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ftériles..... Les Rois font mûrs ils veulent prévenir le moment de leur chite; c'eft ici une guerre à mort.... Les cours... favent bien que les jacobins ne font pas une, puiffance, qu'ils n'ont ni argent, ni moyens, ni même d'émiffaires; mais que les affemblées font des volcans qui lancent fans ceffe une lave inflammable fur la tête des tyrans ; qu'ils n'ont pas de poignards, mais qu'ils combattent avec l'évangile de la conftitution &... fe feroient bien plus de profés que les tyrans & que les clubs tyrannicides qui ne tuent perfonne ou même qui fe concilient avec les tytans (bravo!)..... Il faut donc déclarer que la patrie eft en danger......; recourir aux moyens s extraordinaires....; que la nation fe lève toute entière....; que Sagonte reffufcite parmi nous...... Qui de nous peut fe familiarifer avec l'idée de l'entrée triomphale des troupes Proffiennes ?.... Quel homme fe rappelJant nos fêtes civiques, nos affemblées politiques.... ne frémiroit pas de rage s'il fe voyoit forcé de s'agenouiller devant un féroce Houlan? Périffe plutôt Paris !.... »

« Déclarez, fans défemparer, que la patrie eft er danger & votre permanence; que des couriers portent ce décret folemnel dans tous les départemens.... Si le pouvoir exécutif refufe de s'unir à vous...... Ici je m'arrête. Le falut du peuple vous infpirera.... J'ai bien réfléchi à ces mefures.... Mon filence feroit un crime..... Je peindrai le pouvoir exécutif.... Le mal qu'il a fait... Un jour ne change pas un homme... Je me regarderois comme un traître... fi je croyois cette converfion inattendue.... Frapper la cour des Tuileries, c'eft frapper tous les traîtres d'un faul coup... l'abcès eft dans la tête. 22.

Après avoir inculpé fon Roi autant qu'il a voulu, M. Briffot a propofé de juger le Roi ; de rendre les miniftres folidairement refponfables des mesures deftinées à remplacer les décrets frappés du veto (quoiqu'ils ne doivent exécuter que des décrets fanctionnés ou exempts de fanction); refponfabilité qui, felon M. -Briffot, «ne gênera pas la liberté des opinions; de décréter d'accufation les miniftres des affaires étrangères, de la guerre & de l'intérieur; d'informer contre le comité Autrichien ; de créer une commiffion de sûreté, commiffion fecrette, expéditive, compofée d'un très-petit nombre de patriotes intrépides, qu'on chargeroit de toutes les accufations de haute trahifon; d'accélérer l'exécution des fentences de la haute-cour; de punir le général pétitionnaire, vendre les biens des émigrés, leur ôter l'espoir d'aminiftie qui les enhardit, & maintenir les fociétés populaires. Soyez peuple, éternellement peuple; ne diftinguez pas les propriétaires des non-propriétaires; éclairez toutes les dépenses de la lifte civile; que l'Affemblée foit le feul comité du Roi, le peuple fon confident; que. les piques fe mêlent avec les fufils pour le garder; & qu'il foit, au milieu de tous, un homme du 14 juillet. » Ce difcours a emporté les applaudiffemens des galeries.

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Le miniftre de la juftice a lu un mémoire fr tous les objets relatifs à fon département; annoncé la fanction donnée au décret dus concernant les mesures à prendre lorfqu'on aura déclaré le danger de la patrie; informé l'Affemblée que M. Roederer avoit écrit à M. TerrierMonciel que le procès-verbal de la féance du département où MM, Pétion & Manuel furent

que «

fufpendus, bien que duement rédigé & figné, n'avoit pu être arrêté défit itivement dans les regiftres en confeil général. Là delus grands débats. MM. Dufaulx, Guérin, Thuriot, Chambon, Guadet & Morillon s'évertuent à trouver le département coupable. M. Thuriet affirme Pétion n'eft pas un hommé de bien il n'y a plus de vertu fur la terre ». On cite la loi. Elle ordonne que les délibérations feront rédigées & fignées, affernblée du confeil tenante. Selon M. Foffey, cela lignifie qu'on les fignera dans une féance & non féparément. Les accufateurs du département foutiennent que cela fignifie que les délibérations doivent être fignées dans la même féance où elles font conclues. Quelqu'un obferve que les décrets de l'Affemblée font fanctionnés, cxécutés, intitulés : extrait du procès-verbal, même avant que le procèsverbal foit rédigé & figné; que ceux du mois de mars ne font pas encore fignés. M. Blöndel, fecrétaire du département, eft mandé, apporte les regiftres. La délibération eft fignée fur la minute, le fera dans les regiftres, féance nante. On argumente de la différence de la minute & du registre. M. Nérin attefte que tel est le procédé de tous les corps adminiftratifs. Ma Goupilleau dit que la fufpenfion eft honorable pour le vertueux Pétion. M. Lejofne lui reproche d'avilir une autorité conftituée. Après de longs débats, on décrète fa mention du tout & le renvoi à la commiffion des douze.

On avoit la une lettre de M. Servan qui fe rend à l'armée ; une lettre de M. Luckner qui protefte contre les méchancetés fourdes » lues M. Delmas, dans la féance du 2 juillet, fur le compte de M. Berthier, chèf de l'état-major,

par

& foue te patriotifime de M. Berthier; & une feconde de M. Luckner pour remercier l'Allemblée de la confiance de la nation.

Les miniftres de l'intérieur & de la guerre déclarent n'avoir reçu aucune nouvelle officielle du département de l'Ardèche ni de M. de Monrefquiou, relativement à la prife du château de Bannes par M. Dufaillant; mais ils ont donné des ordres de précaution. Quant aa mémoire sur l'état des forces du royaume, M. Lajard repré fente la néceffité du fecret. La difcuffion s'en gage & s'anime fur l'utilité de tour favoir, fur le danger de tout divulguer. Autre difficulté ; comment obtenir du ministère un compte général qui ne foit pas compofé des comptes particuliers de chaque miniftre ?... « De fubtilités en sub»tilités, difoit M. Ramond, voilà deux heures » que nous ne nous entendons pas, & que nous » mettons véritablement la patrie en danger... » Dès le commencement, en intervertissant les » formes conftitutionnelles, nous avons provoque la guerre actuelle par un décret... main » tenant je vois de toutes parts qu'on cherche » à faire retomber fur le pouvoir exécutif toute » la refponfabilité des évènemens qui le pré» parent... Il n'eft plus temps de calculer avec » cette refponfabilité morale, & l'Assemblée doit » l'embraffer toute entière... Je demande que » tout foit communiqué »... Sur la inotica de M. Lafource qui éludoit le point discuté par M. Ramond, il est décrété que « les miniftres rendront demain, à midi, compte de l'état actuel du royaume relativement à la sûreté intérieure & extérieure, »

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Du mardi, 10 juillet.

Quelques orateurs réclameat, à la barre, la

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levée de la fufpenfion du « vertueux maire, » & pricat l'Affemblée de fufpendre le département de Paris auquel ils ont retiré leur confiance. Honneurs de la féance & renvoi à la commission des douze.

Un membre demande un congé. L'Assemblée décrète qu'elle n'en délivrera plus dès qu'elle aura déclaré que la patric eft danger, & qu'il fera fait alors an appel nominal.

Les amis de la conftitution de Bordeaux écrivent aux amis de la Réole de concourir à former i à Bordeaux un bureau central d'amis, qu'il s'en forme de pareils dans tous les ch:fs-lieux de :: département, que chaque comité central enverra fes députés à Paris pour former une opinion centrale, que c'eft ain qu'on pourra frapper fort.Les amis de la Réole n'étant pas encore à cette hauteur, &c, répondent bonnement que le projet eft inconftitutionnel, anarchique, contraire à tous les fer& tend à créer un état dans l'état. M. · Lafond - Ladebat lit cette lettre M. Thurios C prétend qu'elle eft fauffe; M. Lafond en attefte l'authenticité, & l'on paffe à l'ordre du jour.

mens,

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M. de Chambonas, malade, écrit & s'étonne tout feul de la demande d'un décret d'accufatione faite contre lui par M. Briffot, motivée sur ce

le miniftre n'avoit communiqué que le 5 la note de la marche des Pruffiens qui ne lui fut remife que le 4 par un homme de confiance agent fecret, arrivé le 3. Il invoque fon civiíme prouvé, dit-il, dans plukeurs places au choix du peuple depuis la révolution. Sa lettre eft renvoyée au comité diplomatique.

Le déficit du mois de juin eft évaluéà 13,391,324 livres; ce qui fuppofe plus de 35 millions de recette. On a décrété aujourd'hui que la caiffe

de

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