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& de vous. Vous avez fait le ferment de vivre libres ou de mourir. Elle fait que vous le tiendrez, & elle jure de vous en donner l'exemple mais il ne s'agit pas de braver la mort, il faut vaincre & vous le pouvez, fi vous abjurcz vos haines, fi vous oubliez vos diffentions po litiques, fi vous vous ralliez tous à la caufe

commune, »

« Les nations vous contemplent; étonnez-les par le déploiement majeftueux de vos forces & d'un grand caractère. Union, refpet pour les ́ loix, pour les chefs, pour les autorités conftituées; courage inébranlable, & bientôt la victoire couronnera de palmes l'autel de la libertés & bientôt les peuples qu'on arme aujourd'hui contre votre conftitution, ambitionnerout de s'unir à vous par les liens d'une douce fraternité. »

L'Affemblée nationale à l'armée Françoife.

« Braves guerriers, l'Affemblée nationale vient de proclamer le danger de la patrie: c'efb proclamer la force de l'Empire, c'eft annoncer que bient i jeuneffe Françoife fe portera fous les drapeaux de la liberté. Vous l'inftrairez à vaincre vous lui montrerez le chemin de la gloire. 35

Au fignal du danger de la patrie, vous fentez redoubler votre ardeur. Guerriers » que la dif cipline en dirige les mouvemens; elle feule garantit la victoire. Ayez ce courage calme & froid que doit vous donner le fentiment de vos forces.

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ce Une véritable armée eft un corps immenfe mis en mouvement par une feule tête. Il ne peut rien fans fubordination paffive de grade en gradey depuis le foldat jufqu'au général. Guerriers,

imirez le dévouement de d'Affas & le courage dù brave Pie. Méritez les honneurs que Ja patric réferve a ceux qui combattent pour elle ils feront dignes de vous. »

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Noubliez pas que c'eft votre conftitution qu'on attaque. On veut vous faire defcendre du ang glorieux des peuples libres. Eh bien ! braves guerriers, il faut que la conftitution Triomphe, ou que la nation Fiar çoile le couvre d'une honte ineffaçable. »

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« De toutes parts vos concitoyens fe difpofeno à vous feconder. N'en doutez pas, il n'est aucun François qui balance; il n'en eft aucun qui dans ces jours de péril & de gloire, s'expole à déshonorer fa vie par une lâche & honteuse inacsion. Qu'il feroit malheureux celui qui ne pourroit pas dire un jour à fes enfans, à fes concitoyens « Et moi auffi, je combattois quand notre liberté fut attaquée. J'étois à la journée où les armes Françoites triomphèrent de nos ennemis; j'ai défendu les remparts de la ville qu'ils attaquèrent en vain ; & mon fang a coulé ael jour pour la patrie, la liberté, l'égalité.

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Du mercredi, féance du foir.

Des citoyens de Versailles demandent un dés eret d'accufation contre M. de la Fayette, & la deftitution du directoire de leur département de Seine & Oife, pour avoir fit une adreffe au Roi en adhésion à l'arrêté du département de la Somme concernant les attentats du 20 juin. M. Becquey follicite un rapport fur ces évènemens & croit l'honneur de l'Affemblée intéreffé à la punition de pareils crimes. « Il n'y a eu d'atten→ tats le 20 juin, répond M. Baqire, que dans Fumagination de ceux qui auroient defié qu'ít

s'en fût commis. J'invoque la queftion_préalab'é fur les ridicules obfervations de M. Becquey.» L'Affemblée eft paffée à l'ordre du jour fur la motion de M. Becquey, & a renvoyé la pétiti n de Verfailles à la commiffion des doaze, aux grands applaudiffement des galeries.

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Un membre a propofé de ftatuer que les féances du confeil du Roi faient publiques. M. Hebert a dit qu'une parcile queftion, mite en délibération feroit « la honte de l'Affemblée dans toure l'Europe. On a déciété qu'il n'y avoit pas lieu à dilibérer.

Quelques foi difant citoyens de Reims lifent, à la barre, une pérition qu'ils annoncent être figrée de 40,000 Champenois, pour cbtenir l'exemption de la fanction pour les décrets d'urgence (re qui feroit l'abolition du veto), & le rétablifiement de la conftitution dans la pureté originelle. On s'oppose à la lecture. M. Bazire foutient que ces adieffes four le meilleur moyen de conneître la volonté générale dont l'énoncé eft la loi. M. Dumas qui occupoir le fauteuil, croit de fon devoir d'arrêter le cours d'auffi infâmes propofitions de parjure, aux termes exprès des . fermens du 14 janvier, & du 7 de ce mois. Pfeurs voix lui crrent vous n'en avez pas le droit'; d'autres : à bas, M. Dumas; bas; defcendez de la. Remplacé par M. Lacroix, il wole à la tribune. Après deux épreuves on detrère que M. Dumas ne fera pas entendu. M. Boulanger repréfente que l'Aemblée a juré de n'écouter aucune propofition contraire à l'acte conftitutioanel. On le hue, & la pétition eft renvoyée à la commiffion des douze,

Autres pétionnaires qui viennent de travailler au champ de la fédération & qui maniant à lafois le feepte & la pelle, votent pour la réine

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tégration de MM. Pétion & Manuel, la deftig tution du département, l'accufation « d'un gée néral calomniateur de fon armée qui n'est pas lui (bravo!) » & des miniftres qui ont donné leur démiffion. Enfin ces nouveaux conftituans defirent un mode légal de réfiftance à l'oppreffion, & défient au milieu de la falle avec leurs hottes, leurs pelles, &c. au bruit des applau diffemens qui ont porté la pétition à la commisfion des douze,

Plufieurs députations de gens innommés fe qualifiant fections de Paris, rabachent la demande de réintégrer le vertueux maire, & de punir le département & le général la Fayette. D'autres fe difant « 40,000 ouvriers travaillant dans les .bâtimens » expriment les mêmes vœux & reçoivent les mêmes honneurs.

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On parle de mandats d'amener décernés par un juge de paix contre M. Pétion & Manuel; on craint des mandats d'arrêt pour cette nuit. M. Cambon annonce, fans preuve, plus de 30 mandats d'amener lancés contre des légiflateurs ; quel-* qu'un y ajoute l'enlèvement de canonniers, patriotes accufés d'avoir montré leur civisme le 20 juin. Ici nous femmes invulnérables, dit un atre. M. Rouyer, Thariot, &c. déclament pour le vertueux maire; M. Bazire contre « le tribunal de lang » que forment aux Tuileries, des juges de paix qui y veillent à la sûreté du Roi. M. Chabot fe joint à M. Bazire. M. Ifnard accufe « une cour audacieufe de provoquer la guerre civile & vest que le peuple refte calme. Ieft heurs ap ès minuit. L'Affemblée décrète qu'on ira réveiller fes membres abfens & qu'elle tiendra féance toute la ruit. Deux particuliers armés l'un d'un poignard, l'autre de piftolets font amenés à la barre; mais rien në

prend. Ils ont rêvé qu'on enlevoit des canons & reçoivent les honneurs de la féance. Des témoins atteftent que le vertueux Pétion eft bien tranquille dans fon lit, que les patriotes veillent que tout eft calme. La féance n'eft pas levée elle eft fimplement fufpendue jufqu'à neuf heures, ce qui eft bien différent.

Du jeudi, 12 juillet.

Un rapport, au nom de la commiffion des douze & quelques débats entre MM. Genfonné & Guadet, ont fubftitué au tribunal de fang des juges de paix qu'on difoit réunis dans le château depuis les crimes du 20 juin, de fimples ates de police. Un décret a renvoyé cette dénonciation au pouvoir exécutif, avec ordre au miniftre de la juftice de rendre compte, fous trois jours, des melures qu'il aura prifes.

Sur les plaintes de la commune de Strasbourg indignée d'une lettre où M. Roland tranfmettoit aux municipaux de cette ville des délations anonymes qui leur imputoit des projets de trahison, & fur leur demande de nommer ces lâches délateurs, M. Tardiveau ayant loué la follicitude du miniftre patriots, & le jufte intérêt de la commune pour les magiftrats, l'Affemblée eft paffée à l'ordre du jour ainfi motivé.

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Après un beau difcours fur l'égalité philosophique, il a été décrété que les membres du corps légillatif porteront, dans, le lieu de fes féances, & quand ils feront partie d'une députation, un ruban aux couleurs, à 3 bandes ondées, placé en fautoir, avec les tables de la loi attachées fon extrémité, le livre fera de métal doré & ouvert. On lira fur le folio recto, les mots droits de l'homme; & fur le folia verfo, le mot

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