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appris à nos passions à parler un langage appret pors. nos mœurs étaient rustiques, mais naturelles, et la différence des procédés annonçait, au premie coup d'œil, celle des caractères, La nature homaine, au fond, n'était pas meilleure; mais les hommes trouvaient leur sécurité dans la facili de se pénétrer réciproquement; et cet avantage, dont nous ne sentons plus le prix, leur épargnat re bien des vices.

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Aujourd'hui que des recherches plus subtiles celui et un goût plus fin ont réduit l'art de plaire ea principes, il règne dans nos moeurs une vile et trompeuse uniformité, et tous les esprits semblent avoir été jetés dans un même moule : sans cesse la politesse exige, la bienséance ordonne; sans cesse on suit des usages, jamais son propre genie. On n'ose plus paraître ce qu'on est; et, dans cette contrainte perpétuelle, les hommes qui forment ce troupeau qu'on appelle société, placés dans les mêmes circonstances, feront tous les mêmes choses si des motifs plus puissans ne les en détournent. On ne saura donc jamais bien à qui l'on a affaire: il faudra donc, pour connaitre son ami, attendre les grandes occasions, c'est-à-dire atten dre qu'il n'en soit plus temps, puisque c'est pour ces occasions mêmes qu'il eût été essentiel de le connaître.

Quel cortège de vices n'accompagnera point cette incertitude! Plus d'amitiés sincères; plusdes time réelle; plus de confiance fondée. Les coup

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Telle est la pureté que nos mœurs ont acquise; c'est ainsi que nous sommes devenus gens de bien. C'est aux lettres, aux sciences et aux arts, à revendiquer ce qui leur appartient dans un si salutaire ouvrage. J'ajouterai seulement une réflexion, c'est qu'un habitant de quelques contrées éloignées qui chercherait à se former une idée des mœurs européennes sur l'état des sciences parmi nous, sur la perfection de nos arts, sur la bienséance de nos spectacles, sur la politesse de nos manières, sur l'affabilité de nos discours, sur nos démonstrations perpétuelles de bienveillance, et sur ce concours tumultueux d'hommes de tout âge et de tout état qui semblen empressés depuis le lever de l'aurore jusqu'au coucher du soleil à s'obliger réciproquement; c'est que cet étranger, dis-je, devinerait exactement de nos mœurs le contraire de ce qu'elles sont.

Où il n'y a nul effet, il n'y a point de causes à chercher : mais ici l'effet est certain, la dépravation réelle, et nos ames se sont corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancés à la perfection. Dira-t-on que c'est un malheur particulier à notre âge? Non, messieurs; les maux causés par notre vaine curiosité sont aussi vieux que le monde. L'élévation et l'abaissement journaliers des eaux de l'Océan n'ont pas été plus régulièrement assujettis au cours de l'astre qui nous éclaire durant la nuit, que le sort des mœurs et de la probité au progrès des sciences et des arts.

Telle est la pureté que nos mœurs ont acquise c'est ainsi que nous sommes devenus gens de bien C'est aux lettres, aux sciences et aux arts, a re vendiquer ce qui leur appartient dans un si saletaire ouvrage. J'ajouterai seulement une réflexion, c'est qu'un habitant de quelques contrées élorgnées qui chercherait à se former une idée des mœurs européennes sur l'état des sciences parui nous, sur la perfection de nos arts, sur la bienséance de nos spectacles, sur la politesse de nos manières, sur l'affabilité de nos discours, sur nos démonstrations perpétuelles de bienveillance, et sur ce concours tumultueux d'hommes de tout âge et de tout état qui semblen empressés depuis le lever de l'aurore jusqu'au coucher du soleil à s'obliger réciproquement; c'est que cet étranger, dis-je, devinerait exactement de nos mœurs le contraire de ce qu'elles sont.

Où il n'y a nul effet, il n'y a point de causes à chercher : mais ici l'effet est certain, la dépravation réelle, et nos ames se sont corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancés à la perfection. Dira-t-on que c'est un malheur particulier à notre âge? Non, messieurs; les maux causés par notre vaine curiosité sont aussi vienx que le monde. L'élévation et l'abaissement journaliers des eaux de l'Océan n'ont pas été plus ré gulièrement assujettis au cours de l'astre qui nous éclaire durant la nuit, que le sort des moeurs et de la probité au progrès des sciences et des arts.

et le jouet des barbares. Cette capitale du mond tombe enfin sous le joug qu'elle avait imposé à ta de peuples, et le jour de sa chute fut la veille c celui où l'on donna à l'un de ses citoyens le titr d'arbitre du bon goût (*).

Que dirai-je de cette métropole de l'empir d'Orient, qui par sa position semblait devoi l'être du monde entier, de cet asile des science et des arts proscrits du reste de l'Europe, plu peut-être par sagesse que par barbarie? Tout c que la débauche et la corruption ont de plus hon teux; les trahisons, les assassinats et les poisons de plus noir; le concours de tous les crimes de plus atroce : voilà ce qui forme le tissu de l'histoire de Constantinople; voilà la source pure d'où nous sont émanées les lumières dont notre siècle se glorifie.

Mais pourquoi chercher dans des temps reculés des preuves d'une vérité dont nous avons sous nos yeux des témoignages subsistans? Il est en Asie une contrée immense où les lettres honorées conduisent aux premières dignités de l'état. Si les sciences épuraient les mœurs, si elles apprenaient anx hommes à verser leur sang pour la patrie, si elles animaient le courage, les peuples de la Chine

(*) Pétrone, qui, dans les premiers temps du règne de Néron, posséda toute sa faveur, et dont le goût faisait loi dans toutes` les fêtes et les amusemens de sa cour, reçut pour cela le surnom d Arbiter elegantiarum, que la postérité lui a justement conμεινε,

et le jouet des barbares. Cette capitale du mond tombe enfin sous le joug qu'elle avait imposé à tart de peuples, et le jour de sa chute fut la veille celui où l'on donna à l'un de ses citoyens le tit d'arbitre du bon goût (*).

Que dirai-je de cette métropole de l'emp d'Orient, qui par sa position semblait deve l'être du monde entier, de cet asile des science et des arts proscrits du reste de l'Europe, plas peut-être par sagesse que par barbarie? Toute que la débauche et la corruption ont de plus hotteux; les trahisons, les assassinats et les poison de plus noir; le concours de tous les crimes de plus atroce voilà ce qui forme le tissu de lhis toire de Constantinople; voilà la source pure dec nous sont émanées les lumières dont notre sièc se glorifie.

Mais pourquoi chercher dans des temps rect lés des preuves d'une vérité dont nous avons sous nos yeux des témoignages subsistans? Il est es Asie une contrée immense où les lettres honorées conduisent aux premières dignités de l'état. Si les sciences épuraient les mœurs, si elles apprenaient anx hommes à verser leur sang pour la patrie, si elles animaient le courage, les peuples de la Chine

(*) Pétrone, qui, dans les premiers temps du règne de Néron, posséda toute sa faveur, et dont le goût faisait loi dans toutes les fêtes et les amusemens de sa cour, reçut pour cela le surnom d Arbiter elegantiarum, que la postérité lui a justement conJvẻ,

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