34 Les Rivaux d'eux-mêmes." 5, Annonces & Nosices. A Paris, de l'Imprimerie de Moutard, rue des Mathurins, Hôtel de Cluni. Toi qui depuis dix ans, dans mon humble her mitage, Diffipais mes ennuis par ton charmant ramage; Toi qui de Philomele imitais ces accens Dont elle vient, chaque printemps, Animer le voisin bocage, Tu n'es plus !... Repofaat dans les bras du fom meil, Quel cri plaintif a caufé mon téveil ! Dans l'ombre j'ouvre la paupiere, Je ne diftingue rien; inquiet, agité, Je faifis dans l'obscurité Cet inftrument d'acier, d'où jaillit la lumiere Pour toi, dans ce fatal inftant 3 De la Parque je crois arrêter le cife an Hélas! mon efpérance est vaine, Tu péris, & mon fein eft ton premier tombeau Sous mes yeux à desfein laiffée, A chaque inftant du jour tá cage me dira: Sa vie eft comme une ombre en peu de » paffée ; » La tienne ainfi s'écoulera '«. temps (Par M. Lagache fils, d'Amiens. LES RIVAUX D'EUX-MÊMES, CONTE MORA L. SECONDE PARTIE. LA lettre de Raimond lui en attira une qui le combla de joie. وو lui Vous me donnez, MONSIEUR, écrivit Adele, un emploi qui doit me flatter, celui de votre furveillante; & je l'accepte avec plaifir. Le fils de l'ami de ma mere peut-il ne pas m'intéreffer? Plus il fuivra de près l'exemple qu'il a devant lui, & plus je ferai glorieufe qu'il veuille bien compter mon eftime pour quelque chofe. Je vous obferverai, puifque vous le voulez ; & tout le bien qu'on me dira de vous, me touchera fenfib'ement. Je vous préviens auffi que le mal que l'on m'en dirait ne me ferait pas moins fenfible. Je fuis même affez fiere pour n'être pas contente qu'on ne m'en dit que peu de bien; & puifque vous donnez carriere à mon ambition, je n'exige pas moins de vous que d'être un homme confidérable & diftingué dans votre état. Mais, s'il vous plaît, la furveillance fera réciproque entre nous. J'aurai peutêtre aufli befoin d'être animée par un peu |