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nous arriver de tous côtés : le conseil doit, dans quelques jours, choisir et coordonner ceux qui composeront la 6me livraison.

Ainsi que vous avez pu le voir par nos annales, notre bibliothè que s'enrichit chaque jour de livres, de médailles et autres objets archéologiques.

L'état de nos finances ne peut manquer de devenir favorable, prospère même, par le succès de nos publications : l'Académie n'a pas la moindre dette. M. le Président a même proposé au conseil d'affranchir de la cotisation annuelle, tous les membres effectifs actuels, ou du moins de la réduire à la moitié de la somme, fixée pour l'abonnement aux annales. Quelques membres ont objecté que cette proposition, étant contraire à l'art. 12 du réglement, doit être envoyée à la séance générale prochaine, conformément à l'art. 48 du même réglement.

Aucun changement n'est survenu dans le personnel de l'Académie, sauf la mutation, faite sur sa demande, de M. H. Leys, conseiller, dans la classe des membres correspondants.

Plusieurs candidats ont été présentés pour faire partie de l'Académie : le conseil, après avoir examiné leurs titres et entendu les divers rapports qu'il avait fait faire sur les ouvrages que ces candidats nous avait adressés, a l'honneur de vous proposer l'adoption des savants suivants : il est persuadé que leur concours nous sera d'une très-grande utilité.

Comme membre effectif: M. Poncin Casaqui (Ferdinand Joseph), docteur en droit et en philosophie et lettres; membre de l'Institut de France et de plusieurs autres Sociétés savantes; avocat à la cour de Bruxelles.

Comme membres correspondants M. Gautier, antiquaire et généalogiste à Bruxelles, qui offre à l'Académie une collection. considérable de documents historiques du plus haut intérêt.

M. De Waal, substitut-procureur du roi à Leide, auteur d'un excellent travail sur les antiquités de la province de Drenthe.

M. le docteur Ed. Hierberger, chevalier de la couronne de

Bavière, président de la Société pharmaco-technologique du Palatinat, Recteur de l'école polytechnique de Kaiserslautern.

M. Seoane, président de l'Académie royale des sciences naturelles de Madrid, etc.

M. Lorente, secrétaire-perpétuel de l'Académie royale des sciences naturelles de Madrid, etc.

MM. les docteurs Van Meerbeeck, d'Anvers, et Van Swygenhoven, de Bruxelles, tous deux membres de plusieurs sociétés savantes. Le conseil propose encore à votre sanction, conformément à l'art. 6 du réglement, la nomination comme membre honoraire, de M. Malou, gouverneur de la province d'Anvers.

Les Académies de médecine de Madrid, et des sciences, belleslettres et arts de Dijon, ont chargé notre Président, membre de ces Académies, d'exprimer à la nôtre la satisfaction qu'elles éprouvent d'établir des relations avec elle, en nous offrant de nous envoyer leurs travaux. Le conseil, désirant cimenter cette association avec ces deux compagnies savantes, vous propose de conférer le titre de membre correspondant à M. le docteur Serapio Escolar, secré taire-perpétuel de l'Académie de Madrid; à MM. les docteurs Delgras, Salazar, Escalado et Pourquet, membres effectifs de la même Académie; à M. Rossignol de Volenay, secrétaireperpétuel de l'Académie de Dijon; à M. Frantin, auteur des Annales du moyen âge, et à M. de Saint-Mémin, conservateur du musée de Dijon, tous deux membres de la même Académie 1.

Les différentes propositions du conseil d'administration ont été sanctionnées.

ESSAI

SUR L'ÉGLISE

NOTRE-DAME DE HUY,

PROVINCE DE LIEGE;

PAR

P. II. J. JENICOT,

Avocat à la cour d'Appel de Liége, secrétaire adjoint de la Société libre d'émulation pour l'encourament des lettres, des Sciences et des arts, membre effectif de l'Académie d'Archéologie de Belgique, correspondant du ministre de l'Instruction publique de France pour les travaux historiques, etc.

INTRODUCTION.

Oh! je voudrais qu'enfin, se mettant en campagne,
La Belgique allåt faire un tour en Allemagne.
Elle apprendrait là-bas, comme on sait conserver,
Acheter au besoin et toujours réparer,

Tous ces vieux monuments, l'honneur de la patrie.
MONTFORT. Wallonnade, Poëme.
Liége 1844, par l'auteur d'Alfred Nicolas.

J'assistais au mois d'août 1836, à Liége, à la première session du congrès scientifique de Belgique. Un écrivain qui se signe quelquefois gggg, disait qu'on avait trouvé 1240 médailles romaines dans le champ appelé la Terre à la Tour, faisant partie d'un village de Condros. Il avait vu des enfants jouer au petit palet avec un superbe Néron, et, dans un village de Hesbaye, une ménagère se servir d'un vieux sabre gaulois pour attiser son feu.

Cet écrivain proposa d'établir un musée local, dans chaque province ou commune pour recueillir tous les objets anciens qu'on découvrait. Il appuyait cette proposition de motifs qui me paraissaient ne devoir souffrir aucune réplique.

Ce vœu fut consigné dans la Revue Belge, avec ses développements 1. Il vient de reparaitre dans la Revue de Liége 2.

On doit à cet écrivain un livre qui, comme l'a dit un critique 3, est étincelant d'esprit et de gaité, est écrit sous l'inspiration d'une pensée noble et grande, publiée dans un but éminemment utile et moral et auquel on ne peut refuser le mérite de l'originalité. Cet ouvrage est intitulé: Voyages et aventures d'Alfred Nicolas au royaume de Belgique, 2 vol. Bruxelles, 1835.

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Cet académicien est encore auteur d'une satire intitulée la littérature monstre, 5 et de trois poèmes qu'il appelle Wallonnades, consacrées, la première à la Meuse, la deuxième à Embourg, et la troisième aux ruines du château de Montfort 8 dans la province de Liége.

L'auteur des Promenades historiques dans le pays de Liége9 nous

1 6, p. 207. Liége 1837.

22, p. 613.

3 Revue Belge.

4 M. GRANDGAGNAGE, conseiller à la cour d'appel de Liége, membre de l'Académie des sciences et belles lettres de Bruxelles, chevalier de l'ordre de Léopold, auteur d'un mémoire sur l'influence de la législation française sur celle des Pays-Bas pendant le 16 et le 17e siècles; qui a été couronné par l'Académie; V. le vol. 8 des Mémoires.

Revue Belge, 2-418.

6 Revue Belge, 8-338.
7 Revue de Liége, 2-548.

8 Revue de Liége, 2-579.

9 Jean Pierre Paul Bovy, né à Liége, le 20 octobre 1779, chirurgien de la citadelle de Liége en 1791, du régiment national, du régiment des chasseurs à cheval de Rohan, docteur en médecine et en chirurgie, chirurgien en chef des hospices civils de Liége, membre de la commission médicale provinciale, de la commission de surveillance du conservatoire royal de musique, décédé à Liége le 26 août 1841.

a donné l'histoire et la description d'une quantité innombrable de localités, parmi lesquelles plus de cinquante castels occupent des places distinguées.

Ces messieurs professent le plus ardent amour, le plus profond respect pour les œuvres de nos aieux.

Je n'oublierai probablement jamais le plaisir que j'ai éprouvé en visitant, à plusieurs reprises avec eux, cette église de St-Jacques, à Liége, pour laquelle des amateurs ont déclaré incomplet le vocabulaire des épithètes 1. Je forme des vœux depuis longtemps, pour qu'à leur exemple il soit dressé un inventaire historique des édifices religeux, érigés sur notre sol par le moyen âge.

Ce travail exécuté par des mains habiles, serait de la plus haute importance.

Il servirait l'histoire; ferait connaitre nos richesses architecturales,

1 A. Si les Liégeois n'aiment pas leur citadelle, ce n'est pas à dire pour cela qu'ils soient ennemis des merveilles de l'architecture. Ils sont, au contraire, passionnés pour les monuments gothiques, et ce n'est pas là ce qu'on peut appeler une passion malheureuse, car ils possèdent l'église de St-Jacques, qui est bien l'église la plus ravissante, la plus gracieuse, la plus charmante, la plus étourdissante, (voir Madame DE SÉVIGNÉ, pour la demi douzaine d'épitaphes que j'omets) que jamais ait procurée ce spirituel créateur qu'on appelle le moyen âge..... Tout cela est d'une exquise délicatesse, d'un fini, d'une élégance parfaite; tout cela est adorable.... A ceux qui n'ont pas vu St.-Jacques, notre déscription ne dounerait qu'une idée incomplète de ce bijou de pierre, que vous jureriez ciselé par la main d'une fée mystérieuse; aux autres elle n'apprendrait rien. Contentons-nous de constater un fait A Liége est l'église de S.-Jacques: cette église est une merveille. Voilà tout.

(Souvenirs d'un Voyage en Belgique; Feuilleton du Courrier français du 7 octobre 1840).

B. Il faut voir St-Jacques, on ne saurait le décrire; à nous aussi, les mots manquent pour rendre l'impression que produit l'aspect de toutes ces merveilles.

(POLAIN. Liége pittoresque. Bruxelles, 1842, p. 172).

C. L'église de St-Jacques peut passer pour un des monuments les plus élegants de style ogival tertiaire qui existent dans toute l'Europe.

(SCHAYES. Mémoire sur l'architect re ogivale en Belgique, p. 156).

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