Tableau de la poésie française au XVIe siècle, Volume 1

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Page 124 - Ronsard, qui le suivit, par une autre méthode, Réglant tout, brouilla tout, fit un art à sa mode, Et toutefois longtemps eut un heureux destin. Mais sa muse, en français parlant grec et latin, Vit dans l'âge suivant, par un retour grotesque, Tomber de ses grands mots le faste pédantesque.
Page 134 - Las ! voyez comme en peu d'espace, Mignonne, elle a dessus la place, Las ! las ! ses beautés laissé choir ! O vraiment marâtre nature, Puisqu'une telle fleur ne dure Que du matin jusques au soir ! Donc, si vous me croyez, mignonne, Tandis que votre âge fleuronne En sa plus verte nouveauté, Cueillez, cueillez votre jeunesse : Comme à cette fleur, la vieillesse Fera ternir votre beauté.
Page 167 - Mais moy je donne ma voix A ce mois, Qui prend le surnom de celle Qui de l'escumeuse mer Veit germer Sa naissance maternelle.
Page 97 - Grèce menteresse et y semez encore un coup la fameuse nation des GalloGrecs. Pillez-moi sans conscience les sacrés trésors de ce temple delphique, ainsi que vous avez fait autrefois, et ne craignez plus ce muet Apollon , ses faux oracles ni ses flèches rebouchées.
Page 134 - Qui ce matin avait déclose Sa robe de pourpre au Soleil, A point perdu cette vesprée Les plis de sa robe pourprée Et son teint au vôtre pareil.
Page 165 - Avril, la grâce et le ris De Cypris, Le flair et la douce haleine ; Avril, le parfum des Dieux, Qui, des cieux, Sentent l'odeur de la plaine; C'est toi, courtois et gentil, Qui d'exil Retires ces passagères, Ces arondelles qui vont, Et qui sont Du Printemps les messagères.
Page 296 - Chez nos dévots aïeux le théâtre abhorré Fut longtemps dans la France un plaisir ignoré. De pèlerins, dit-on, une troupe grossière En public à Paris y monta la première ; Et, sottement zélée en sa simplicité, Joua les saints, la Vierge et Dieu, par piété.
Page 244 - Contraire à ces rêveurs dont la muse insolente. Censurant les plus vieux, arrogamment se vante De réformer les vers, non les tiens seulement, Mais veulent déterrer les Grecs du monument. Les Latins, les Hébreux, et toute l'antiquaille. Et leur dire à leur nez qu'ils n'ont rien fait qui vaille.
Page 165 - Des doux rets, Pour ravir Flore la belle; Avril, c'est ta douce main, Qui du sein De la nature desserre Une moisson de senteurs, Et de fleurs, Embasmant l'Air et la Terre...
Page 262 - ... celle de deux peuples voisins l'un de l'autre et jaloux de leurs frontières. Ce docteur en langue vulgaire avait accoutumé de dire que, depuis tant d'années, il travaillait à dégasconner la Cour, et qu'il n'en pouvait venir à bout.

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