Page images
PDF
EPUB

plus de méthode et de plus perfection; que la police se borne à surveiller les professions dont les erreurs ou les fautes graves dans leurs effets ne peuvent être facilement reconnues du public; que d'ailleurs l'exercice de tous les talens soit libre; que les arts d'une utilité première et ceux qui procureront de nouveaux plaisirs forment une branche importante des créations sociales, obtiennent d'une nation généreuse, sensible et éclairée, des récompenses et des honneurs publics; enfin, que le but de l'éducation nationale se rapporte à celui des autres institutions; que par conséquent elle ne dépende d'aucun pouvoir dont les intérêts particuliers puissent la faire tourner à son profit, et qu'elle ne soit jamais confiée à des mains qui, loin du regard des magistrats, puissent en dénaturer le carac

tère.

Mais il est encore un autre moyen d'agir puissamment sur les hommes en masse, lequel peut être regardé comme faisant partie de l'éducation publique, et sans doute l'assemblée nationale ne le négligera pas : c'est les fêtes publiques civiles et militaires. Chez les peuples anciens elles ont enfanté des prodiges. Dirigées vers un but plus conforme à la nature de l'homme, l'influence n'en sera que plus étendue. Après les grandes lois générales qui sont les fondemens de la société, rien peut-être ne mérite plus l'attention du législateur.

Il ne suffit pas de considérer l'homme comme l'instrument de l'agriculture, du commerce ou des arts, instrument dont toutes les lois doivent protéger et favoriser les travaux ; il faut aussi le considérer comme un être sensible dont on peut étendre l'existence par de vives affections pour le pays qui l'a vu naître, pour les institutions qui le gouvernent, pour ses semblables qui vivent sous les mêmes institutions; il faut songer qu'en le sortant presque sans cesse de lui-même pour le mettre sous les yeux de la

536

DISCOURS DE MIRABEAU.

patrie, et l'attacher à elle par ses plaisirs, autant que par la douce liberté dont il doit jouir dans son sein, l'on augmenterait son bonheur de tout le bonheur public, et l'on nourrirait en lui toutes les vertus, par les sentimens patriotiques et fraternels dont les fêtes de la liberté remplissent les âmes.

Ces fêtes ne pourraient-elles pas être à la fois le théâtre des récompenses publiques, celui des talens, le lien commun d'un grand peuple, et l'école du citoyen?

Quel effet n'y produiraient pas des couronnes de chêne, de laurier, d'olivier, distribuées aux hommes vertueux, aux guerriers patriotes, aux écrivains utiles, aux grands maîtres de tous les arts? Des hymnes composés par les poètes les plus célèbres, chantés par de jeunes citoyens et de jeunes vierges, accompagnés de cette musique simple, mais majestueuse et touchante, qui porte l'ivresse dans les grandes assemblées ; des discours appropriés aux circonstances, prononcés par des orateurs dignes des hommes libres qui viendraient les entendre? Vous voyez comme l'enthousiasme gagne les cœurs les plus froids; comme les larmes roulent dans tous les yeux; comme l'amour de la patrie et celui des vertus utiles au genre humain, c'està-dire des seules vertus, s'empare de cette jeunesse sensible, qui du moins ne deviendra pas meilleure sans devenir plus heureuse! Des récits fidèles font partager cette émotion à ceux mêmes qui n'en sont pas les témoins; chacun bénit les lois qui lui procurent tant de jouissances inconnues, et les étrangers arrivent en foule pour voir ces jeux d'une nation qui mérite son bonheur, comme autrefois ils accouraient aux jeux olympiques de la Grèce.

FIN.

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

81

SÉANCE DU 6 NOVEMBRE. Discours sur la dénonciation faite
par les députés de la Corse contre deux abbés qu'ils ac-
cusaient de soulever le peuple contre l'assemblée na-
tionale.
Page 77
SÉANCE DU 9 NOV. Mirabeau demande et motive l'ordre du
jour sur la dénonciation d'un libelle, faite par l'abbé
Maury.
SÉANCE DU 13 NOV. Mirabeau demande et fait décréter l'en-
voi de M. Roy à l'abbaye pendant trois jours, pour avoir
manqué à l'assemblée..
Séance du soir, 20 NOV. Observations sur la question de sa-
voir si la ville d'Avignon avait le droit de se soustraire à
la domination du pape.
SÉANCE DU 21 Nov. A l'occasion d'un projet de loi sur l'iné-
galité des partages en matière de succession, Mirabeau
demande un travail sur les substitutions.

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

82

87

90
Séance du 24 nov. Sur la question de savoir s'il fallait ac-
corder des indemnités à ceux qui avaient été pourvus d'of
fice sous la condition de rembourser à leurs prédéces–
seurs le montant d'un brevet de retenue.
· 91
Séance du soir, 25 NOV. Mirabeau demande l'ajournement
sur la demande de supprimer la franchise du port de
Bayonne..

[ocr errors]

93
SÉANCE DU 27 Nov. Il propose et motive un décret contre
les évêques députés qui avaient protesté dans un libelle
contre divers actes de l'assemblée, et avaient excité le
peuple à la révolte et à la désobéissance aux lois. . . 94
Séance du 3 DÉCEMBRE 1790. Mirabeau invoque la question
préalable sur la question de savoir si les rentes viagères
doivent être imposées.

[ocr errors]
[ocr errors]

121

Observations préliminaires sur le rapport du comité
des monnaies, distribuées dans l'assemblée le 12
décembre..

124

Ces Observations sont suivies d'un projet de code des monnaies, et
de notes explicatives du système de l'auteur.

Réponse à une brochure de M. Solignac... Page 256
Observations relatives à l'Essai sur la proportion de

t'or à l'argent qui serait la plus convenable dans
la monnaie de France, par M. F. Solignac. 273
Séance du 13 DÉCEMBRE. Réflexions et projet de décret
sur la proposition de supprimer les officiers ministé-
riels.
. 298
SÉANCE DU 18 déc. Sur le décret proposé d'ordonner à tous
les Français fonctionnaires publics ou pensionnaires de
l'état, de rentrer dans le royaume dans le délai d'un
mois, sous peine d'être suspendus de leurs traitemens et
pensions..

302

SÉANCE DU 20 DÉC. Mirabeau rend compte à l'assemblée des
moyens pris par les commissaires pour réprimer les ex-
cès commis dans la ville d'Aix. . .
303
SÉANCE DU 1 JANVIER 1791. Sur la question de savoir si, en
obligeant les ecclésiastiques à prêter le serment civique,
on n'avait pas entendu toucher à ce qui est purement
spirituel.
311
SÉANCE DU 4 JANV. A l'occasion de la dénonciation d'un
curé accusé d'avoir fomenté des troubles dans sa pa-
roisse, Mirabeau propose un décret d'organisation des
évêchés et des cures.

...

[ocr errors]
[ocr errors]

314
SÉANCE du soir, 13 JANV. Sur la question de savoir si tout ci-
toyen pourrait élever un théâtre, sans avoir besoin de
privilége; si les ouvrages littéraires seraient propriété
publique cinq ans après la mort de leurs auteurs ; si les
municipalités auraient droit de police sur les théâtres.
319

322

SÉANCE DU 14 JANVIER. Projet d'adresse aux Français sur la
constitution civile du clergé.
SÉANCE DU 18 JANV. Réponse à M. Cazalès, qui avait de nou--
veau élevé la question de savoir si, en soumettant les
ecclésiatiques au serment civique, l'assemblée avait tou-
ché au spirituel..

[ocr errors]

356

« PreviousContinue »