INTRODUCTION. DANS tous les tems et chez toutes les nations, les hommes se sont livrés à la chasse, et l'on peut dire que c'est un goût aussi général qu'il est anciennement répandu. L'histoire nous apprend que les peuples de l'antiquité étaient très-passionnés pour ce genre d'exercice. Xénophon composa les cynégétiques, afin de rappeler les Athéniens, épuisés par la guerre du Péloponèse, à ce goût de la chasse, qui avait signalé leurs aïeux, et les tirer de la léthargie dans laquelle ils étaient plongés; mais alors c'était moins un simple amusement qu'un apprentissage du métier des armes, qu'une véritable image de la guerre : c'est ce qu'a si bien senti le chantre des saisons, lorsque son génie lui a inspiré ces beaux vers: « O vous, jeunes guerriers, noble sang des héros, Lancez vos traits vengeurs sur ces monstres sauvages, Chez les Romains la chasse était en grande estime, et ils la regardaient comme un exercice noble et glorieux, qui contribue à la santé, même disaient-ils, à la réputation. C'était selon Fline, dans le pané par gyrique de Trajan, le plus doux plaisir de la jeunesse de poursuivre à la course, les bêtes fugitives, de vaincre la force les plus courageuses, de surprendre par adresse les plus rusées; et on ne comptait pas peu de gloire pendant la paix, quand on savait éloigner des campagnes les bêtes féroces, et mettre les laboureurs à couvert de leur irruption. Virgile fait du mérite du chasseur une des princi pales qualités de ses héros. Lausus equum domitor debellatorque ferarum. Nos aïeux ne le cédèrent ni aux Grecs, ni aux Romains, dans l'amour de la chasse : ce fut, après la guerre, celui de tous les exercices dont les Français s'occupèrent le plus, et ils passèrent pour la nation qui possédait le mieux cet art. Eginard disait Cependant si la chasse a ses partielle a aussi ses détracteurs; et cet exercice est peut-être celui dont on a dit le plus de bien et le plus de mal. Platon l'appèle un exercice divin; Saint Augustin un amusement féroce; Licurgue le recommande aux Grecs; Moïse le défend aux Juifs; Pline assure qu'il a donné naissance à l'état monarchique; Salluste veut qu'on l'abandonne aux esclaves ; Buffon voudrait qu'on le réservât aux héros cet auteur qui s'est déclaré l'apologiste de la chasse, prétend que c'est le seul amusement qui fasse diversion aux affaires, le seul délassement sans mollesse, le seul qui donne un plaisir vif sans langueur, sans mélange et sans |