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tent, ainsi que selon le règne de la nature où l'artiste les a puisés.

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Bas-relief d'un chapiteau à l'intérieur de la chapelle de Charlemagne.

Ceux-ci montrent des oiseaux et des feuilles de plantes orientales, ceux-là des chimères ou animaux fantastiques, d'autres des em

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blêmes de chasse, des figures humaines qui combattent. Un sens mystique a inspiré la plupart de ces scènes.

Variant ingénieusement leurs ornements, les romans architectes et sculpteurs à la fois, donnaient même à chaque face d'un seul chapiteau une représentation différente, que l'on pourrait expliquer comme un tableau à différents panneaux, qui se rapportent entre eux par une liaison symbolique.

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Dans ces belles galeries décorées avec tant de variété, une fenêtre en trèfle et deux autres en plein-cintre de petite dimension viennent jeter un jour mystérieux, que deux fenêtres de la même forme dans chaque latéral n'augmentent que faiblement.

Supprimant par la pensée les voûtes actuelles 1 du milieu

1 Les voûtes actuelles sont d'une date postérieure à la construction générale. Premièrement elles diffèrent du caractère des voûtes de cette époque (l'époque de l'édifice), comme le prouvent les voûtes du troisième rang, et puis elles semblent presser tout ce bel ensemble qui s'annonce si grandement par la grande arcade donnant accès à la chapelle; ensuite les supports qui reçoivent les retombées de ces voûtes, ne brisent-elles pas les tailloirs des colonnes et des impostes ? Monté au premier étage, dont le pavé cache la partie de l'édifice que nous décrivons, le premier coup d'œil fait mieux comprendre l'impossibilité de l'existence de ces voûtes. En présence de ce dôme d'un diamètre si étendu, on sent naturellement le motif de sa construction, qui est de couronner la chapelle; car toute cette architecture dont alors on se trouve si près, est écrasée par ces masses énormes, faites pour être vues d'une certaine distance, savoir du pavé inférieur de la chapelle.

milieu de la chapelle, nous décrirons le troisième rang de portiques avec le beau dôme qui couronne l'espace intermédiaire. Ici l'architecture est d'une simplicité qui rappelle le premier rang de portiques que nous avons décrit. Les piliers supports des tours et qui s'élèvent du pavé continuent à travers les voûtes et forment le troisième rang de portiques, ayant un dôme à quatre pendentifs dans leur milieu. Trois grandes arcades soutiennent le dôme. Trois arcades, posant sur des piliers à tailloirs, sont inscrites dans la grande arcade en face, tandis que les deux autres sont vides.

La quatrième, que nous avons déjà citée, se trouve au-dessus de la grande arcade à quatre colonnes. Les côtés latéraux au dôme et constituant les deux tours n'ont plus de couronnement. Trois lucarnes éclairent les portiques sur la grande ligne et de petites fenêtres géminées éclairent les côtés latéraux. Toute cette construction supérieure, faite pour terminer la chapelle, est vierge de plâtrage et montre l'appareil de sa construction, qui correspond avec l'aspect extérieur. Toute cette partie est sans décorations de sculpture, de même que la base de la chapelle ou le premier rang de portiques, tandis que le rang intermédiaire est richement orné de colonnes à chapiteaux sculptés.

Inspirés par les formes nobles des beaux temples chrétiens de l'orient, les artistes qui ont créé le monument qui nous occupe, auront également imité la riche décoration en mosaïque et en peinture, qui rend les formes sévères du roman si élégantes en les parsemant d'une infinité de détails. Des couleurs telles que le bleu céleste rehaussé de figures en or et encadrés d'arabesques de feuilles et de fleurs, sur ces grandes murailles, ces colonnes à chapiteaux dorés et dont les fûts étaient peints de couleurs variant pour chaque colonne, tout cela devait donner à ces masses une vie que le plâtrage blanc leur ôte maintenant entièrement. L'église de S' Marc à Venise peut être encore citée comme un modèle de ce genre de décors; et pour donner une idée de

la manière de décorer de cette époque nous citons les reliquaires, conservés au trésor de l'église, qui, ciselés en métal, sont émaillés de plusieurs dessins en couleurs. Se rapprochant de l'époque de l'architecture de l'église, ils donnent une haute idée de la variété des talents de ces artistes qui excellaient à la fois en tant de genres differents de l'art.

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Pour compléter la description de la chapelle et de sa décoration, nous devons mettre à sa place primitive un monument remarquable, qui se trouve maintenant dans le transsept méridional sous la grande fenêtre gothique.

Au milieu de l'escalier qui de l'église donne accès à la chapelle, s'élevait ce précieux monument en style roman, dont nous donnons le dessin.

Comme l'indique la gravure, sur une base carrée s'élèvent six colonettes rondes, séparées par cinq niches en plein cintre, et supportant un entablement. Les chapiteaux de ces colonettes sont décorés de feuillages, et leurs futs taillés d'une espèce de marbre noir. La corniche qui pose sur les tailloirs des colonettes est une moulure d'un large profil, également décorée de feuilles. Au-dessus de cet entablement se trouvent

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III

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deux bas-reliefs, l'inférieur dans une forme de parallélogramme et la représentation qui surmonte celui-ci dans un plein cintre.

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Le sujet de la pierre inférieure est celui-ci : La SainteVierge assise sur un siège d'architecture romane, clairement indiqué par les détails de sa forme, tient sur ses genoux l'enfant Jésus. Une bande ovale encadre sa figure, et l'inscription

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1 Le monument est de 5 mètres 60 centimètres de largeur pris à sa base, et de 4 mètres 22 centimètres de hauteur depuis le pavé de l'église jusqu'au sommet de la pierre demi-circulaire. Nous avons supprimé les panneaux de côté comme étant d'une époque plus récente que le monument.

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