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qualité de non-corformistes. Sir Edmond voyant que son roi marchoit à grand pas vers le despotisme, en Angleterre, étoit dans la ferme intention de se tenir sur un pied égal, et non moins important dans son gouvernement. Il prétendit que tous les titres de concession des terres étoient expirés; les fermiers furent obligés de prendre de nouvelles patentes, en payant des pots-de-vin énormes. Il prohiba les mariages, à moins que les parties qui contractoient ce lien ne donnassent des cautions pour l'amendequ'ilspouvoient encourir, dans le cas où, par la suite, on y découvriroit un empêchement légitime. Il n'y avoit, dans ce temps là, qu'un clergé composé d'épiscopaux, dans le pays; mais sir Edmond fit espérer à plusieurs de nouveaux ministres. A cet effet, il écrivit à l'évêque de Londres, et lui annonça confidentiellement que, pour encourager ceux qui voudroient s'établir dans les colonies, il avoit décidé qu'aucun mariage ne seroit légalement contracté, s'il n'avoit été célébré par des ministres de l'église anglicane. Assisté de quatre ou cinq conseillers, il établit les taxes qu'il voulut, de sa propre autorité. Les pots-de-vin des places furent élevés à un taux exorbitant. L'ensemble de ses procédés étoit suffisant, pour démontrer naturellement qu'il étoit disposé à tous les caprices, et à toutes les mesures arbitraires de son maître le roi Jacques II. La patience du peuple ne pût supporter longtemps cette soumission accablante, et ceux qui avoient cherché dans les déserts de l'Amérique, la paisible jouissance de la liberté civile et religieuse, dont ils avoient été si injustement privés

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avec

en Angleterre, cessèrent de vouloir souffrir que leurs droits les plus sacrés fussent disputés, sans qu'il y eut aucun frein, ni au cunes bornes à cet état violent. Animés de l'amour de la liberté, ils résolurent de la défendre. Le mécontentement qui s'étoit accru pendant cette période, finit par une explosion qui enflamma tous les esprits, à l'instant où la nouvelle se répandit qu'il avoit été formé par le gouverneur un projet de massacrer les habitans, l'aide des soldats préposés à sa garde, dans la matinée du 16 avril 1689. Les habitans de Boston prirent les armes, le peuple des campagnes accourut dans la ville, où il se répandit comme un torrent, et le gouverneur, ceux de ses conseillers qui avoient la part la plus active dans son autorité, ainsi que d'autres personnages qui donnoient de justes sujets de soupçon, au nombre d'environ cinquante, furent saisis et renfermés. Les anciens magistrats furent rétablis et le mois suivant, la nouvelle de la révolution d'Angleterre qui avoit éloigné Jacques II, parvint dans ce pays, et mit fin à toutes les craintes, touchant ce qui s'étoit passé. Après avoir été gardé dans le château jusques dans le mois de février suivant, sir Edmond fut envoyé en Angleterre pour y être jugé. La cour générale, vers le même temps, envoya des gentlemens pour soutenir les charges portées contre lui. Le gouvernement se trouva réduit à la situation la plus embarrassante; s'il condamnoit l'administration de sir Edmond, il y avoit lieu de craindre que ce jugement n'encourageât l'insurrection et les revoltes pour l'avenir. D'un autre côté, sile gouvernement approuvoit l'administration d'Andros,

et qu'il vint à censurer la conduite |
des colons, il en résultoit le
blâme des mesures qui venoient
d'être prises pour effectuer la ré- |
volution d'Angleterre. En consé-
quence, il fut décidé de ne point
laisser juger cette affaire. Le
peuple demeura dans la pleine
jouissance de sa liberté; et sir
Edmond, coupable dans l'opi-
nion du public, échappa à la
censure. En 1692, il fut
gouver-
neur de la Virginie, en qualité
de successeur de lord Effin-
gham. Il mourut à Londres en fé
vrier 1714, dans un âge très
avancé. L'exposé de sa conduite
dans la nouvelle Angleterre
fut publié en 1691.

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bourg de Plurs, et plusieurs oraisons funèbres. Il a encore écrit une Chronique de la ville de Meyenfeld, et une Relation des troubles de la Valteline; mais ces deux ouvrages n'ont pas été imprimés.

ANONYME DE ST.-GAL (L'...), moine de cette abbaye, dans le 9 siècle, écrivit l'Histoire de Charlemagne. Toutes les recherches qu'on a faites pour découvrir son nom, ont été inutiles. On a prétendu que c'étoit le même que Notker le Bègue; mais cette opinion n'est pas fondée; la diffé rence prodigieuse de style entre les ouvrages de ce dernier et ceux de l'anonyme, suffisent pour la détruire. Ce fut, dit-on, l'empereur Charles-le-Gros, qui enga

ANGELO OU ANGELICO ou ANGIOLI (Giacomo), né à Scarparia dans le territoire de Flo-gea ce moine à écrire la vie de son rence, florissoit dans les 14 el bisaïeul, qu'il commença en 884, 15 siècles. Après s'être appliqué Le style de cet historien est dur, pendant quelque temps aux ma- forcé, souvent obscur; mais son thématiques, il se rendit à Cons- ouvrage présente des faits assez tantinople, où il passa 9 ans en- curieux, que lui seul nous a trans tiers. Son séjour dans cette ville mis. On regrette qu'il ne soit pas. lui procura l'occasion d'étudier complet. la langue grecque, et de traduire en latin divers ouvrages. La principale de ses traductions est celle de la Géographie de Ptolémée; Vicence, 1475, in-fol. sans cartes; Rome, 1490, avec des cartes.

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ANSHELM (Valère), docteur en médecine, né à Rotweil ville d'Allemagne, à la fin du 16a siècle, étoit en 1629, conseiller de la ville de Berne. On a de lui, en latin, une Histoire de quatre dominicains brûlés à Berne en 1509, et des Tables chronologiques. depuis la création du monde jusqu'en 1540, Berne, 1540, 1550. La bibliothèque de Berne conserve encore de lui une Histoire de ce canton, 3 vol. in-fol., en allemand.

ANSON (Pierre - Hubert); membre de l'assemblée constituante, administrateur général des postes de France, membredu conseil général du départe ment de la Seine, de la société

d'émulation d'Abbeville, etc., né félu membre du collége de Har à Paris le 11 juin 1744, et mort vard, il y exerça cette fonction dans la même ville le 22 novem- pendant 60 ans. En 1773, il reçut bre 1810, a publié les ouvrages de l'université le grade de doc suivans: I. Mémoires historiques teur en théologie, honneur qui sur les villes de Milly et Nemours, n'avoit été conféré avant lui qu'à insérés dans les nouvelles recher- une seule personne. Les dignités ches sur la France; Paris, 1776, de l'université ont été depuis accor 2 vol. in-12. II. Anecdotes sur dées plus fréquemment. Après les ancêtres du ministre d'Or- un ministère de près de 66 ans messon, insérées dans le journal Appleton mourut en février 1784, à encyclopédique et citées dans l'âge de 91 ans. L'Amérique offre la bibliothèque de la France de peu d'exemples d'une piété plus Le Long, 5 vol. in-fol. III. Plu-exemplaire et de talens plus utisieurs Discours sur l'administra-les, exercés pendant aussi long tion générale, et sur les finances, insérés dans les Procès-verbaux de l'assemblée constituante; années 1789, 90 et 91. IV. Lettres de Milady Montagu, traduites de l'anglais; Paris, 1764, 2 vol. in-12. V. Odes d'Anacréon, traduction nouvelle en vers français; Paris 1795, un vol. in-12, Traduction assez fidèle, mais qui ne rend point les beautés de l'origi-vais, tragédie en 5 actes; Paris, nal.VI. Plusieurs pièces de Poésies insérées dans l'Almanach des Muses, dans les Etrennes lyriques, et dans d'autres recueils.

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APPLETON (Nathaniel), ministre de Cambridge état de Massachussetts, naquit à Ipswich le 9 décembre 1693, de Jean Appleton l'un des membres du conseil du roi, juge civil dans le comté d'Essex. Il prit ses grades au coilége de Harvard en | 1712. Après avoir achevé son éducation, il se livra aux affaires de commerce d'une manière trèsavantageuse, avec un de ses oncles, riche marchand à Boston, mais il avoit résolu d'abandonner tous les avantages du monde pour étendre et pour enseigner la religion chrétienne. Il remplit la place de ministre de Cambridge, et fut ordonné le 9 octobre 1737; dans la même année

temps et avec un aussi grand succès. Il a publié un ouvrage intitulé: La sagesse de Dieu dans la rédemption de l'homme, et un grand nombre de Sermons.

ARAIGNON (Jean Louis), né à Paris, exerça la profession d'avocat au parlement de cette ville. On a de lui, I. Le Siége de Beau

1766, in-8°. II. Le vrai Philosophe, comédie en 5 actes, en prose, ibid. 1767, in-8°. III. Contes philosophiques, 1770, 6 vol. in-12. On ignore l'époque de la mort de cet auteur.

ARBAUD (Louis-ClaudeGaspard-Jérôme), médecin, né à Marseille le 6 juin 1727, et mort au commencement du 19° siècle, pratiqua son art avec distinction. Il paroît qu'il ne s'y livra point totalement, et même qu'il n'écrivit point sur une science qui devoit lui être familière, car le scul ouvrage qu'on connoisse de lui n'appartient point à son art: c'est un Abrégé du règne de Louis XIV, 1752, in-12, ouvrage assez mé. diocre.

ARCHDALE (Jean), gouverneur de la Caroline, fut nommé à cette fonction par les proprié

taires, après le refus de lord Ashley; il y arriva en 1695. Les habitans le reçurent avec une joie universelle. La colonie avoit éprouvé de grands troubles, mais l'ordre y fut de nouveau rétabli. L'assemblée fut convoquée; et ce gouverneur, par un usage de son pouvoir tres-étendu, dirigea les affaires publiques à la satisfaction du peuple. Le prix des terres et la manière d'en passer contrat de vente furent déterminés

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ARCONVILLE. Voy. THIROUX D'Arconville (madame).

ARCULFE, évêque régionnaire, qui vivoit dans le 7 siècle, ville de Jérusalem fut le premier eut la passion des voyages, et la terme de son pélerinage. Après avoir visité les lieux saints, il pénétra plus avant dans la Palestine, et vint jusqu'à Damas et à Pierre, son compagnon Tyr; il parcourut avec l'ermite de voya.

passa ensuite dans l'île de Crète, qui ne l'arrêta que peu de jours. De cette île, il se rendit à Constantinople d'où il s'embarqua pour la Sicile; de la Sicile, Arculfe vint à Rome : voulant se rendre ensuite à Marseille, une

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tempête horrible le jeta sur les côtes de la Grande Bretagne ; il relâcha à Hien en Hibernie, où, s'étant fixé dans le monastère de cette île, il y dressa la relation de ses voyages. Cette relation est un des plus curieux monumens de l'antiquité: elle parut en 698. Béde en a donné l'extrait dans son petit Traité des lieux saints et don Mabillon l'a recueillie dans l'appendix du 4 volume des actes de l'ordre de S.-Benoît.

par les lois; des magistrats furente, toutes ces contrées. Après un an de séjour dans la Palestine, ils créés pour entendre les causes s'embarquèrent pour Alexandrie; et terminer tous les différends en-Arculfe y s'éjourna six mois, et tre les propriétaires et les Indiens. 1l ordonna que des grandes routes fussent ouvertes, et il coupa, à cet effet, le passage des rivières. Ilintroduisit la plantation etla culturel du riz, plante devenue bientôt après la plus grande source de la richesse de la Caroline. Le capitaine d'un vaisseau, parti de Madagascar et faisant route pour l'Angleterre, jetta l'ancre dans l'île Sulivan et fit présent au gouverneur d'un sac de riz en grain, propre à être semé, qu'il avoit apporté de l'Orient. Ce riz fut distribué par le gouverneur entre quelques-uns de ses amis, qui s'accordèrent pour en faire l'essai, et dès ce moment le plus grand succès répondit à leurs espérances; ce fut par ce foible commencement que la population de la colonie de la Caroline s'est élevée au plus haut degré de prospérité. On assure qu'il continua d'exercer encore les importantes fonctions de gouverneur pendaut cinq ou six années. Après son retour à Londres, il públía un ouvrage intitulé: Nouvelle Description de la fertile et agréable province de la Caroline, avec un Abrégé historique de sa décou-lui qui fortilia la partie de cette verte, de son établissement et de ville, appelée la Petite Fille. son gouvernement, etc., 1707.

ARDUSER (Jean), célèbre mathématicien de Parpan en Suis

se,

Traités de géométrie et de forti né en 1584, a laissé divers fications en allemand, une Notice des personnages les plus distingués du pays des Grisons, Lindau, 1598, in -4°; et une Carte de la Valteline. Il fut reçu citoyen de Zurich en 1620, et y

mourut le 26 mars 1655. Ce fut

AREMBERG (N. de Ligne,

duc d'), gouverneur de Mons

des voyages pour son propre avanet grand bailli du Hainault, de tage et pour le service de la cola même famille que les précé-lonie. En 1613 il arriva dans dens, cités dans le dictionnai-File que l'on appelle aujourd'hui re, servit sous le prince Eu- le Mont-désert, dans le district gène contre les Turcs, et contri- du Maine, avec l'intention d'y bua, en 1717, au gain de la ba- pêcher; et ayant découvert un taille de Belgrade. Après la paix, établissement de Français, qui il vint à Paris, et fut l'un des avoit été formé deux années auhommes les plus recherchés à la paravant, il se décida à l'attaquer, cour et dans la capitale. Son es- et il fit prisonnier la plupart des prit étoit aussi orné que la force habitans. Gilbert de Thet de son corps étoit remarquable. jésuite, fut tué dans cet engaDans la guerre de 1741, il fut gement. Ce fut le commencement l'un des généraux de la reine de des hostilités entre les colons Hongrie; il se distingua à la ba- français et les anglais en Amétaille d'Ettingen en 1743, gagnée rique. Bientôt après le capitaine sur les Français, et il y fut blessé Argal, mit à la voile de la Vircomme il l'avoit été à Belgrade. ginie pour l'Acadie et il y déIl continua de se signaler en truisit les établissemens des Flandres par son expérience, par Français à Sainte Croix de Portson habileté, et ne se montra pas Royal. Le prétexte que l'on donna indigne d'avoir été l'élève d'Eu- à cette expédition, pendant_la gène. Le duc d'Aremberg aimoit paix, fut l'usurpation des Français, la littérature et les lettres; il sur les droits des Anglais, qui donna un asyle et une pension étoient, disoient-ils, fondés sur au célèbre et infortuné Rousseau, l'antériorité de la découverte des et il entretint une correspondance Cabots. En s'en retournant, Argal particulière avec Voltaire. On soumit les établissemens des ignore l'époque de sa mort. Hollandais dans la baye d'Hudson ARETIUS (Benoit), né à En 1614 il se rendit en Angleterre, Baetterkinden, professa le et en revint en 1617, en qualité grec et la théologie à Berne, où il arrivée il trouva que les fondations de député gouverneur. A son mourut le 22 mars 1579. On a de des bâtimens publics de Jameslui plusieurs Commentaires sur PÉcriture sainte, Morges, 1580, town étoient tombées en ruine, in-8°; des Notes sur Pindare, et la Description en latín de deux montagnes de la Suisse sur lesquelles il avoit herborisé.

ARGAL (Samuel), député gouverneur de la Virginie, vint dans cette colonie en 1609 pour y faire la pêche et le commerce de l'esturgeon. Ce trafic étoit alors une violation des lois; mais, comme le vin et les provisions qu'il apportoit étoient devenues rares, on ferma les yeux sur sa conduite, et il continua de faire

que la place du marchéet les rues le peuple de cette colonie s'étoit étoient plantés en tabacs, et que dispersé dans tousles lieux les pins propres à la culture de cette herbe précieuse. Dans l'intention de rétablir la prospérité de la colonie, le capitaine Argal introduisit plusieurs réglemens sévères. Il défendit le commerce et toutes espèce de liaisons avec les Indiens. Il leur enseigna que l'usage des armesestuncrime qui mérited'être puni de la mort. Il ordonna que tous les objets de commerce se

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