de l'extraordinaire verfera à la tréforerie, d'abord les 13,391,325 livres ; & enfuite 35,495.443 liv. pour dépenses extraordinaires & avances faites aux départemens; total, 48 millions, 796,767 liv., qui avec 35,270,000 liv. de recette, donnert 84 millions & plus de dépenfe payée dans le mois de ju n.

M. Jacob Dupont a représenté que 48,796,767). de défit par mois (ce qui feroit 585 millions. 561 204 liv. de déficit pour l'année, dix fois le déficit qui a caufé la révolution) appelloient Fattention de l'Affembée fur les finances dont Jes orateurs qui veulent fauver la patrie avec des formules ↑ ne parlent pas « comme fi l'en pouvoit faire la guerre fans fonds. » Il a dit qu'en calculant les revenus de la Pruffe & de Autriche & la dette de celle-ci, la France auroit de juftes motifs de fe tranquillifer; qu'il faudroit fuppofer qu'à chaque individu François défariné feroit attaché un Pruffien ou un Autrichien armé pour fubjuguer le royaume; que cose hypothèle étant d'une abfurdité palpable, on devoir s'occuper des finances; que les 300 derniers millions d'affigna's feront épuifés le mois prochain... Sur la motion, on a décrété que les féances des mardi, jeudi & famedi foir feront uniquement employées aux objets de finances que le miniftic hatera la perception & que la municipalité & le département de Paris rendront compte de la leur tous les huit jours à la bane.

Le ministre de la justice a lu le compte général du ministère, & a commencé par prouver que la juftice & la loi du 25 mars 1791, téprouvent ég 1:ment nne refponfabilité folidaire. Pour le ministre de l'intérieur, il s'en eft référé à fon dern er mémoire, en ajoutant que les fo No. 29, 24 Juillet 1794

H

ciétés populaires entravent les autorités & proIvoquent le défordre & même le meurtre. Sur les contributions, il a dit que le recouvrement eft lent. Le timbre, l'enregistrement, les douanes offrent des produits fatisfaifans; les forêts le détruifent; le falpêtre renchérit; on ne manque pas de poudre; la recette des leteries diminuc par le nombre des bureaux frauduleux. La marine attend le complément de beaucoup de loix inexécutables. Suit l'état des bâtimens en mer & dans les ports. St. Domingue touche à fa deftruction totale; la Martinique répare les pertes; les autres colonies font paifibles. On hira fépa· rément le mimoiré du miniftre des affaires étran

gères. Celui de la guerre porte à 248,000 hommes de troupes de ligne & de volontaires, toutes les forces di ponibles; l'armée du Nord 45,000; l'armée du centre 50,000; l'armée du Rhin 65,000; l'armée du Midi 40,000 ; & le refte des 248,000 employé à la garde des places. Les - approvifionnemens abondent par- tour. Les places importantes font en état de défenfe; la difcipline fe rétablit peu à peu. Dans le département de la juftice, l'impuiffance des tribunaux, le manque de fonds ou de juges, l'infuffifacce des moyens de répralion de délits, la fufpenfion prochaine du cours de la juftice dans la capitale... Tel eft le réfumé du compte rendu.

Alors M. Dejely a dit au nom de tous les miniftres N'ayant accepté le ministère qu'avec l'intention de faire le bien, le moment où nous ne pouvons plus le faire eft celui où nous devons y renoncer. Nous avons l'honneur de vous inftruire que ce matin nous avens tous donné notre démiflion au Roi (applaudiffemens réitérés

des galeries qui ont hué les miniftres lorsqu'ils font fortis)».

cc

M. Koch a lu le mémoire relatif aux affaires étrangères. En voici la fubftance. En général les puiffances de l'Europe ont des difpofitions peu favorable aux révolations & à la conftitution Françoife. L'Autriche & la Pruffe vont l'attaguer. La neutralité de l'Empire eft incertaine. Catherine II s'occupe plus de la Pologne & n'a accordé qu'une frégate aux émigrés François uniquement pour débarraffer la Ruffie de leur préfence & de leurs follicitations. » Tout fait efpérer la neutralité de la Suède & du Danemarck. La cour de Turin menace. La réunion d'Avignon nous a mis en rupture ouverte avec le Pape (éclats de rire). Venife paroît vouloir défendre les ports de Furnes & de Trieste Gênes, Florence & le Portugal ferent neutres. L'Espagne n'accède point à la coalition. La France peut compter fur les cantons de Bâle, Zurick,- Lu

ene, la république du Valais, & une partie des Ligues Grifes. Il faut furveiller Genève. Les Anglois chériffent & eftiment infiniment les François depuis la révolution; mais il eft pru-. dent de fe méfier des prétextes que le gouvernement Britannique s'eft réservés dans la dernière no.e. Il feroit poffible que la neutralité des Provinces-anies ne fût qu'illufoire. Les Américains font de tendres frères trop éloignés & peu puiffans. On titeroit un grand parti de l'alliance de la Pologne en renouant avec la Turquie. « Telle est la fituation de l'Europe. Ce court tableau préfente beaucoup d'ennemis, peu d'alliés sûrs; mais les heureux effets du touchant fpectacle qu'offrit hier (famedi 7) l'Affemblée nationale... ( murmures ) » On a décrété l'impreffion de ce mémoire.

Alors a commencé la difcuffion fur la question: e Déclarera-t-on que la patrie eft en danger?» Un volume ne contiend: oit pas tout ce que divers orateurs ont dit fur la néceffité, les prodigieux effers, l'inutilité ou le danger de la proclamation de cette formule.

M. Lamourette la trouvoit imprudente, & propre à jetter l'alarme dans les campagnes à la veille des moitfons, à priver le laboureur des bras dont il a befoin; & l'évêque affermenté de Lyon recrutoit l'armée au moyen d'une adrefle aux François, contenant le procès-verbal de la mémorable féance du famedi 7. Il propoloit de s'unir au Roi, & de prononcer la cefation de toute recherche relative à la malheureuse journée du 20 juin, & à la suspension des deux municipaux.

De tout ce qu'on a dit & redit & qu'il a répété, M. Lamarque a conclu que le falúc public d'pendoit de la promulgation de la formile. Les galerics ont conftarent hué ceux qu'elle n'extafioit pas, & l'ont couronnée de hruyans applaudiffemens chaque fois que queiqu'un la propofoit comme indifpenfable. « Je frémis d'horreur, s'est écrié M. Dorify, en entendant applaudir au danger de la pattie. »

On demandoit l'impreffio du difcours de M. Lamarque. M. de Girardin trouvoit auffi le danger de la patrie dans la dépenfe pour trop d'impreflion, &a dit plaifamment « Je crois qu'il n'y a pas befoin de faire imprimer ce difcours pour tre parfaitement für de la neutralité de la Pofogne. L'impreffion eft décrétée au grand pla fir des galeries. La démiffion des miniftres confirmoit la néceffié de la formule aux yeux de M. Thurior, On proroge la difcution au lendemain.

Du mardi, féance du foir.

M. Collot d'Herbois, orateur d'une députation de citoyens de Paris, eft venu à la barre demander un décret d'accufation contre M. de la Fayette, qu'il a traité de « foldat, factieux », organe des vœux des tyrans conjurés contre l'Affemblée. S'il rettoit impuni, « on fe diroit le 14 julter: Oui, c'eft la fête de la liberté; mais peut-être aufli la Fayette nous prépare dat s trois jours un anniverfaire de carnage. » Grands applaudiffemens des galeries & d'une partie de l'Af femblée. L'orateur & tous fes co-pétitionnaires font des jacobins, obferve M. Delfaux, & il defire que « l'elp it de faction & de vengeance feit hvré au mépris qu'il doit infpirer à tout bon citoyen, M. Goupilleau crie que M. Delfaux a été rayé de la lifte des jacobins. « Il a été chaffé, ajoute M. Brival. -- Je m'en fais honneur, répond M. Delfaux. L'on a envoyé la pétition à la commiffion des douze, & accordé les honneurs de la féance aux pétitionnaires.

כל

Une lettre de la municipalité de Paris représente que l'arrivée des fédérés va augmenter la confommation. Il lui faut 1,800,oco liv. pour acheter des grains... Au comité d'agriculture & de com

berce.

A compter d'après-demain, toutes les tribunes de l'Affemblée feront laiffées aux fédérés pendant tout leur séjour, afin qu'ils le pénètrent de les principes, pour les défendre fur les frontières, a dit M. Cambon. » Oa règlera le mode d'admiffion,

Des citoyens de Corbeil félicitent le corps lé giflarif de la touchante réunion du' famedi 73 mention honorable & admis à la féance.