Page images
PDF
EPUB

Qu'en conféquence, L. H. Puiffances ne doutent pas que lesdits Seigneurs Etats ne mettent en ufage, d'une maniére conftante, cordiale & unanime, tous les moyens poffibles & imaginables pour avancer les progrès de la Čaufe commune; dans l'efpérance & dans l'attente que le Dieu Tout-Puiffant continuera d'y ré pandre fa bénédiction, & que par fa bonté & par fon affiftance, les Ennemis feront réduits à prendre de meilleurs fenti

mens.

Qu'en outre, lesdits Sieurs de Rantwick.& autres Députez de Leurs Hautes Puiffances pour les Affaires étrangères, feront requis & commis, comme ils le font par ces Préfentes, d'entrer de nouveau en Conférence avec les Sieurs Miniftres des Hauts-Alliez, & de concerter enfemble par quelles voyes & par quels moyens la Guerre pourra être pouflée de tous côtez avec plus de vigueur, & du tout faire Raport à l'Affemblée.

Paraphé E. v. ITTERSUM, vt.
Et plus bas

Trouvé conforme au Registre.

Signé,

F. FAGE L

ME

MEMOIRE

TOUCHANT

de Bar

Les Intérêts de Son Alteffe Royale Monfeigneur le Duc de Lorraine, à la Paix future.

Q

uoique Mr. le Duc de Lorraine ne foit pas partie Belligerante, ni Conféderée avec aucune des Puiffances qui font en Guerre, néantmoins il est devenu par le fait de ces mêmes Puiffances partie néceflaire & intereflée aux decifions de la Paix future.

[ocr errors]

Les Hauts Alliez ont difpofé pour les intérêts de leur Caufe commune d'un Etat, qui devoit appartenir un jour à Mr. le Duc de Lorraine à titre fucceffif, & qui lui eft dévolu depuis."

Et la Couronne de France s'eft emparée à l'occafion de la préfente Guerre de diverfes parties de ceux de S. A. R. qu' elle occupe encore prefentement; ainfi Mr. le Duc de Lorraine espére de la juftice des uns & des autres P'indemnité de la perte du premier, & la Reftitution de ce qui regarde les autres.

En

[ocr errors]

En ce qui concerne les Hauts Alliez, par le Traité du 8. Novembre 1703. fait à Turin, l'Empereur Leopold de glorieufe mémoire ceda à Mr. le Duc de Sa voye pour l'attirer dans la Grande Alliance le Duché de Montferrat, qui étoit poffédé pour lors par le dernier Duc de Mantouë, fe chargeant pár une Claufe expreffe d'indemnifer ceux, qui pour lors, ou pour l'advenir formeroient des pretentions fur ce Duché.

Ce Traité fut auffi-tôt ratifié par Sa Majefté la Reine de la Grande-Bretagne; & par leurs Hautes Puiffances les Seigneurs Etats Généraux ; mais comme il fut tenu fecret, Mr. le Duc de Lorraine n'en eut connoiffance qu'en l'année 1707.,en laquelle il fit fes très-humbles Remonftrances à l'Empereur Jofephe auffi de Glo rieufe Memoire qui avoit fuccedé à l'Empire, pour le fupplier de ne point permettre qu'il fut dépouillé fans fon fait d'une Principauté, que l'ordre legitime des Succeffions lui affuroit après la mort du Duc de Mantouë, qui vivoit encore pour lors: En tout cas qu'il plut à Sa Majefté de fufpendre l'Inveftiture, qui avoit été promise à Mr. le Duc de Sa

voye

voye, jufqu'à la défignation, & mife en poffeffion d'un Equivalent proportionné à la valeur du Duché de Montferrat, au profit de Mr. le Duc de Lorraine.

Sa Majefté Imperiale touchée de l'équi té ce cette Remonftrance, lui accorda un Decret d'affurance de cet Equivalent, qui fut expedié le 30. de Novembre

1707.

L'année fuivante 1708. l'Inveftiture du Montferrat fut délivrée à Mr. le Duc de Savoye quatre jours après la mort de Mr.

le Duc de Mantouë.

Mr. le Duc de Lorraine renouvella fes inftances pour fon Indemnité, tant envers Sa Majefté la Reine de la GrandeBretagne, qu'envers Sa Majefté le Roi Charles III. & les Seigneurs Etats Géné

raux.

Et toutes ces Puiffances attentives à la juftice de cette reprefentation ont accordé de pareils Decrets d'affurance pour l'Equivalent du Montferrat.

Des engagemens fi folemnels contractez

par ces Auguftes Puiffances fi religieufes dans l'obfervation de leurs promeses, ne permettent pas de douter, que

Mr.

Mr. le Duc de Lorraine n'obtienne une entiére fatisfaction pour le Duché de Montferrat, tant pour le Fond, que pour les Non-joüiffances.

A l'égard de la Couronne de France,' l'intérêt de Mr. le Duc de Lorraine fe reduit à deux objets principaux.

Le premier eft de rentrer dans les lieux & Places de Lorraine que la France a occupées à l'occafion de la prefente Guerre pour fa convenance particuliére, & d'y rentrer avec les fatisfactions qui lui font legitimement duës à cet égard.

Le fecond de recouvrer la poffeffion des Lieux, & Places, qui devoient lui être rendues par le Traité de Ryswick, & que la France a trouvé à propos de retenir, nonobftant les Réquifitions refpectueuses, & réïtérées, que Mr. le Duc de Lorraine à fait faire pendant plufieurs années à la Cour de France.

Quant au premier, comme la France s'eft emparée depuis dix années & plus de la Ville de Nanci Capitale de Lorraine, y a mis Garnison, & Etat Major, & a reduit Mr. le Duc de Lortaine. à fe retirer dans une petite Ville, ouverte de fes Etats, où il a fait fon féjour depuis Tom. 1.

G

ce

« PreviousContinue »