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devons cette foule de génies qui s'y vouèrent dans tous les temps et dans tous les pays. Notre patrie, malgré l'exiguité de son territoire, ne doit céder, sous ce rapport, à aucune des nations civilisées du globe. Voici ce que j'écrivis en 1836 :

« En portant mes regards en arrière, en cherchant dans le passé les grands noms qui ont illustré la science, je découvris avec joie et orgueil que notre belle patrie avait produit un nombre imposant de médecins du premier ordre. Ce fut sous l'influence d'un sentiment auquel la gloire du pays n'était pas étrangère, que je pris la résolution de me procurer, autant que possible, les ouvrages de nos médecins, voulant prouver un jour qu'en médecine, comme dans toutes les autres sciences, la Belgique est en état d'apporter son contingent d'hommes illustres, et mérite, sous le rapport scientifique, de prendre une place honorable dans la grande famille des nations. »

Depuis ce temps je n'ai pas cessé d'exhumer des catacombes de nos bibliothèques, tout ce qui pouvait intéresser l'histoire de la médecine belge. Pour faire connaître à ceux de nos compatriotes qui ne s'occupent pas spécialement des sciences médicales, combien notre pays est riche en médecins illustres, je viens aujourd'hui présenter une notice succincte sur les Belges qui se sont fait un nom dans l'art de guérir. J'ai divisé mon travail en trois mémoires. Dans le premier, je fais connaître les médecins célèbres, sortis de la noblesse du pays. A cette division, il se peut que plusieurs de mes lecteurs m'attribuent l'intention de faire l'apologie de la noblesse..... .. Tel n'est pas mon but.

Ceux qui me connaissent savent fort bien que l'idée que je me forme de la noblesse, est tout-à-fait conforme au siècle où nous vivons. En admettant cette division dans mon travail, j'ai voulu montrer que la médecine a toujours été une profession honorable et honorée, et que les hommes appartenant aux plus illustres et aux plus anciennes familles du pays n'ont pas dédaigné d'exercer l'art de guérir. Le second mémoire traitera des autres médecins célèbres. Dans le troisième, je

décrirai l'état de la médecine belge sous le rapport scientifique, politique et sous celui des institutions médicales.

Le mémoire que je présente est bien loin d'être complet. Un grand nombre de noms illustres a dû m'échapper. Je tâcherai d'y suppléer dans la suite. J'ajouterai toutefois que je connais encore quelques noms que je n'ai pu faire entrer dans le présent travail, à cause du manque de détails biographiques; tels sont de Borchgrave, de Baillencourt dit de Courcol, Divæus, Dreux (Druitius), Van der Gracht, auteur d'un traité sur les hernies, Martini, Overloop, Oosterling; Renialme, Reniaulme ou Regnialme; cette famille, dont descendent les comtes de Robiano, a donné trois générations de médecins savants; de Schietere, de la Woestyne, Van Zinnicq, des seigneurs de Coeckelberghe; de Ricart, dont le fils, François de Ricart, fut conseiller du conseil de Brabant 1; etc.

Je n'ai pas la prétention de me reconnaître aucun mérite dans la composition de ce mémoire. Je n'ai fait que réunir des matériaux qui se trouvent dans différents auteurs. Puissent seulement les noms de nos compatriotes qui ont si bien mérité de la science médicale, devenir plus connus dans le pays qui les a vus naître, et je m'estimerai heureux d'avoir contribué à ce but !...

2

A.

AYALA (Gabriel d'), de l'illustre maison de Rodriguez, fils de messire Grégoire d'Ayala, chevalier, qui obtint augmentation et changement des armes de sa maison par lettres-patentes de

1 Voy. Nobiliaire des Pays-Bas, p. 365.

2 Nous nous proposons de publier, pour les littérateurs, un travail analogue à celui de notre savant confrère le docteur Broeckx. Un autre de nos collègues a promis d'enrichir les annales de l'Académie d'une notice sur les hommes d'extraction noble qui se sont distingués dans les sciences physiques, mathématiques et naturelles.

NOTE du Secrétaire-perpétuel.

Ferdinand I, roi des Romains, expédiées de Vienne le 30 juin 1556 1. Sa mère était une de Witte; il naquit à Anvers au commencement du seizième siècle et parvint aux honneurs du doctorat en médecine qu'il reçut dans la faculté de Louvain, au mois d'Avril 1556. Il exerça son art à Bruxelles, où il fut médecin-pensionnaire. Il joignit à ses connaissances médicales celles des belles-lettres, et a mérité un rang parmi les médecins poètes 2.

B

BAERSDORP (messire Corneille de), (des seigneurs de Baersdorp), chevalier, conseiller et chambellan de l'empereur Charles-Quint, issu d'une branche de l'ancienne et illustre famille de Borssele, naquit au village de Baersdorp, qui donne son nom à cette branche. Il exerça la médecine avec succès et publia quelques bons écrits 3. Il mourut à Bruges, le 24 novembre 1565, et fut inhumé à la cathédrale à côté de sa femme, dame Anne de Mosscheroen ou Mouscron. BEKEN (Guillaume Van der), d'une ancienne famille noble de Louvain, fils d'Antoine, écuyer, et de dame Barbe Van den Vlasselaer. Il se distingua vers le milieu du dix-septième siècle et fut médecin de l'Électeur palatin.

BERGHE (messire Robert Vanden), des seigneurs de Dycke, d'une ancienne famille noble de Dixmude, médecin praticien de cette ville: il mourut vers 1650. Il a publié un traité sur la diététique 4. Son fils Thomas Vanden Berghe, né à Dixmude en 1615, se distingua également par ses connaissances médicales et s'acquit

Paquot dit avoir lu dans un vieux Mss: Gabriel de Ayala filius Dni Gregorii equitis medecinæ doctor 1559. Grégoire était fils de Jean Rodriguez d'Ayala et d'Elvire de Pesquera.

* Celui qui désire de plus amples détails sur la vie et les travaux de ce médecin, consultera: Paquot, Mémoires pour servir à l'histoire littéraire des dix-sept provinces des Pays-Bas. Louv. 1765, 3 vol in fol. - Eloy, Dictionnaire historique de la médecine ancienne et moderne. Mons, 1778, 4 vol in 4o. Broeckx, Essai sur l'histoire de la médecine Belge, Gand, 1837 in 8°.

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l'estime générale par le dévouement dont il fit preuve pendant l'épidémie de la peste qui décima la ville de Bruges en 1666. Il fut fondateur et premier président de la Société de Médecine dite de St.-Luc, médecin-pensionnaire de l'hôpital St-Jean, de la ville et du Franc de Bruges. La mort le ravit à la science et à l'estime du public le 8 avril 1685. Il fut enterré dans l'église des Récollets à côté de son épouse, dame Marie Van Sandycke 1.

BLONDEL (François de), d'une famille noble de Flandre, dont une branche existait à Liége: il naquit en cette ville en 1613. Après avoir étudié la médecine à Cologne et y ayant acquis des connaissances étendues, il fut nommé médecin à la cour de l'archevêque et électeur de Trèves Philippe-Christophe de Soteren. Ce prince étant mort en janvier 1652, Blondel alla s'établir à Aix-la-Chapelle, où il fut médecin-pensionnaire : il mourut entouré de la confiance et de l'estime publiques à l'âge de 90 ans. On lui doit quelques ouvrages sur les eaux thermales d'Aix-la-Chapelle 2.

BOGAERT (Adam), d'une famille noble et ancienne, célèbre docteur et professeur en médecine, fut élu sept fois recteur magnifique de l'université de Louvain, depuis 1442 jusqu'en 1472. Il mourut en 1482 et laissa deux générations de médecins célèbres.

BOGAERT (Jacques), fils du précédent, né à Louvain en 1440. Il mourut professeur à la faculté de médecine de sa ville natale en 1520, et composa Collectorium in Avicennæ praticam, 5 vol. mss. in fol., qu'on conserve encore aujourd'hui à la bibliothèque publique d'Anvers. Il eut de dame Adrienne Van Daesdonck plusieurs enfants, dont un fils, Arnold Bogaert, chevalier, devint président du grand conseil de Malines; 2° une fille, Marguerite Bogaert, qui épousa Jean de Winckele, docteur en médecine, d'une famille également noble et ancienne; 3° Adam Bogaert aussi

Eloy, dict. hist.

De Meyer, notice sur

Eloy, dict. hist.

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1 Consultez : Paquot même litt. Thomas Montanus. Bruges, 1841 in 8o. 2 Consultez Paquot, même litt. biographie Liégoise. Liége, 1836 et 1837 2 vol. in 8°.

docteur et professeur en médecine à Louvain, puis recteur de l'université en 1524. Ce dernier a écrit sur la goutte 1.

BOEUF (Daniel de) d'une famille noble, naquit à Ypres vers le milieu du seizième siècle; médecin et auteur de deux volumes mss. sur la médecine et sur les remèdes, il prit l'habit de dominicain et mourut le 14 septembre 1613.

BREUGHEL (messire Philippe de), médecin savant, d'une noble et ancienne famille de Brabant, allié à la plupart des illustres maisons de notre pays, épousa au commencement du dix-huitième siècle, dame Jacobine Le Roux, d'une ancienne famille noble.

BROEUCQUEZ (Jean François de), d'une famille noble du Hainaut, naquit en 1690 à Mons, fit de brillantes études à Louvain et alla pratiquer la médecine dans sa ville natale jusqu'en 1749, époque de sa mort. On lui doit deux ouvrages. 2 Il eut un fils, AntoineFrançois, qui exerca également l'art de guérir et publia deux opuscules 3.

C.

CAPITEYN (messire Pierre de), né d'une famille noble à Middelbourg vers l'an 1511, professeur de médecine à Rostock et à Copenhague; il fut recteur de cette dernière université en 1547 et en 1551. Ses talents le firent tellement estimer que le roi Christian III l'honora aussi de la qualité de son premier médecin. Nous lui devons quelques écrits 4.

COUTEREAU, Cotreau, Coutrau, (Jean de), d'une famille noble et ancienne de Brabant qui fut en possession de la dignité d'Archienseigne et qui reçut en 1663 le titre de Marquis d'Assche, existait à Anvers, où il était médecin praticien, vers le milieu du seizième siècle. Il devint après chanoine à Tournai, archidiacre

1 Voyez Valère André, fast. académic; Paquot, ouvr. cit.

* Paquot, ouv. cit. - Eloy, ouv. cit.

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