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dans le décret que les débats ne devoient ni détourner ni modifier.

Le rapporteur avoit dit : « Ce n'est qu'hier à la fin de la féance que vous avez renvoyé cette affaire à votre comité. Vous concevez aifément, qu'un temps fi court fuffit à peine à l'examen des pièces. » M. Boulanger veut qu'on life toutes les pièces, pour favoir fi elles font concordantes avec le rapport du comité. L'Asfemblée décrète que les pièces ne feront pas lues. « Je demande, s'écrie M. Gorguereau que le décret que vous venez de rendre, foit conver i en loi, & envoyé aux tribunaux. » M. Guadet a d'abord prétendu que la lecture des pièces tourneroit à l'honneur du maire ; que c'étoit par un fentiment de bienveillance que M. Boulanger la defiroit; & enfuite, qu'il feroit fort inutile de les lire, qu'elles ne méritoient aucune confiance & confumeroient trop de temps; qu'ainfi l'on devoit mettre aux voix le projet de décret.

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Si l'Affemblée ne veut pas être complice des attentats du 20, a dit M. Delfaux, qu'il foit permis de parler fur le projet de la commiffion......» Sans imputer tous les crimes au maire, l'opinant a rappellé que le maire étoit prévenu des difpofitions des attroupemens 5 qu'exerçant fur le peuple l'influence d'opinion dont il de vante, il devoit avoir les plus vives inquiétudes, ne pas quitter un inftant le raffemblement qui marchoit au château, l'y fuivre, & fi la perfuafion devenoit inutile, fe teffouvenir de la mort glorieufe du maire d'Etampes.

Après un réfumé des attentats du 20 juin M. Dalmas a dit : « Les miniftres de ces forfaits moins pervers que leurs inftigateurs, ont

reculé d'effroi devant la férénité & la fermeté du Roi; & le grand caractère qu'il a montré au milieu de cet orage eft la meilleure réponse aux diatribes que la méchanceté fe permet tous les jours... Que des hommes impies, dont l'unique tâche elt d'empoifonner l'opinion publique, n'aient pas craint de préfenter cet évènement comme la réponse du peuple à la lettre de M. la Fayette; qu'ils aient cu l'impuleur de dife qu'ils n'ont vu là que la grandeur & Tenergie d'un peuple libre, & que l'on ne peut appeler défordres quelques portes enfoncées, quelques vitres caffées dans une maifon dont on ne cont noiffoit pas les iflues... Les bons citoyens ont vu dans cette journée malheureufe, non l'effor de la liberté, mais celui d'une licence effrénée & fans exemple, non l'exercice du droit facré des pétitions, mais un attentat réel... »

Il a rappellé la difperfion affectée des municipaux, l'inaction du maire à la grêve, tandis que le danger étoit au château, l'inaction de M. Manuel, qu'on a vu fans écharpe dans le jardin des Tuileries, la connivence de ceux des magiltrats qui levèrent les confignes données pour empêcher Fattroupement de pénétrer dans les cours; que, dès le 16, le maire favoit que, le 20, une foule armée préfenteroit au corps législatif & au Roi une pétition violente & fanguinaire; qu'il devoit oppofer la force légale aux premiers rafflemble mens, ainfi qu'il l'avoit fait fouvent & avec fuccès lorsqu'il l'avoit fincèrement voulu, au lieu de légitimer la rébellion par la perfide combina fon des diverfes armes qui rendoit impoTible la répreffion de tout excès prévu, annoncé hautement' par des clameurs & des bannières exécrables; que le maire, arrivé après des heures

de crimes, ne parut pas s'émouvoir, & parle emphatiquement aux féditieux, de l'énergie & de la dignité du peuple qui venoit d'outrager & de menacer le Roi & fa famille.

M. Dalmas improuvoit la municipalité, non de n'avoir pas fait couler le fang, exagération d'imbécilles ou d'hypocrites factieux avides de fang; mais d'avoir toléré l'insurrection armée qui pouvoit répandre celui de la famille royale & du peuple. Il a dit que Paris, la France, l'Europe, avoient en horreur les forfaits du 20 juin, & que leur impunité feroit l'injuftice la plus impolitique pour l'Affemblée elle-même. M. Lecointre-Puyravaux a demandé qu'on fit à M. Dalmas « les mêmes honneurs qu'à M. Ribes », qu'on le déclarât en délire (bravo!). M. d'Averhoult a auffi parlé contre le maire, & des cris: à bas, à bas, l'ont auffi réfuté. «Par la faute de qui le raffemblement illégal avoit-il du canon, a demandé M. Genty? » M. Giraud difoit que le maire ne cefferoit pas d'être en pénitence, quand même il affifteroit à la fédération avec fon écharpe; que les Parifiens jugeroient l'Affemblée après le moment d'ivreffe, & il propofoit l'appel nominal pour que la France connût ceux qui préféreroient les principes à l'un des: 40,000 maires.

Ou la municipalité eft criminelle d'avoir Jaiffé fe former & agir de pareils attroupemens armés, ou le décret qui l'innocentera, déclarera, qu'elle eft dans l'impoffibilité phyfique d'em-. pêcher les émeutes, les révoltes, les attentats, que des portes foient brifées à coups de hâche, le canon porté jufque dans l'afyle d'une autorité confrituée, les outrages & des menaces de mort prodigués pour faire violence à cette autorité,

obfervoit en fubftance M. Coubé du Tarn, » En preffant cet argument inéludable, il propofoit à l'Affemblée d'aller établir les féances à Rouen, ou dans telle ville où les citoyens refpectent, où les magiftrats font règner les loix.

L'Aemblée a mis aux voix & rejetté cette propofition, & décrète qu'elle lève la fafpenfion de M. Pétion, annulle le renvoi aux tribunaux quant à la conduite administrative du maire; ajourne la décifion fur la fufpenfion du procu reur de la commune jufqu'à ce que celui-ci ait été entendu, ordonne que le préfent décret fera envoyé, ce foir, par le pouvoir exécutif, à la municipalité & au département, & enjoint au miniftre de la juftice de rendre compte, fous trois jours, des pourfuites qui ont dû être faites contre les fauteurs des défordres du 20 juin ; article contenant une fingulière contradiction puifqu'il inculpe d'impofture manifefte le vertueux maire dont les rapports n'ont ceffé d'affirmer qu'il n'y avoit cu aucun défordre.

Malgré le vœu très-prononcé d'un grand nombre de Départemens & de villes contre les attentats du 20 Juin, le Maire de Paris a été déclaré irréprochable, & fon triomphe a éclaté à la Fédération, où le Peuple n'a ceffé de crier: Vive Pétion, vive le vertueux Pétion. Son nom étoit fur les chapeaux & les bannières des fociétés popu laires. La préfence du Roi, de la Cour perfécutée, facrifiée, donnoit encore un re

de crimes, ne parut pas s'émouvoir, & parle emphatiquement aux féditieux, de l'énergie & de la dignité du peuple qui venoit d'outrager & de menacer le Roi & fa famille.

M. Dalmas improuvoit la municipalité, non de n'avoir pas fait couler le fang, exagération d'imbécilles ou d'hypocrites factieux avides de fang; mais d'avoir toléré l'infurrection armée qui pouvoit répandre celui de la famille royale & du peuple. Il a dit que Paris, la France l'Europe, avoient en horreur les forfaits du 20 juin, & que leur impunité feroit l'injuftice la plus impolitique pour l'Affemblée elle-même. M. Lecointre-Puyravaux a demandé qu'on fit à M. Dalmas « les mêmes honneurs qu'à M. Ribes », qu'on le déclarât en délire (bravo!). M. d'Averhoult a auffi parlé contre le maire, & des cris à bas, à bas, l'ont auffi réfuté. «Par la faute de qui le raffemblement illégal avoit-il du canon, a demandé M. Genty? » M. Giraud difoit que le maire ne cefferoit pas d'être en pénitence, quand même il affifteroit à la fédération avec fen écharpe; que les Parifiens jugeroient l'Affemblée après le moment d'ivreffe, & il proposoit l'appel nominal pour que la France connût ceux qui préféreroient les principes à l'un des: 40,000 maires.

Ou la municipalité eft criminelle d'avoir Jaiffé fe former & agir de pareils attroupemens armés, ou le décret qui l'innocentera, déclarera, qu'elle eft dans l'impoffibilité phyfique d'em-, pêcher les émeutes, les révoltes, les attentats, que des portes foient brifées à coups de hâche, le canon porté jufque dans l'afyle d'une autorité confrituée, les outrages & des menaces de mort prodigués pour faire violence à certe autorité,

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