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4 Les consolations des misères de ma vie, ou Recueil d'airs, romances et duos, in-fol. Paris, 1781.

Cette Collection, gravée avec le plus grand soin, comprend 95 morceaux de chant, duos, romances, pastourelles, etc., sur des paroles françaises ou ita

liennes.

De ces quatre OEuvres (*), les trois dernières n'ont été gravées qu'après la mort de leur auteur, et par les soins de M. Benoît, à qui furent confiés les manuscrits de cette espèce trouvés dans les papiers de Rousseau, et qui les a tous déposés, conformément à ses intentions, à la Bibliothèque royale.

Mais parmi ces manuscrits se trouvent d'autres morceaux encore qu'on n'a pas jugé à propos de faire graver, soit parce qu'ils n'étaient pas terminés, soit parce qu'on a pensé qu'ils intéressaient peu les ama

teurs.

Quoi qu'il en soit, ces morceaux non publiés sout:

1o Un nouvel air sur ces paroles du Devin: Je vais revoir ma charmante mattresse, terminé quant au chant et à la partie de basse.

2o Trois airs, sur des paroles françaises, incomplets tant pour le chant que pour les accompagnemens. (*) Un passage du premier de ses Dialogues prouverait qu'il en a existé une cinquième. Il y déclare en effet qu'à son arrivée

à Paris, en

1770, il chercha douze chansonnettes italiennes

qu'il y avait fait graver environ vingt ans auparavant, et qui étaient de lui comme le Devin du village, mais que le recueil, les airs, les Planches, tout avait disparu. Nous ne pouvions pérer de retrouver, en 1819, ce qui avait échappé aux recher ches de l'auteur en 1770, et nous n'avons pas même du le

tenter.

1

3° Quatre duos pour clarinettes.

4o Enfin quatre morceaux de musique d'église, en partition, et complets, savoir:

Salve Regina, composé en 1752.

Ecce sedes hic Tonantis, motet composé, en 1757, pour la dédicace de la chapelle de la Chevrette.

(Rousseau parle de ces deux morceaux au Livre Ix de ses Confessions, et nous apprend que le premier, composé pour mademoiselle Fel, fut chanté par elle au concert spirituel quant au second, « le dépit, dit-il, fut mon: « Apollon, et jamais musique plus étoffée ne sortit de « mes mains. La pompe du début repond aux paroles, et « toute la suite du motet est d'une beauté de chant qui frappa tout le monde..>>)

Principes persecuti sunt, motet, à voix seule en rondeau, composé pour madame de Nadaillac, abbesse de Gomer-Fontaine..

Quomodo sedet sola, leçon de ténèbres, avec un répons composé en 1772.

N. B. Parmi les romances et airs détachés que contient le Recueil gravé en 1781, et dont il a été parlé plus haut, nous avons choisi, pour les reproduire ici, cinq de ces petits morceaux, dont deux, universellement connus, sont encore dans toutes les bouches, et dont les trois autres, s'ils ont moins excité l'attention, n'ont pas été oubliés des amateurs de ce genre aimable, et qui en effet rappellent encore le talent et la manière de l'auteur du Devin du village. On les trouvera imprimés (chant et paroles) à la fin de ce volume, avec l'indication pour chacun d'eux du numéro qui lui correspond dans le grand Recueil, pour ceux des lecteurs qui voudraient en con paitre les parties d'accompagnement.

Quant aux Planches de musique gravée, qui font partie des

tomes XI et XV de cette édition, savoir, 1o le recueil des pristipaux airs du Devin du village, placé dans le tome XI; 2o les Planches du Dictionnaire de Musique, nous ne devons pas laisser ignorer au lecteur que toutes ces Planches ne sont autres que celles mêmes qui ont servi à l'édition de 1801. De nouvelles Planches n'auraient pu être d'une exécution plus par faite, sous le rapport du fini et de la netteté de la gravure; mais il importe d'observer que, sous le rapport de la correc tion, elles avaient besoin d'une révision sévère. Des fantes graves et nombreuses les déparaient à tel point que, pour le Dictionnaire particulièrement, il y avait telle de ces Planches qui, rapprochée du texte, rendait la lecture de celui-ci tout-àfait inintelligible. Cr, puisque nous nous sommes engagés à donner une édition correcte dans toutes ses parties, un accessoire tel que celui-là n'était pas fait pour être négligé. Toutes ces Planches, sans exception, ont donc été revues et soigneuse ment corrigées, savoir, celles des airs du Devin sur la partition, et celles du Dictionnaire sur les Planches de l'édition original, qui n'étaient pas elles-mêmes exemptes de fautes, et dont la rectification a été faite avec spin.

CONCERNANT DE NOUVEAUX SIGNES

POUR LA MUSIQUE,

Lu par l'auteur à l'Académie des Sciences, le 22 août 1742.

Ce projet tend à rendre la musique plus commode à noter, plus aisée à apprendre, et beaucoup moins diffuse.

Il paraît étonnant que, les signes de la musique étant restés aussi long-temps dans l'état d'imperfection où nous les voyons encore aujourd'hui, ia difficulté de l'apprendre n'ait pas averti le public que c'était la faute des caractères, et non pas celle de l'art. Il est vrai qu'on a donné souvent des projets en ce genre; mais de tous ces projets, qui, sans avoir les avantages de la musique ordinaire, en avaient presque tous les inconvéniens, aucun que je sache n'a jusqu'ici touché le but, soit qu'une pratique trop superficielle ait fait échouer ceux qui l'ont voulu considérer théoriquement, soit que le génie étroit et borné des musiciens ordinaires les ait empê. hés d'embrasser un plan général et raisonné, et de sentir les vrais inconvéniens de leur art, de la perfection actuelle du

quel ils sont d'ailleurs pour l'ordinaire très-cn

têtés.

Cette quantité de lignes, de clefs, de transpositions, de dièses, de bémols, de bécarres, de me sures simples et composées, de rondes, de blanches, de noires, de croches, de doubles, de triples croches, de pauses, de demi-pauses, de soupirs, de demi-soupirs, de quarts de soupirs, etc., donne une foule de signes et de combinaisons, d'où re sultent deux inconvéniens principaux, l'un d'oc occuper un trop grand volume, et l'autre de surcharger la mémoire des écoliers; de façon que, l'oreille étant formée, et les organes ayant acquis toute la facilité nécessaire long-temps avant quon soit en état de chanter à livre ouvert, il s'ensuit que la difficulté est toute dans l'observation des règles, et non dans l'exécution du chant.

Le moyen qui remédiera à l'un de ces incon véniens remédiera aussi à l'autre; et dès qu'on aura inventé des signes équivalens, mais plus simples et en moindre quantité, ils auront par là même plus de précision, et pourront exprimer autant de choses en moins d'espace.

Il est avantageux, outre cela, que ces signes soient déjà connus, afin que l'attention soit moins partagée, et faciles à figurer, afin de rendre la

musique plus commode.

Il faut pour cet effet considérer deux objets principaux chacun en particulier : le premier doit être l'expression de tous les sons possibles, et

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