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tretenir une bonne correfpondance & étroite union avec eux: Ce font auffi toutes les avances qu'Elle peut faire à cette fin. S. M. fe flate qu'elles auront l'effet qu'on en doit attendre, qu'elles diffiperont toutes les vaines craintes mal fondées, qui ont été femées avec tant d'induftrie dans les Provinces. En tout cas, S. M. aura la confolation de n'avoir rien omis de tout ce qu'Elle pouvoit contribuer à la fatisfaction des Etats Généraux, fans aban donner les interêts de fes propres Royau

mes.

Fait àwitheball ce 19. Mai 1712

Signé,

H. St. JoHN

LET

LETTRE

De Messieurs les

ETATS GENERAUX

Des Provinces Unies, à la Reine de la Grande Bretagne, que Mr. de Borfele leur Envoyé Extraordinaire lui prefenta dans une Audience particuliere le 6. de Juin 17.12.

A

Près toutes les

preuves que Majefté à données pendant le cours de fon glorieux Regne, de fon grand zéle pour le Bien public, & de fon attachement à la cause commune des Hauts Alliez; après tant de marques, qu'Elle a cu la bonté de Nous donner de fa pretieuse affection, & de fon amitié pour nôtre République; & après les affurances réiterées, qu'Elle Nous a données & fait donner tout recemment des fes intentions de faire agir ses Troupes contre l'Ennemi commun, auffi long-temps que la Guerre ne fera pas terminée par une Paix générale; il eft impoffible que nous ne foyons furpris & touA 3 chcz

chez des deux Déclarations que nous venons de recevoir, l'une après l'autre, de la part de Vôtre Majefté: La premiere par le Duc d'Ormond, vôtre Général, de ne pouvoir rien entreprendre fans vos nouveaux Ordres: l'autre par l'Evêque de Bristol, vôtre Plénipotentiaire au Congres d'Utrecht, de ce que Vôtre Majefté, voyant que Nous repondions fi mal aux avances qu'Elle Nous auroit faites, & que Nous ne voulions point concerter avec fes Miniftres au fujet de la Paix, Elle feroit ses affaires à part; & qu'Elle eftimoit de n'être plus dans aucune Obli gation, quelle qu'elle puiffe être, à notre égard.

Dés que nous avons été avertis de ces Déclarations, nous avons envoyé nos or dres à nôtre Miniftre, qui à l'honneur de rélider auprès de Vôtre Majesté, de lui réprefenter les raifons de nôtre furprise, & les conféquences de ces Déclarations; & de la prier avec tout le refpect que nous avons toûjours eu, & que nous conferverons toûjours pour fa Perfonne Royale, de vouloir donner d'autres ordres au Duc d'Ormond, afin qu'il puiffe agir avec tou⚫ te vigueur, fuivant la raifon de Guerre, & d'avoir la bonté d'entrer à nôtre égard,

dans

dans d'autres fentimens, que ceux que l'Evêque de Bristol a déclarez à nos Plénipotentiaires à Utrecht.

Mais plus nous faisons attention à ces Déclarations, plus nous les trouvons importantes, & plus nous en apréhendons les fuites: C'eft pourquoi nous avons crû ne pouvoir nous difpenfer de nous Adreffer directement à Vôtre Majefté, par cette Lettre, efpérant qu'Elle y voudra bien donner l'attention que nous nous promettons, tant de fa grande prudence & fageffe, que de fon zéle fi renommé pour le bien public, & particulierement de fon amitié & affection accoûtumée pour nous & pour nôtre République.

Nous proteftons avant toutes chofes, qu'ayant toûjours eu pour Vôtre Majefté une véritable amitié, auffi bien qu'un trés grand refpect, & un attachement fincere à tous fes interêts, avec un défir ardent de vivre avec V. M. dans une parfaitement bonne intelligence & union, Nous avons encore les mêmes fentimens, & nous les conferverons toûjours, ne fouhaitant rien plus, que d'en pouvoir donner à V. M. des preuves les plus convaincantes.

Après-quoi nous prions V. M. de vou-
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loir

loir refléchir, fuivant fes grandes lumieres, fi nous n'avons pas jufte fujet d'être furpris de voir arrêter, par un ordre de la part de V. Majefté, donné à nôtre infçu, les operations de l'Armée des Alliez, la plus belle & la plus forte qui peut-être foit entrée en Campagne pendant tout le cours de la Guerre, & pourvûë de tout le néceffaire pour agir avec vigueur, & cela après qu'elle avoit marché, fuivant la réfolution prife de concert avec le Général de V. M. comme en présence de celle des Ennemis, avec une grande fuperiorité, tant en nombre qu'en qualité de Troupes, animées d'un noble courage & ardeur de bien faire; de forte que fuivant toutes les aparences humaines, avec l'affiftance Divine, que nous avons reflentie fi clairement dans tant d'autres occafions, on auroit, foit par une Bataille, foit par des Siéges, pû remporter de grands avantages fur l'Ennemi, rendre la Caufe des Alliez meilleure, & faciliter les Négociations de la Paix.

Nous nous flatons bien de l'esperance que le Duc d'Ormond a donnée, que dans peu de jours il attendoit d'autres ordres; mais nous voyons cependant avec douleur ane occafion des plus belles paffée, dans

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