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tique les lacunes, les erreurs même se glisseront à notre insu; mais ce que nous osons revendiquer, c'est le soin scrupuleux que nous avons mis dans la composition.

Cette Statistique aura son utilité. Au point de vue des intérêts humains, beaucoup de nobles et pieuses familles y reconnaîtront leurs ancêtres; bien des prêtres y retrouveront leurs noms. Elle peut servir de préambule à l'histoire de la persécution religieuse dans le Diocèse, et demeurera en même temps, pour les biographes ecclésiastiques et pour les auteurs de monographies paroissiales, une source sûre et féconde où ils pourront puiser. Du reste, n'est-ce pas justice de sauver de l'oubli tous ces noms de fondateurs et bienfaiteurs de nos églises et de nos chapelles? Si le don a été emporté par la tempête révolutionnaire, si les biens ont été vendus et les temples ruinés, le bienfait demeure... Puisse Dieu bénir notre travail, en inspirant à d'autres l'amour et la passion des études d'histoire locale, pour rendre à notre beau Diocèse toute la gloire qui lui revient !

Pour élever ce monument qu'on appelle l'Histoire d'un Diocèse, il ne faut pas que la main d'un seul ouvrier: chacun doit y apporter sa pierre. Si dans les presbytères et les communautés l'on travaillait à rédiger des monographies locales, nous verrions bientôt surgir comme par enchantement cette œuvre capitale, dont l'exécution est si ardemment désirée. Il appartient surtout aux ecclésiastiques d'y prendre une part active par leur état ils ont la science et la grâce, et, nous osons le dire, ils doivent avoir les loisirs et le goût pour traiter ces questions qui sont de leur ressort. Dans ces temps gros de menaces, où toutes ces institutions catholiques qui ont eu le bonheur de survivre au grand bouleversement du siècle dernier, pourront dès demain peut-être disparaître dans un nouveau naufrage, c'est l'heure, l'heure pressante, de marquer définitivement les vestiges d'un passé qui fuit déjà loin de nous. La devise que nous prenons, notre force et notre lumière, c'est celle de nos Bibliophiles Bretons: PRO PATRIÆ LAUDE.

L'ABBÉ P. GRÉGOIRE.

DOYENNÉ DE CLISSON

Le Climat de Clisson, membre du grand-archidiaconé, contient 52 paroisses et 5 trèves. Il a pour chef-lieu St-Sébastien d'Aigne, près Nantes.

Il est borné au Nord, par le cours de la Loire, depuis Pirmil jusqu'à Liré inclusivement; à l'Est, d'abord par une ligne droite tracée de ce dernier point au prieuré de la Regrippière, puis par une ligne sinueuse enclavant Tillers, Montfaucon et Boussay; au Sud, par de capricieuses échancrures comprenant la Bruffière, la Bernardière, St-André-de-Treize-Voix, et laissant Montaigu, Rocheservière et la Grolle; à l'Ouest, par les paroisses de St-Colombin, St-Philbert, la Chevrolière, Pont-St-Martin et Rezé, dépendant du doyenné de Retz.

VILLE ET FAUBOURG DE CLISSON

(Clichon, 1038. - Clizo, 1075. Clicio, 1115. - Clizonum, 1181. Cliçon, 1226. Clisson, 1426.)

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L'an 855, l'évêque intrus Gislard, forcé de descendre du siège qu'il avait usurpé, céda à l'évêque canoniquement établi le Doyenné de Clisson: c'était donc dès cette époque reculée un chef-lieu ecclésiastique. On ne sait comment et à quelle date le vicaire perpétuel de Saint-Sébastiend'Aigne devint Doyen rural du climat. Le premier prébendé de la collégiale garda le titre, mais ne s'attribua jamais aucune juridiction ou droit de visite en dehors de son Chapitre. Du reste depuis de longues années déjà a dignité décanale n'est plus qu'honorifique.

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CLISSON, une des plus anciennes villes du pays nantais, capitale des marches communes de la Bretagne et du Poitou, renferme : quatre paroisses, une collégiale, deux prieurés séculiers sans résidence, un prieuré conventuel, une maison de Cordeliers, une commanderie annexe, un Hôpital général et un collège d'humanités.

CHAPITRE

Collégiale de Notre-Dame.

Ecclesia collegialis et parochialis de Beata Maria.

Olivier de Clisson, par son testament, fondait la Collégiale de Clisson, 1407. Marguerite sa fille exécuta les volontés paternelles en érigeant ce Chapitre en 1412; les bulles de Jean XXIII confirmèrent cette pieuse fondation.

Le bénéfice entretient un doyen, 6 prébendés et 6 semi-prébendés, exempts de la régale, du serment de fidélité et de joyeux avénement. La châtellenie de Montfaucon y est attribuée. On peut évaluer à 4,000 # le total des rentes annuelles en argent, dîmes, constituts et redevances, provenant de la terre dont le Chapitre est suzerain.

Les chanoines en corps nomment à la vicairie perpétuelle de Notre-Dame. Le doyen est logé il jouit de 600# de revenus ; les prébendés de 300 #; les semi-prébendés de 200 # seulement.

Telles sont les CHARGES: office divin, messe canoniale tous les jours, à 9 heures, vêpres à 4 heures; 4 messes chantées avec processions, aux fêtes de Saint-Marc et des Rogations, dans les églises de Gorges, de la Madeleine, de la Trinité et de Saint-Jacques ; 17 fêtes doubles célébrées avec le grand orgue; 2 processions à Saint-Jacques et au Château, et tous les dimanches avant la messe paroissiale autour de l'église; 656 messes chantées et 833 basses, de fondation.

Le PATRON est laïc: c'est le prince de Soubise, duc de RohanRohan, pair et maréchal de France, baron d'Avaugour, seigneur de Clisson et baron de Bretagne. Il nomme aux places de premier et second ordre; le bas-chœur est au choix du Chapitre lui-même.

L'église est collégiale et paroissiale à la fois. - Du XIV® au XVe siècle. Le maître-autel est récent, il est consacré ainsi que l'église. On voit les autels de SS. Pierre et Paul, de St Mandé, de N.-D.-de-Pitié, de St Jean-Baptiste, de la T. S. Trinité, de St Yves,

de St Sébastien. Il y a du côté de l'épître une chapelle dédiée à sainte Anne.

Dédicace, la veille de l'Assomption qui est la fête patronale.

MOBILIER Une relique de la Vraie-Croix enchâssée dans l'argent, 1 brancard garni de riche velours, 1 ciboire, 1 ostensoir, 8 calices, 1 croix processionnelle,1 crucifix, 1 lampe suspendue, 2 encensoirs, 1 bénitier, 2 chandeliers, 1 bassin avec ciseaux, le tout d'argent; - 25 chapes, 18 chasubles, 8 dalmatiques; -1 orgue à plusieurs jeux, 1 horloge, 2 cloches; - 1 bibliothèque sans manuscrits.

PERSONNEL:

Il doit se composer du doyen, de 12 chanoines, d'un sacriste, d'un diacre et d'un sous-diacre d'office, d'un sous-chantre, de 3 choristes, d'un organiste, et de 4 enfants de chœur.

Doyen: Pierre HALOUIN DE LA PÉNISSIÈRE, du diocèse de Luçon, né en 1727, par la démission de son frère Charles, nommé le 9 janvier 1776.

Prébendés: Augustin LESAYEULX, ex-curé de St-Jacques, né en 1725, chantre, nommé le 1er février 1759.

Pierre MONGIS, né à Boussay en 1731, nommé le 31 mai 1760. Joseph NOEL DE KERBODEC, né à Nantes en 1727, nommé le 18 juin 1763.

Jacques BUREAU, né à la Trinité en 1748, nommé le 15 février 1763.

François MOQUART, du diocèse, né en 1729, nommé le 15 mars 1755.

Guillaume LOQUET, né à Vigneux en 1735, nommé le 26 août

1782.

Semi-prébendés: Pierre TAFFONEAU, du diocèse de la Rochelle, né en 1723, nommé le 10 juin 1766.

Mathurin GABORIAUD, né à la Bernardière en 1726, sacriste et secrétaire, nommé le 1er octobre 1776.

François BEAUFRETON, né à Gétigné en 1724, ex-vicaire de Cugand, nommé le 22 avril 1781.

François LOIRET, né à Clisson en 1738, ex-vicaire de St-Hilairedu-Bois, nommé le 26 août 1782.

Pierre-Charles BRUNET, tonsuré du diocèse de la Rochelle, nommé le 5 avril 1789.

Jean BRAUD, vicaire perpétuel de N.-D., nommé en 1752.

Attachés à la Collégiale: Julien Durand, sous-chantre, depuis 12 ans.

Alphonse Petit, organiste.

Massicot, Boucaud, Pattier et Gouzy, prêtres bénéficiers et chapelains.

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VICAIRIE PERPÉTUELLE. PATRON Le Chapitre qui est curé primitif. Pop.: 600 hab.

Lorsque la collégiale fut fondée, la paroisse existait déjà depuis longtemps; elle doit être une des plus anciennes du diocèse. Quelques années après la formation du chapitre, la cure lui fut annexée, et à partir de cette époque, elle est restée vicairie sans titre décanal. Le titulaire est choisi dans le collège des chanoines.

Revenus Portion congrue, 700#; casuel évalué, 24#, une petite fondation de 12 messes, 17#. Le curé est logé de droit.

Charges: Administration des sacrements, le prône et les catéchismes, grand'messe à l'issue des matines les lundis de Pâques et de Pentecôte, les jours de St Jean et de St Etienne, messe basse chaque dimanche avant matines.

Titulaire: Jean BRAUD, né à Clisson en 1722, semi-prébendé, nommé 21 sept. 1762. — Il n'y a pas de vicaire amovible.

Eglise Le service de la paroisse se fait à la collégiale, à l'autel St-Mandé, dans la chapelle de Ste Anne.

Cimetière: Les inhumations des chanoines se font dans l'église; les fidèles sont portés au cimetière St-Gilles, en dehors de la ville.

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