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pièce de gibier, qui ne s'arrête point, dépasse la ligne de mire et le coup porte derrière.

Si c'est un lièvre ou un lapin, qu'on tire en courant, surtout lorsque c'est un peu éloigné, alors il ne reçoit que quelques dragées dans la croupe, et c'est un hasard si on l'arrête. Lorsque la pièce de gibier file en ligne droite, alors ce défaut ne saurait nuire. Il est donc très-essentiel d'accoutumer sa main à suivre toujours le gibier sans s'arrêter. C'est un point capital pour bien tirer.

Il n'est pas moins nécessaire de dévancer le gibier lorsqu'on tire en travers, et toujours en proportion de la distance. Si une perdrix, par exemple, traverse à la distance de trente ou trente-cinq pas, il suffit de la prendre en tête ou tout au plus à quelques doigts devant : il en est de même de la caille, de la bécasse, du faisan, du canard sauvage, quoique ces animaux aient l'œil moins vif que la perdrix; mais si l'on tire à cinquante, soixante, soixante-dix pas, il est nécessaire de devancer alors d'un demi-pied.

On doit pareillement tirer en avant d'un lièvre, d'un lapin, d'un renard, lorsqu'ils traversent, suivant l'éloignement où ils sont et suivant leur allure qui n'est pas toujours la même.

Il est convenable aussi, lorsqu'on tire à une grande distance, d'ajuster un peu au-dessus de la pièce de gibier, parce que la dragée ainsi que la balle, n'a qu'une certaine portée de-but-en-blanc, au-delà de laquelle elle commence à décrire une ligne parabolique.

Lorsqu'un lièvre file, le guidon doit toujours être pointé entre les deux oreilles.

L'usage seul apprend les distances où il convient de tirer; la bonne portée, celle où l'on doit tuer avec de la dragée n.o 4, une pièce de gibier quelconque, est depuis vingt cinq jusqu'à quarantecinq pas pour le poil, et jusqu'à cinquante pour la plume; toutefois il faut que le fusil et la poudre soient bons.

Un chasseur ne doit jamais tirer plus de vingt-cinq à trente coups sans laver son fusil; il faut à chaque coup essuyer

la pierre, le bassinet et la batterie ; cette précaution contribue beaucoup à faire partir le coup plus promptement. On ne doit jamais tirer avec une amorce de la veille. ( Magné de Marolles. )

Beaucoup de chasseurs, aujourd'hui se servent de fusils à pistons et à poudre fulminante; mais plus généralement encore on donne la préférence aux anciens fusils: sans contredit les fusils à poudre fulminante offrent de grands avantages; mais à côté de ces avantages sont aussi des inconvéniens. Il n'y a donc que l'expérience et le goût du chasseur, qui puissent déterminer le choix entre les anciens et les nouveaux fusils. Ce sujet important, nécessiterait des observations qui ne peuvent entrer dans le cadre de cet ouvrage; c'est pourquoi on s'abstient de porter aucun jugement à ce sujet.

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AVERTISSEMENT DE L'AUTEUR.

Afin de prévenir les reproches qu'on pourrait lui faire de s'être servi des idées et des opinions d'autrui, il indique ici les différens ouvrages qu'il a consultés, et dans lesquels il a puisé les matériaux qui ont servi à la compilation du Manuel des Chasseurs.

Traité de la chasse, par un anonyme ; Répertoire de jurisprudence et questions de droit, par M. MERLIN; les Lois rurales de la France, et Traité du voisinage, par M. FOURNEL; Manuel des Gardes-chasses, par RONDONNEAU; Bulletin des lois, code civil, code pénal annotés; le droit civil français, par TOULLIER; Code de la chasse et de la pêche par RoNDONNEAU; l'Homme des champs, par J. DELILLE; les Saisons, par SAINT--' LAMBERT; Hermite de la chaussée d'Antin, par M. DE JOUY; l'Encyclopédie.

Principes généraux de la jurisprudence sur le droit de chasse et de pêche, suivant le droit commun de la France, par M. HENRIQUEZ ; Dictionnaire théorique et pratique de la chasse et de la péche, par M. DELISLE DE SALLES; Recueil général des lois et des arrêts, par SIREY, avocat.

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