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poffible d'avoir plus d'amabilité fociale. En général tout le monde fe loue des Offieiers & Soldats Pruffiens.

Lettre au Rédacteur.

Extrait d'une Lettre du Cap, le 10 Mai 1792.

« Les Nègres de la Province du Nord les premiers révoltés, n'ont plus de camp que dans les montagnes; ce qui les a rendus jufqu'a préfent inexpugnables leurs principaux font aux quattiers de la Grande- Rivière, Dondon, GrandBoucan, commandés par leurs Chefs particuliers; ear ils paroiffent s'être déjà partagés ces riches contrées; ils defcendent de temps à autre dans les prairies pour attaquer les différens camps que nous y avons dans ces affaires partielles il y a des pertes de part & d'autre ; & il nous eft impoflible d'y avoir un avantage décifif › parce que quand les Nègres s'apperçoivent de leur foibleffe, ils s'enfuient. Nos principaux camps font à la Patra, au haut du Cap, au Limbi & à Jacquery; nous favons d'ailleurs que les Nègres ont beaucoup de Blancs prifonniers, & qu'il fe fe palle peu de jours fans qu'ils affaffinent ou incendient le peu d'établiffemens échappés jufqu'à préfent. Les Gens de couleur, en petit nombre dans cette Province, paroiffent fe bien conduire & font caufe commune avec les Blancs. »

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Dans la Province du Sud, les Gens de coufeur fe font montrés tels qu'ils font. Après avoir fair figner, le fer & le feu à la main, à plusieurs Paroifles & au Port-au-Prince, les concordats les plus ignominieux, ils ont foulevé les efclaves,

& mêlés avec eux, ils ont incendié & affaffiné; & malgré les cruautés commifes par ces ces Nègres, ils les ont furpaffé. Plufieurs quartiers paroitient, depuis peu de temps, avoir figné de bonne foi un traité d'union avec eux ; c'eft un facrifice qu'ils font à leur fortune. »

ce La Colonie n'a encore reçu que 2500 hommes, qui, divifés dans nombre de quartiers, ne font prefque pas de fenfation; on est à voir venir le complément des 6300 hommes annoncé dès Novembre dernier. Il vient de mouiiler dans li rade une frégate Angloife: elle donne pour prétexte que la Jamaïque l'envoyant en Angleterre, elle offre de porter les paquets. La France

ne doit-elle pas craindre que nous n'invoquions cette Puiffance dans l'extrémité où nous nous touvons ? »

<< Non contens de nous voir à la veille de périr, ne nous avifons-nous pas d'être aussi Démecrates, d'être divifés d'opinions, & de tourmenter le Pouvoir exécutif fans lequel nous ne pouvons fubfifter; des enragés Démocrates pouffent même le délire jufqu'à menacer de tuer les perfonnes attachées à l'ordre, à la tranquillité, à Tariftocratie enfin. L'Assemblée Coloriale, pour être par fois d'accord avec le Pouvoir exécutif, eft acculée de contre-révolution. »

« L'Affemblée Colonialé n'a point encore entamé la Conftitution. La Commiffion qu'elle a nommée à cet effet doit cependant lui montrer fon travail, Samedi : elle a décrété qu'elle ne vouloit plus de galeries; mais les brouillons qui ne manquent pas dans cette Ville, la menacent. tous les jours d'entrer par force, Les Loix font fans force, on ne reconnoît aucune autorité; l'infubordination des troupes Patriotes & de ligne eft à son comble, »

Précis des Séances du 15, 16, 17.

Séance de Dimanche 15. Une lettre du District de Sarrelouis annonce comme certaine la préfence des ennemis dans l'Electorat de Trèves. Le Comité Diplomatique fera un rapport fur cet objet. -Décrété que le Miniftre rendra compte du nombre des Fédérés qui font à Paris; que les Gardes Françoifes formeront un Corps de Gendarmerie à Paris, & que les troupes de ligne qui font dans cette Ville fe rendront aux frontières.-On a défendu aux Suiffes de porter le Drapeau blanc qu'ils ont confervé; demain rapport fur les capitulations Suiffes. Lettre du Général la Morlière qui demande la permilion de mettre en état de défenfe les Communes riveraines du Rhin. Rapport ordonné fur cet objet ainsi que fur une demande de 7,000 fufils pour le Département du Haut

Rhin.

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Séance du Lundi 16. On a fufpendu Texécution du Décret qui accorde 100,coo!. à un fieur la Reynie pour avoir dénoncé une fabrication de faux affignats. On dénonce un tripot du Palais-Royal où un Fédéré a été affaffiné, il demande une loi contre les jeux. On a adopté un projet fur l'augmen

tation des Officiers attachés au fervice des places. Le Général la Morlière eft autorifé a mettre en état de guerre tous les poftes qu'il jugera convenable.-M. Manuel eft venu faire l'apologie de la journée du 20, la fienne enfuite. Il a injurié le Roi, M. de la Fayette, & a été admis aux honneurs de la Séance & des applaudiffemens.-On lit une Note officielle qui annonce la neutralité du Danemarck & fon refus d'entrer dans la coalition contre la France. Décrété que M. Luckner fera entendu à la barre fur fon voyage.-Décrété qu'on attaquera les Princes Allemands qui font en état d'hoftilités contre la France. - Des Patriotes Arléfiens, Fédérés, viennent fe plaindre qu'on les a mal reçus à Lyon, & demandent que le Département de Rhône & Loire foit en conféquence caffé. On propofe un Décret fur la manière dont les Autrichiens & Pruffiens- traiteront les Gardes Nationaux.

Séance du mardi 17. Le Miniftre de la Juftice donne l'explication du prétendu Tribunal établi au Château pour entendre quelques témoins fur la journée du 20. On décrète que l'armée de terre fera portée à 450 mille hommes & les moyens d'en faire la levée. Une députation de Fédérés paroft à la Barre, elle propofe la fufpenfion du Pouvoir Exécutif, la

deftruction de tous les Etats- Majors un Décret d'accufation' contre M. Lafayette & le renouvellement de tous les Pouvoirs Adminiftratifs & Militaires.

Une Lettre du Roi annonce que le Roi a confié le Ministère de l'intérieur, par interim, à M. de Joly. On lit une Lettre de M. Luckner qui annonce que nos forces font inférieures à celles de l'ennemi & qu'il n'aime point les Jacobins. Une Lettre de Stutgard écrite par M. de Maifon - Neuve annorce que des Couriers ont été expédiés dans la Souabe & les Electorats Eccléfiaftiques pour hâter la marche des troupes Autrichiennes. M. le Jofne inftruit l'Affemblée que l'ennemi eft entré dans Orchies, ya pillé quelques maifons & fait quelques prifon

niers.

ERRAT A.

Faute à corriger dans le Numéro 28, page TII, avant-dernière ligne, Partez; lifez : Parlez.

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