacus, marckgrave de Meissen, tint un tournoi en 969 à Meissen. Ludolphe, marckgrave de Saxe, en tint un en 996 à Brunswick. Conrad, empereur et duc de Franconie, en fit un en 1019 à Trèves. L'empereur Henri III, en fit un en 1042 à Halle, en Saxe. Herman, duc de Souabe, fit un tournoi

A ce tournoi assista Fastré baron de Ligne, seigneur de Montreuil, Florines, Maulde, Ollignies, Tumaide, etc., fils de messire Jean baron de Ligne, chevalier, et de dame Marie de Streyen (fille de Guillaume, seigneur de Streyen et de Zevenbergh), petit-fils de messire Wautier baron de Ligne, chevalier, et de dame Alix d'Aspremont, arrière-petit-fils de Wautier baron de Ligne et de dame Mahaud de Mons. Voy: Généalogie de la maison de Ligne. De messire Fastré baron de Ligne sont provenus les princes de Ligne et les ducs d'Arenberg, dont les noms rappellent tant d'illustration, et qui, depuis plusieurs siècles, tiennent rang parmi les premières maisons de l'Europe.

Au même tournoi près de Mons, assista messire Jean Van den Kerckhove dit Van der Varent, seigneur de Wes, etc., portant d'argent à la bande fuselée de sable, gentilhomme de Guillaume comte de Flandre, qu'il accompagna dans la guerre contre le sultan Meledin, et qui, à son retour de la terre sainte, épousa à Venise la fille d'un sénateur vénitien, avec laquelle il eut une fille unique, qui épousa son parent Jean de Kerckhove dit Van der Varent, seigneur de Kerckhove, etc., gentilhomme et écuyer panetier de Marguerite de Constantinople, comtesse de Flandre et de Hainaut, fils de messire Jean, chevalier, seigneur de Kerckhove, Ter-Varent, Houven, etc., et de dame Isabeau (aliis Elisabeth) de Gand-Villain, fille de messire Gautier, seigneur de Saint-JeanSteen, et de dame d'Averoete. Voy: Généalogie de la famille de Kerckhove-Varent, dressée sur preuves, insérée aux Annales de l'Académie d'Archéologie, T. I. Du mariage de Jean de Kerckhove-Varent avec sa parente, fille de Jean, qui se trouva au tournoi de Mons, s'est formée la famille de ce nom, portant d'argent à la bande fusclée de sable, représentée dans la noblesse du royaume.

25

III

(Note de la Rédaction.)

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en 1080 à Augsbourg. Ludolphe, duc de Saxe, en donna un en 1119 à Gottingen. Guelfe, duc de Bavière, fut l'auteur du tournoi tenu en 1165 à Zurich. Florent, duc de Hollande et de Zélande, fut l'auteur de celui qui eut lieu en 1179 à Cologne. Henri VI, empereur d'Allemagne et roi de Naples, duc de Souabe, donna un tournoi en 1198 à Nuremberg. La chevalerie rhénane eut un tournoi en 1209 à Worms. Waldman de Setelstadt organisa un tournoi pour la chevalerie germanique en 1226 à Mersbourg. La chevalerie de Franconie donna un tournoi en 1235 à Wurtzbourg. Celle de Bavière en donna un en 1284 à Ratisbonne. Celle de Souabe en donna un en 1311 à Ravensberg. La chevalerie rhénane en tint un en 1337 à Ingelheim. Celle de Franconie en tint un en 1362 à Bamberg. Celle de Souabe en tint un en 1374 à Eslingen, et un autre en 1392 à Schaffhouse. Celle de Bavière en fit un en 1396 à Ratisbonne. La chevalerie rhénane en donna un en 1403 à Heidelberg. Celle de Souabe en donna un en 1405 à Heilbron. Frédéric IV fut l'auteur d'un tournoi tenu à Constance en 1415. Louis comte palatin, dit le Riche, tint un tournoi en 1439 à Landshut. La noblesse de Franconie donna un tournoi en 1474 à Wurtzbourg. La noblesse rhénane en donna un en 1480 à Mayence. Plusieurs autres tournois eurent successivement lieu à Heidelberg en 1481; à Stuttgard et à Ingolstadt en 1484; à Anspach en 1485; à Bamberg en 1486; à Ratisbonne en 1487. L'empereur Charles V donna un tournoi des plus brillants à Worms en 1521. Celui-ci paraft être le dernier qui ait été tenu en Allemagne, si nous exceptons quelques tournois privés de peu d'importance.

Dans les listes authenthiques des gentilshommes qui, après avoir fourni les preuves de chevalerie, exigées par les statuts, ont combattu aux tournois d'Allemagne que nous venons de citer, on remarque une quantité de familles établies en Belgique 1, dont nous ne mentionnerons que celles qui sont reconnues et représentées aujourd'hui dans la noblesse du royaume, telles sont les suivantes: VON APPERMONT ou ASPERMONT D'ASPREMONT, ayant pour armes

de gueules à la croix d'or.

4 Confirmé par l'ouvrage : Proben des hohen teütschen Reichs Adels.

VON ANDELAU, ANDELAW OU ANDELO,--D'ANDELOT, ayant pour armes : échiqueté d'argent et d'azur, à l'ombre du lion de gueules.

VON BIBERSTEIN DE BIEBERSTEIN, ayant pour armes parti de gueules et d'argent, à la corne de cerf d'argent et à la corne de

buffle de gueules.

DE FRANEAU, ayant pour armes de

VON FRONAU OU FRANAU gueules au rhinocéros d'argent.

VON HEUSS OU HUSCH

DE HEUSCH, ayant pour armes d'or à la flèche de gueules posée en bande.

DE KERCKHOVE, ayant

VON KIRCHHOFEN, KIRCHOFF Ou KIRCKHOFF
pour armes d'argent à la bande fuselée de sable.
VON LIMPURG, LIMBURG, LIMBOURG OU LYMBURG
ayant pour armes d'argent au lion de gueules.
VON DER LINDEN OU LYNDEN

DE LIMBOURG,

VAN DER LINDEN, ayant pour armes : de gueules au chef d'argent à trois maillets de sable, placés en fasce. VON LINZ DE LENS, ayant pour armes : écartelé d'or et de sable. VON NAMEN OU NAMUR DE NAMUR, ayant pour armes d'or au

lion de sable.

VON NASSAU OU NASSAW

DE NASSAU, ayant pour armes : d'azur

au lion d'or, parsemé de billets de même. Von Reiffenbergh, Ryfenbergh, Riefenberch ou Reiffenberg REIFFENBERG, ayant pour armes : bandé d'argent et de gueules. VON RIEDESEL OU RYDESEL

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DE

DE RIEDESEL, ayant pour armes : d'or

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MERSWAEL, ayant pour armes de gueules à deux épées d'or en

sautoir. VAN DER GRACHT

d'argent au chevron de gueules,

accompagné de trois merlettes de sable.

VON STEIN VON ALTENSTEIN

DE STEIN D'ALTENSTEIN, ayant pour

armes de gueules à trois marteaux d'or.

VON DER STEIN VAN DEN STEEN, ayant pour armes de sable au chef d'argent à trois maillets de sable, placés en fasce.

VON WEICHS OU WYCHS

DE WEICHS, ayant pour armes : d'argent

mantelé de sable.

NOTICE

sur

LE CARROUSEL,

PAR

un membre de l'Académie.

Après avoir parlé du tournoi, nous ne pouvons nous dispenser de donner un exposé rapide du carrousel, parce qu'on a quel quefois confondu à tort ces deux espèces de jeux militaires. Le carrousel présente une suite d'emblêmes, formant une allégorie, ayant pour objet de servir à des réjouissances publiques: c'est une course accompagnée de chars, de couronnes, d'images, de statues rendues mobiles, de toutes sortes d'autres machines ingénieuses; de musique, d'exercices à cheval, exécutés par divers quadrilles magnifiquement vêtus et équipés, entremêlés de représentations, tirées de la fable ou de l'histoire, appropriées à la circonstance, et se distinguant par la forme des habits et la diversité de leurs couleurs. Un véritable carrousel

exige au moins quatre quadrilles, et le plus fort est de douze. Anciennement ces sortes de fêtes offraient un appareil des plus imposants. On choisissait pour les carrousels les places les plus vastes, que l'on disposait d'après le sujet des représentations que l'on voulait y faire.

Ces spectacles pompeux se donnaient dans des occasions solennelles, telles que le couronnement des rois, la naissance des princes, leurs mariages, les victoires éclatantes, etc. Pour être admis à y prendre une part active, il n'était pas nécessaire de faire des preuves de chevalerie, comme aux tournois, auxquels l'anciene noblesse seule avait le droit d'assister.

Dans les carrousels, on ne visait qu'à remporter une victoire pacifique, en déployant la force et l'adresse. On s'y livrait à différents exercices, savoir au combat des lances, dans lequel deux cavaliers armés de toutes pièces, partaient à toute bride en même temps, pour se rencontrer au milieu des deux extrémités de la lice, où ils se poussaient avec tant de force de leurs lances, qui étaient émoussées, que l'un ou l'autre devait vider les arçons, et être jeté à terre; mais à cause des accidents qui résultaient de ce genre de combat, malgré toutes les précautions que l'on prenait, on l'a employé le plus rarement. D'autres exercices du carrousel, beaucoup plus aisés, moins dangereux et plus fréquents, étaient ceux auxquels on a donné les noms de quintane, de course au faquin, de courre les bagues, de courre les têtes.

La quintane, dont on attribue l'invention à Quintus, consistait à rompre la lance en courant contre un tronc d'arbre ou un pilier, tandis que dans la course au faquin, on se servait d'un homme de bois armé de toutes pièces, planté sur un pivot, afin de le rendre mobile. Cette figure d'homme restait ferme quand on la touchait à la face et à la poitrine; mais quand on lui portait des coups de lance dans d'autres parties du corps, elle se tournait avec rapidité, et donnait au cavalier, lorsqu'il n'était pas très-adroit, un coup de sabre de bois ou un sac rempli de sable sur le corps, ce qui ne manquait pas d'exciter fortement l'hilarité des spectateurs.

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