calculer, offre à l'armée que je commande de très-grandes ressources, J'espère avoir aussi bientôt à vous offrir une collection assez intéressante de vases sacrés, d'ornemens d'église et autres effets d'or et d'argent que l'on a trouvés trèssoigneusement cachés. J'ai recommandé qu'on étende une surveillance particulière sur les armes, et les recherches qu'on a faites à cet égard ont déjà eu quelque succès (1). Enfin, si mes intentions sont bien secondées, il n'existera plus dans la Vendée, sous quinze jours, ni maisons, ni subsistances, ni armes, ni habitans que ceux qui, cachés dans le fond des forêts, auront échappé aux plus scrupuleuses perquisitions; car, citoyens représentans, je dois vous observer que je désespère de pouvoir incendier les forêts; et, si vous n'adoptez la mesure indispensable et unique que je vais vous proposer, elles serviront longtemps d'asile impénétrable à un grand nombre de coquins. Il faut que tout ce qui existe de bois de haute futaie dans la Vendée soit abattu; on en peut faire la vente par adjudication, à charge de vider le pays dans un temps déterminé. Cette contrée ainsi découverte, la liberté des routes sera bientôt rétablie, et nos ennemis anéantis jusqu'au dernier. » Je vous invite, citoyens représentans, à vous occuper au plus tôt de l'arrêté à prendre à cet égard, de la réorganisation des autorités constituées, des indemnités à accorder à ceux dont les habitations sont incendiées, à charge par eux d'aller habiter une autre contrée. Il faut qu'elle soit évacuée en entier par les hommes même qu'on croit révolutionnaires, et qui, peut-être, n'ont que le masque du patriotisme. »Vous serez sans doute étonnés de ce qui reste encore à faire pour terminer une guerre que depuis long-temps on vous a présentée comme une chimère. Je sais combien il est défavorable pour moi d'avoir à combattre des ennemis dont on s'acharne à nier l'existence; mais je ne consulte point ma (1) On désarmait les gardes nationales. gloire; l'intérêt public, voilà mon guide. Quand j'aurai fait à ma patrie, dans le grade que j'occupe, le sacrifice de toutes mes facultés, je serai trop heureux, dût-on prononcer sur ma conduite un jugement défavorable. » Encore un de pris dans nos filets : un nommé Dutrehan, capitaine de cavalerie d'un corps de rebelles, sera demain fusillé par mes ordres, conjointement avec M. Meleux, notaire royal et apostolique de la paroisse de Jallais, dont le fils était trésorier de l'armée catholique, et qui lui-même avait coopéré de tout son pouvoir au succès de ses saintes armes : ils ont reconuu avoir fait partie des rebelles. » Voilà, citoyens représentans, la troisième lettre que je vous écris sans obtenir de réponse. Je vous prie de vouloir bien me dire si vous approuvez mes dispositions, et mʼinstruire, par un courrier extraordinaire, des nouvelles mesures que vous adopteriez, afin que je m'y conforme aussitôt. >> Je ne puis que vous donner ici l'extrait de mes idées sur les opérations à faire dans la Vendée ; j'attends les représentans du peuple qu'il est indispensable d'envoyer pour leur en communiquer tous les détails (1). » = Du 25. Rabel, commissaire-ordonnateur. ( Chollet.) « Les administrateurs du district t'ont fait part ce matin, général, du grand rassemblement de bestiaux qui refluaient autour de cette commune. Leur consommation ruinerait nos magasins et nous priverait des grandes ressources que nous avons trouvées, s'ils n'étaient point parqués dans les communes circonvoisines. Je te propose, en conséquence, d'excepter du brûlement celles dont l'état est ci-joint. (Cinquante-deux métairies.) Elles sont à une demi-lieue de Chollet, les plus éloignées à une lieue, et presque toutes propriétés nationales. Tu sais que souvent le succès de nos armes dépend des subsistances. » (1) On remarque dans cette dépêche le même caractère de dissimulation qui règne dans toute la correspondance du général. Du 25. Le président du district. (Chollet.) Général, tes soldats, se disant républicains, se livrent à la débauche, à la dilapidation et à toutes les horreurs dont les cannibales ne sont pas même susceptibles. Le porteur de ma lettre te donnera tous les renseignemens que tu as droit d'attendre pour réprimer cette fureur destructive et punir les coupables (1). » Les administrateurs du district. (Bressuire.) Citoyen général, la municipalité et la garde nationale de Moncoutant nous demandent de te rendre compte de leur conduite. >> Nous pouvons et devons t'assurer que les gardes nationales de Moncoutant, la Chapelle Saint-Laurent, la Forêtsur-Sèvre et Cerizais, se sont, dans toutes les circonstances, comportées d'une manière digne des plus grands éloges. » Ges bons républicains, craignant d'éprouver le sort que plusieurs patriotes, leurs voisins, éprouvent, et dans leurs personnes et dans leurs biens, te dépêchent quatre des leurs; ils espèrent de ta justice que tu sauras les distinguer des ennemis de la république. » Un particulier nous avertit qu'il a ouï dire que les brigands, réunis à Charette, comptent se battre du côté des Épesses le 27. » Lefort, commandant de la place de Mortagne. (Mortagne.) « Je te préviens, général, que les brigands étaient hier à Tiffauge. Un de leurs détachemens est même venu dans l'enclave du Longeron. Je ne saurais t'en désigner le nombre, les uns disent deux mille, les autres trois et quatre mille. » (1) Turreau n'était point accoutumé à entendre un pareil langage, et la ruine de Chollet fut résolue. Du 25. Le chef de brigade Malbrancq. (Mortagne. ) « Un fort détachement de l'armée des brigands a paru hier au village de Tiffauge. Si je peux trouver un ou deux émissaires, je les emploîrai pour avoir des renseignemens positifs. >> Le général Amey. (Aux Herbiers.) « On me rapporte que les brigands sont à Beaurepaire. Je veille sans cesse. Aussitôt que j'apprendrai quelque chose de nouveau, je t'en ferai part. >> La municipalité des Gardes au général Crouzat à Chemillé. Citoyen général, il résulte des renseignemens que nous avons pris, qu'il se fait un rassemblement considérable du côté de Jallais ; notre républicanisme et l'intérêt public nous imposent l'obligation de vous en prévenir. Vous voudrez bien en instruire le général en chef (1). » Colonne no. 1. (La Châtaigneraie.) « Je te préviens que j'ai brûlé, dans ma route, deux maisons appartenant à des chefs de brigands. J'ai mis les subsistances que j'y ai trouvées eutre les mains des officiers municipaux de Breuil-Barret. » La garde nationale de Moncoutant, qui a servi plusieurs fois sous mes ordres, est venue à ma rencontre me demander, au nom de l'amitié que tu portes aux défenseurs de la patrie, d'exempter leur bourg des flammes. Il est à la connaissance de Duval et à la mienne, que ces braves républicains n'ont cessé de se battre contre les brigands. Ils ont même formé une petite cavalerie pour aller à la découverte; le fait est connu de toutes les autorités constituées de leur départe ment. » (1) Ainsi s'amoncelait l'orage qui devait bientôt éclater. « Le patriotisme que j'ai trouvé à Cerizais, une garde nationale fort bien établie, ayant passé la revue d'un commissaire, cela fait que je n'ai pas cru devoir le brûler. D'ailleurs j'y ai trouvé beaucoup de subsistances. Toutes les métairies bourgs et villages qui avoisinent, vont passer aux flammes dans cette journée. » J'oubliais de te dire que l'on m'a arrété une dixaine de fanatiques qui se nomment eux-mêmes idolâtres: ces sortes d'idolâtres n'ont jamais voulu prendre les armes ni pour un parti, ni pour l'autre. Pour ne pas s'être décidés à un parti, ils iront au quartier-général. » Ma colonne de gauche a l'ordre d'en faire autant sur les flancs, et de ne faire de grâce à qui que ce soit. Elle est à Montigny. » Du même jour. « Je continue toujours de faire enlever les subsistances et de brûler et de tuer tous ceux qui ont porté les armes contre nous; cela va bien, nous en tuons plus de cent par jour, enfin tous ceux que nous croyons nos ennemis. J'irai demain au soir coucher à la Pommeraie. J'attends tes ordres pour les mettre à exécution.»> Cololonne n°. 3. (Maulevrier.) pas; mais on Aujourd'hui je vais commencer à évacuer Isernay. J'y envoie toutes les charrettes, elles ne suffiront peut faire deux tours à Maulevrier où j'établis un dépôt, d'après l'approbation que tu as donnée à la proposition de Beaudesson. Le magasin de grains est établi dans l'église et celui des fourrages sous les halles, cela ne m'empêche pas d'incendier, vu qu'il n'y a pas de grandes communications. » Pour le bien de la République, les Echaubrognes ne sont plus, il n'y reste pas une seule maison. On y a trouvé six vo |