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que nous donnons ci-jointe, se trouve gravée sur la partie supérieure, dont le reste est détruit. Deux génies ailés, vêtus de longues tuniques à plis très-fins et se suivant parallèlement, soutiennent le cadre, le tout étant compris dans une moulure de forme de parallélogramme. Ces figures très-mutilées ont été restaurées assez habilement. Le demi-cintre représente le Sauveur dans sa gloire, assis sur son trône, posant des couronnes sur la tête de St.-Pierre agenouillé à sa droite, et sur la tête de St.-Servais dans une pose analogue à sa gauche. La figure du Seigneur, qui est la principale, est d'une belle ordonnance. Une majesté divine le distingue des deux saints qui l'adorent. Une tunique à manches, qui est serrée à la taille par une large ceinture ornée, et sur celle-ci un manteau, forme son costume. Un nimbe orné d'une croix encadre sa tête, qui est ceinte d'un bandeau en forme de diadême. La figure de St.-Pierre, vêtue d'une tunique et d'un manteau plus simples, tient de la main droite les clefs du paradis, et de l'autre il semble présenter à son divin maître un objet carré qu'on est tenté de prendre pour un livre. St.-Servais tient de la main droite sa crosse, et de l'autre la clef qu'il reçut à Rome. Son

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costume est épiscopal. Nous remarquons ici que les coiffures que le Seigneur pose sur la tête des deux saints, sont des couronnes, parce que nou savons trouvé sur des reliquaires ciselés, des couronnes de la même forme qu'une main du ciel apporte également à un évêque de cette église. Les ornements des couronnes et des habits sont dans le même genre que ceux de ces reliquaires dont nous avons donné un croquis plus haut. Un alpha et un omega de chaque côté de la tête du Christ caractérisent sa figure, tandis que le nom de StPierre et de St-Servais se trouvent en toutes lettres au-dessus e chaque saint. Sur la platte bande de la moulure qui encadre ces trois personnages ont lit l'inscription suivante :

× VERA SALVS. I OM NI OPRC SE CORTNONA. PASSJ POST. CARNIS. FINEM VITE AR ST VRHONOREM.

En terminant la description de cette partie de l'église, nous devons rappeler que cette chapelle, qu'une tradition ancienne dit devoir son origine à la munificence de l'empereur Charlemagne, était dédiée à la Ste-Vierge. Le premier oratoire qui fut bâti par St-Materne sur le tombeau de St-Servais, fut en bois et était dédié au Sauveur et à St-Pierre. Son successeur St-Monulpe consacra à St-Servais le temple dont il fut l'architecte. Ces saints, patrons successifs de l'église, sont représentés sur ces deux bas-reliefs, sans que nous puissions préciser la destination de ce monument. Un autel a pu être adapté contre le côté opposé, regardant l'intérieur de la chapelle.

Malgré les formes gothiques qui occupent la place de la décoration romane dans les trois nefs et les transepts de l'église, nous devons mentionner cependant les restes de décors romans qui ont survécu au goût dominant du quinzième siècle. La niche du chœur ne laisse plus de traces du roman que les trois fenêtres de son abside, (qui ont été agrandies au dépens de l'architecture extérieure) sa voûte et deux fenêtres latérales en trèfle. Les deux grandes fenêtres des transepts sont entièrement gothiques, et nous remarquons ici que celle qui éclaire le transept nord est moins grande que son

pendant, laissant ainsi le pan du mur qui se trouve en-dessous plus grand que celui qui se trouve sur l'autre fenêtre 1. L'intérieur des chapelles de Notre-Dame d'Aix-la-Chapelle et de S'-Jean sont

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1 Une construction romane est adossée extérieurement à cette muraille, ce qui ne permettait pas de percer la fenêtre aussi bas que celle qui lui est opposée. Nous parlons plus loin de ce reste d'architecture romae.

d'une ornementation fort simple, quatre arcades figurées à contours doublés formant toute la décoration des quatre parois.

En examinant les colonnes en pierre dure qui, engagées dans les piliers des nefs, supportent les retombées des nervures gothiques de la voûte, on s'aperçoit que la forme de ces supports a été évidemment romane. Quelques-unes de ces colonnes façonnées à la gothique ont encore conservé leurs chapiteaux romans, et nous donnons ici des détails de leurs chapiteaux développés en frise.

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Au bas de la nef latérale méridionale et au-dessus de la porte qui donne accès au beau portail en style de transition dont il sera parlé plus tard, se trouvent des figures romanes dans des niches en plein cintre. Ces deux saints de petite dimension, assis sur des sièges, pourraient représenter St-Monulphe et St-Gondulphe, que l'on regarde comme les fondateurs de l'église, si l'on se rappelle que les Romans plaçaient ordinairement les saints tutélaires de leurs temples à côté des entrées. La mutilation de ces figures, qui n'ont plus de têtes, et une épaisse couche de plâtre, nous empêchent de

bien distinguer leurs formes. Sous chaque niche un fragment de moulure romane se montre, tandis qu'un peu plus loin on aperçoit encore un bout d'arcade plein-cintre figurée, ce qui se répète du côté opposé. La porte du portail ornée de ces deux figures,

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aura eu une forme romane, en faisant le pendant de la porte qui lui est opposée en ligne droite, et qui constitue l'entrée de l'église par l'allée du cloître gothique. Nous donnons ici le dessin de cette dernière en faisant remarquer que ses formes sont extrêmement frustes,et que son tympan vide aura contenu un bas-relief. Les supports de son archivolte, ornée de feuillages, représentent des oiseaux, et les piédestaux des colonnes, dont ces oiseaux forment les chapitaux, sont décorés de figures humaines. Une fenêtre en plein cintre bouchée se montre intérieurement au-dessus de cette porte, à côté de laquelle on a placé en dehors ou dans l'allée gothique

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