Page images
PDF
EPUB

plie l'Affemblée nationate de fufpendie l'exécution du décret d'urgence, que nous avions omis, qui ordonne l'envoi de commiffaires civils à la Guadeloupe & mande à la barre M. de Clugny, gouverneur de l'Ifle, &c. quoique l'Affemblée fe foit engagée à ne rien ftatuer fur le fort des colonies fars avoir entendu les obfervations de kurs députés. Au comité colonial.

Les municipaux de Chartres accourent fe vanter de n'avoir voulu ni enregistrer ni afficher la proclamation du Roi fur les évènemens du 20 ju. On renvoie leur adiefle à la commiffion des douze, & iis r.çoivent les honneurs de la féance.

En faveur de la réunion encore, M. LecointrePuyravaux veut qu'on entende le rapport du comité de légiflation fur la pétition par laquelle le directoire de Paris provoqua le vero fur le décier contre les prêties... Ajourné à jeudi.

Après un difcours fur le beau civique fimple, trois articles décrétés ont mis la défense de la fédération du 14 de ce mois, aux frais de la nation, & ont borné cette dépense à 25,000 liv. fans qu'on ait aucune approximation du nombre des fedérés, pour lefquels on décrétera bientôt un

million.

Conformément au décret du matin, ics corps adminiftratifs, judiciaires & municipaux font admis à la barre. On leur lit le procès-verbal du nouveau fermert, le préfident les exhorte à répondre aux yeux de l'Affen.blée en redoublant de zèle, & leur accorde les honneurs de la féance. Le Roi écrit au corps législatif la lettre fui

vante :

« Paris, ce 7 Juillet, l'an 4o. de la liberté.
«On vient de me remettre l'arrêté du départe-

ment qui fufpend provifoirement le maire & le procureur de la commune de Paris. Cet arrêté portant fur des faits qui m'intéreflent perfonnellement, le premier mouvement de mon cœur eft de prier l'Alfemblée nationale de sftatuer elle-même fur cet évènement. »

[ocr errors]

Signé, Louis, contre-figné, JOLY. » M. Lafource obferve qu'aucun principe n'au torife un pouvoir à renvoyer les for.ctions à un autre, & qu'attendu que le Roi n'a pas prononcé comme il devoit le faire, FAffemblée doit passer à l'ordre du jour. L'Affemblée y paffe, & l'on en tend ces cris partis des galeries à bas le département; Pétion ou la mort, &c.

Du dimanche, 8 juillet.

Un membre qui n'a jamais élevé la voix contre tant de feuilles foi-difant patriotiques où l'on prêche, tous les jours, la révolte, l'athéifme, Taffaffinat, le régicide, cu des fatyres amères, des éloges encore plus calomnieux, & des liftes de profcription, outragent & menacent, matin & foir, l'Affemblée, M. Moneftier a dénoncé deux ou trois mots échappés à la rapidité de la compofition des dernières pages de la partie poFitique du n°. 17 du Mercure, & s'eft écrié

Le demande que Mallet du Pan foit mis en état d'accufation, M. Lecointre - Puiraveaux afluroit que l'Affemblée ne pouvoit s'en difpenfer « fans fe rendre coupable de prévarication». M. Lecoz vouloit que le journaliste fat tenu de choifir entre les loix françoises & les loix genevoiles, option qui ne le priveroit pas du droit naturel d'exprimer fon opinion fur les/unes & fur les autres. M. Paganel accufõit løs

[ocr errors]

motions de MM. Bréard & Bazire, il a été décrété que le miniftre de la juftice rendroit compte des mesures prifes en conféquence de décrets antérieurs, relatifs aux libelles, & que cette dénonciation feroit, avec d'autres, remise au comité de farveillance. M. Champion avois judicieufement cbfervé qu'avant d'accufer des écrivains, il faudre it avoir des loix fur la liberté de la preffe,

Une lettre du Roi propofe la levée d'une légion de Bataves. Chargé de développer cette propofition, M. Lajard en attribue l'idée à M. Dumourier qui forma un comité d'officiers Hollandois réfugiés, & leur fit, pour achat d'armes & d'uniformes, une avance fur les fonds affectés aux dépenfes fecrettes. M. Brissot a blâme J'ex-miniftre n'aguère fi patriote, d'avoir entrepris la levée d'un corps de troupes fans en prévenir l'Af femblée nationale, & d'avoir employé 700,000 L Pour cette entreprise dont il veut le rendre refponfable. Il a ajouté qu'il feroit impolitique de former une légion Batave au moment où la Hol lande garde encore la neutralité... Au cor nité di̟plomatique.

On fait lecture d'une lettre des adminiftrateurs du département de l'Ardêche, dus juillet qui mandent qu'il fe forme des raflemblemenst armés à Saint-Sauveur & à Clufière; que M.. Dufaillant, décrété d'accusation, s'eft mis à la tête du parti contre-révolutionnaire, vient d'attaquer le château de Jalès avec 2,coo hommes • menace le château de Bannes ; qu'il fait des proclamations où il fe qualifie lieutenant-général des armées des Princes frères du Roi, gouverneur Bas-Languedoc & des Cévennes, Corte de mani

du

* fefte contre les autorités conftituées & les prêtres aflermentés, où il avertit qu'il a déjà fait vérifier, par la nobleffe du pays, les pleins pouvoirs que lui ont délégués leurs alteffes royales Monfieur & Monfeigneur Comte d'Artois, comme exerçant l'autorité du Roi leur fière pendant fa captivité. Il annonce qu'il a fous les ordres 45,000 hommes dans les Cévennes & le Vivarais, & 25,000 dans le Bas-Languedoc. Il ordonne aux ci-devant curés, juges &., de rentrer dans leurs fonctions; à tous les françois armés pour la religion & la monarche, d'arrêter, comme rébelles, fans nulle réruifition, les membres -de l'Affemblée national:, des adminiftrations, des tribunaux, de courir fus & d'amener devant lui tous les clubif.es, jacobins & feuillans; Cujoint à tous les receveurs de lui apporter le prodit des contributions. Ces nouvelles accueillies de réflexions chagrines & d'éclats de rire, font renvoyées à la commission des douze ; & fur la meion de M. Lamarque il est décrété que remain, les miniftres entendus, on ouvrira la di (cuffion fur la queftion de favoir fi l'on déclarera que la patrie eft en danger.

Des députations des fections de Paris, dites des Gravilliers & de la place Royale, font admises à la barre, & leurs orateurs déclament de pompeux éloges du maire & de pathétiques inftanc es pour la levée de fa fufpenfion. cc Un grad attentat vient d'être commis, a dit M. Tallien, l'un des orateurs ... Pétion, notre pè, eft fufpendu... pour n'avoir pas verfé le fang des citoyens... pour n'avoir pas changé en un jour de deuil l'anniverfaire d'une des époques les plus némorables de la révolution... Le crime -de Pétion est le nôtie... qu'on nous charge aussi

de fers... Nous demandons que vous leviez, dans le plus court délai, la fufperfion.... & que vous jugiez quelle efl'administration coupable, ou de la municipal ité qui épargne le fang, ou du directone qui a voulu le faire veiler. On plaudit, on décère l'impreffion, & le renvoi à la commiflion des douze.

Du lundi, 9 juillet.

כל

ap

M. Chaudron Rouffeau, loin de folliciter la punition des tentats du 20 juin, dénonce au contraire une adreffe du département de la Haute-Marne à ce fujer. On l'a renvoyée à la commiffion des douze.- M. Rulh annonce que 2000 Autrichiens ont tenté de s'emparer du pont du Rhin à Strasbourg...... L'ordre du jour en attendant un rapport du miniftre.

Un décret a ordonné le renouvellement des actions & portions d'actions de l'ancienne compagnie des Indes, pour 10 ans, y compris 1792. Le comité militaire eft chargé de faire, fous

:

un apport ur 'habillement des patriotes Belges qui ont joint note armée, & que M. Guyvernon a peint couverts de haillons. M. Briffot a parlé pendant trois heures fur les mefures de sûreté générale.

[ocr errors]

« A 100,000 Autrichiens, a-t-il dit, joignez 55,000 Pruffiens; le contingent des Cercles, 50,000 hommes; l'armée du Roi de Sardaigne, de 20 à 25,000 hommes ; la flotte de Naples; l'armée des rebelles; tous les mécontens du royaume; voilà nos ennemis. La neutralité de la Suiffe, fi elle ne lui étoit pas impérieufement commandée par fes intérêts, feroit très équivoque. Celle de T'Angleterre eft, jufqu'ici, une neutralité nationale.... Les Américains font réduits à des vœux

« PreviousContinue »