Explication de la Charade, de l'Enigme & du Logogriphe du MERCURE dernier. Le mot de la Charade eft Bateau celui de l'Enigme eft Ecriture, celui du Logogriphe eft Gloire, où l'on trouve Loire, Loir, Or, Ire, Oie, Roi, Loi. 840.6 M558. CHAR AD E. 1792 ON fauche mon premier ; On rafe mon dernier On chante mon entier. J'At brillé noblement dans une vafte plaine Où s'agitalt ma tête avec fierté; Mais battue & captive, ai-je lieu d'être vaine ? Et plus d'un fans moi ne dort guere. Bien des enfans m'admettent dans leurs jeux, Pour certains fcélérats mon afpect eft affreux; (On n'eft pas difficile aux champs commeà la Cour) Mon nom fouvent le donne au feu d'un folamour. LOGO GRIPH E. Nous fommes deux feu-s très-gentilles, Nous nous prêtons affez aux doux propos d'amour. Nous écoutons comme des filles ; Mais nous ne jafons point ni la nuit ni lé jour. Nous grandiffons beaucoup dans certaines familles. Eft ce un grand bien? Oh! non, je le dis fans détour: L'on nous accable de vétilles ; Mais d'autres en chantant nous ont bien fait leur cour. Dans un plus grand détail voulez-vous nous con naître ? Nous allons à vos yeux décompofer notre être. Ce que tout Acteur doit fävoir; Ce que tout homme veut avoir; Un fleuve qui vers Tours va roulant fa belle onde, Et puis dans l'Océan s'abîmer fans retour ; Long-temps victime de l'Amour; Un monument facré de la sagesse humaine ; peine ; Un tiffu précieux, mais devenu commun ; Certain pronom qu'on nomme réciproque ; voque ; Un terme de refpect lorfque l'on parle au Roi. C'est tout pour nous tenir, Lecteur, écoute-toj, NOUVELLES LITTÉRAIRES. ANECDOTES intéressantes & fecretes de la Cour de Ruffie, tirées de fes Archives, avec quelques Anecdotes particulieres aux différens Peuples de cet Empire; publiées par un Voyageur qui a féjourné treize ans en Ruffie. A Paris, chez Buiffon, İmpLibraire, rue Haute-feuille, No. 20. Six Volumes in-12. Ces nouveaux Mémoires fur la Ruffie, quoique rédigés fans ordre & fans méthode, écrits avec trop peu de foin, n'en font pas moins ce que nous avons eu jufqu'ici de plus curieux & de plus inftructif fur cet immenfe Empire, dont la puiflance devient de jour en jour plus menaçante. On y trouve un tableau complet de fon état militaire, l'un des plus formidables de l'Europe; l'Auteur même, qui eft fort loin d'écrire en adulateur, & qui démontre, par une foule de faits décififs, tous les vices monftrueux des autres parties de l'Adminiftration, donne les plus grands éloges à celle du Militaire, & ne balance mais qui feule eft trop faible pour lui réfifter long-temps. Elle s'eft liée avec l'Antgleterre, Puiffance la plus à craindre pour elle par des forces navales, dont la fupériorité peut épouvanter toutes les provinces Ruffes de cette même Baltique, & détruire les Alattes, les arfenaux, les ports de la Ruffie. Elle latte en ce moment contre les efforts de la Pologne qui veut brifer fes fers, & qui, fi elle recouvrait fon indépendance, pourrait, dans l'occasion, donner la main aux Turcs pour contenir dans de juftes bernes cette puillance envahissante; mais les braves Polonais, malgré l'énergie de leur patriotifme, auront-ils affez de force & de moyens pour faire tête feuls à la Ruffie, fecondée de deux autres Puiffances. co-partageantes, qui étaient naturellement ennemies, quand cet intérêt de partage les a rapprochées, & que depuis d'autres intérêts d'humeur & de moment pouffent de concert à une union monftrueule, qui n'eft rien moins que le renversement de cette balance germanique, ouvrage du GrandFrédéric La tyrannie des Defpotes & la liberté des Peuples fe menacent aujourd'hui l'une. T'autre plus que jamais. La querelle ne ferait pas longue, & l'iffue n'en ferait pas douteufe, fi des multitudes pouvaient s'entendre & s'accorder auffi aifément que des individus couronnés. Mais n'eft-il pas à |