REPONSE à la Lettre de Monfieur l'Electeur de Baviere, par les MONSEIGNEUR, Vôtre Altefle Electorale nous ayant fait l'honneur de nous informer par fa Lettre du 21. d'Octobre dernier, des intentions de Sa Majefté Trés-Chrêtienne, d'avan cer la conclufion d'une Paix folide & du. rable, en propofant l'envoi des Députez de part & d'autre en quelque lieu entre les deux Armées, ou aprés leur feparation, entre Mons & Bruxelles, pour entrer en Conference fur un fujet fi important; nous n'avons pas manqué d'en faire part aux Seigneurs Etats Généraux inceflamment. Vôtre Alteffe Electorale ayant fait la même ouverture au Prince & Duc de Marlborough, Leurs Hautes Puiffances p'ont pas trouvé bon, que nous répondiffions, avant que ledit Prince & Duc eût cût fes réponses d'Angleterre; & c'est la raifon, pourquoi nous ne l'avons pas fait plûtôt. Préfentement Leurs Hautes Puiffances nous ont chargé de dire à Vôtre Alteffe Electorale, qu'elles ont appris avec beaucoup de plaifir les affurances, que yous leur donnez de l'inclination fincére de Sa Majefté Trés-Chrêtienne, à chercher les moyens de parvenir au plûtôt à une Paix folide & durable avec tous les Al-. liez. C'est justement cette Paix, qu'elles fouhaitent & defirent: Tous ceux, qui connoiffent les inclinations & les intérêts de leur République, en conviendront ailément; auffi l'Etat ne feroit ja mais entré en Guerre, s'il avoit pû conferver la Paix avec quelque feureté. Vôtre Alteffe Electorale fait, avec combien de foin & de incérité, Leurs Hautes Puiffances y ont travaillé; mais comme leurs efforts pour cela ont été inutiles, & qu'on les a contraint de prendre les Armes, enfemble avec leurs Hauts-Alliez, pour la défense de leur liberté & de la fûreté publique, elles feront bien ailes de les pofer le plûtôt qu'il fera poffible, quand elles pourront le faire avec la fatisfaction de tous leurs Alliez, & à des conditions, Tom. I. B qui qui puiffent faire espérer raisonnablement, Alteffe Ele & celui de l'affurer, que nous fommes avec beaucoup de refpect, MONSEIGNEUR, De Votre Alteffe Electorale, Les très-humbles & très- Etoit Signé, FERDINAND Van Réponse du Prince & Duc de Marlborough à l'Electeur de Bavière, MONSIEUR, Ayant communiqué à la Reine ma Maîtreffe ce que Vôtre Alteffe Electorale m'a fait l'honneur de m'écrire par fa Lettre du 21. du mois paflé, des intentions du Roi Très-Chrêtien, de chercher les moyens. à rétablir la tranquilité de l'Europe par des Conférences à tenir pour cet effet entre des Députez de part & d'autre; Sa Majefté m'a ordonné de répondre à Vôtre Alteffe Electorale, que c'eft avec plai B 2 fir fir qu'Elle apprend les inclinations du Roi à prêter les mains pour parvenir à une Paix folide & durable avec tous les Alliez. Comme cela a été le feul but qui a obli gé Sa Majefté à continuer cette Guerre jufques à prefent, auffi fera-t-Elle bien aife de la finir de concert avec fes Alliez, à des conditions, qui les puiffent mettre à l'abri de toutes apprehenfions d'être obligez à reprendre les Armes après un petit intervalle, comme il eft arrivé dernie rement. Sa Majefté veut bien auffi que je déclare, qu'Elle eft prête d'entrer con. jointement avec tous fes Hauts-Alliez dans des mefures juftes & néceffaires pour parvenir à une telle Paix, Sa Majefté étant réfoluë de ne pas entrer en Négociation fans la participation de fesdits Allicz: Mais la voye propofée par des Conférences, fans des éclairciflemens plus particuliers de la part de Sa Majefté Très-Chrêtienne, ne lui femble pas propre à arriver à cette Paix réellement folide & durable. Meffieurs les Etats Généraux font du même fentiment; ainfi Vôtre Alteffe Electorale jugera bien qu'il faudra fonger à des moyens plus folides pour parvenir à ce grand but, auquel Sa Majefté prêtera volontiers les mains |