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mêmes moyens d'honorer Dieu, le riche n'a aucun ascendant à cet égard sur le pauvre tous honorent Dieu par son Fils et son divin Esprit ; tous l'honorent en esprit et en vérité, en union d'amour et de sacrifice avec Jesus crucifié, avec le Fils bien aimé du Père céleste qui est dans les Cieux, Les mêmes récompenses attendent tous les hommes, et ils en jouiront selon le dégré d'amour et de mérites où ils seront parvenus,

Les philosophes jacobins et maçons peuvent-ils prouver que la religion universelle qu'ils veulent établir, à ces caractères distinctifs? Je les défie de nous les faire reconnoître dans Mithra, dans Osiris, dans Isis, ou dans les autres Dieux factices que leur imagination enfantera,

De quel droit se présentent-ils donc, pour attaquer une religion divine, qui a commencé avec le monde, qui n'a cessé d'exister parmi les justes et les hommes fidèles aux promesses du Seigneur, qui est sainte dans ses pratiques, pure dans sa morale, divine dans son économie; qui a dans tous les tems été soutenue par des prophéties et des miracles, par lesquels Dieu manifestoit ses volontés; qui a sanctifié tous ceux qui en ont suivi exactement les préceptes,; qui fait le bonheur de tous les états qui la partagent, et attire les bénédictions du Ciel sur ceux qui la professent?

CHAPITRE IV.

Conjuration contre les Souverains: »

LE cercle social, les papiers publics, l'Assemblée

même nationale de France, ont retenti d'injures et de menaces contre les souverains. On a osé mettre à prix la tête des uns; on a peint les autres comme des brigands couronnés, qui commandoient

en despotes sur des esclaves on a envahi le territoire du plus foible; on a cherché à soulever ailleurs les sujets contre leurs princes, qu'on a représentés sous les figures les plus indécentes, pour les rendre méprisables; on a décrié leur gouvernement; on a tenté la fidélité de ceux qui leur étoient les plus dévoués, en leur envoyant, sous toutes sortes de formes, les Droits de l'homme et en repandant de l'argent avec profusion, pour en rendre l'intelligence facile.

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Quels sont les auteurs de ces entreprises audacieuses? Sont-ce des hommes sans aveu? Sont-ce des amis de la constitution? Sont-ce des philosophes orgueilleux, qui se persuadent être faits pour gouverner le genre humain? Le sieur Bonneville, exhalant sa fureur patriotique au milieu de sept ou huit mille personnes assemblées au cercle social, va nous aider à dévoiler le mystère d'iniquité, capable d'attirer sur la France des maux incalculables. Page 111 de son livre de l'Esprit des Religions, il nous dit : « Montesquieu n'osoit pas mon» trer que le gouvernement d'un seul, fut tou»jours le principe de la tyrannie. » Plus hardi que ce philosophe, Bonneville ose avancer ce paradoxe, afin qu'on égorge tous les rois, pour ne pas tomber sous leur tyrannie. C'est à des hommes enthousiasmés de la liberté, qu'il tient ce langage. Son imagination exaltée, voit tout-à-coup les rois frémir d'indignation à la vue des fanatiques qui distribuent des poignards, qui ébranlent leurs trônes, qui font rétentir à leurs oreilles les cris confus de meurtres et d'assassinats, qui les réveillent au milieu du sommeil, et qui appellent les nations au carnage, et au plaisir de voir couler le sang sacré de leurs princes.

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» Quel être froid et passif, dit-il, (page 152), « ne voit pas ainsi que moi, les tyrans qui fré» missent, et qui chancellent sur leurs trônes » ébranlés? les applaudissemens que vous avez » donnés aux premiers développemens du Contrat

» social, ne les laissent plus dormir. Ils ne » dormiront plus ; même dans les voix tremblantes » de leurs esclaves, ils n'entendent que ces ter»xibles paroles de la vérité : les nations s'élèvent » pour venger les outrages que tu as fait à la na» ture!

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Quelle est cette harpe divine entre les mains » du Dieu de la nature, dont les cordes univer» selles, attachées à tous les coeurs, les lient et » les relient sans cesse? c'est la vérité. Aux plus » foibles sons qui lui échappent, toutes les na» tions deviennent attentives, tout ressent la di» vine influence de l'harmonie universelle ; les cym » bales retentissantes s'animent alors, et répètent » dans tout l'univers, les paroles salutaires de la » vérité. »

Le sieur Bonneville, nous enseigne (page 154), par quel art, lui et ses sectateurs, sont venus à bout d'ensorceler des François, autrefois presque adorateurs de leurs rois.

Dites au milieu des assemblées du cercle so»cial, dites seulement au hazard, ces mots ma»giques de vertu, de vérité, de liberté : dites-leur » que les plus foibles des hommes sont aussi sacrés que leurs chefs, et tous égaux en droits; et »Vous les entendrez applaudir à vos malédictions »contre les tyrans, qui dévorent depuis tant de » siécles, l'héritage inaliénable de l'homme infor» tuné..

C'est véritablement par quelques mots magiques qui en imposent à une multitude ignorante, parce qu'ils signifient tout ce que des fanatiques veulent leur faire signifier, que les factieux ont réussi à électriser les têtes, à les monter au ton du fana tisme et du désespoir.

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Mille échos de la philosophie répètent sans cesse, que tous les hommes sont égaux en droits, et échauffent par leurs cris redoublés ceux qui environnent leur tribune. Pendant qu'ils servent de marche-pied pour élever des philosophes sur le

trône, ils crient, les insensés! qu'ils sont libres et égaux en droits. Ils gémissent sous le despotisme des factieux, et ils se croyent libres, parce qu'ils ne voient pas encore les chaînes dont on se prépare à les accabler.

Depuis long-tems, les philosophes propageoient l'idée, que les plus foibles des hommes sont aussi sacrés que leurs chefs, et c'est pour cette raison, nous dit Bonneville, (page 128) que le ministre Turgot, fit l'impossible pour persuader à Louis XVI, de ne pas se faire sacrer; lui faisant envisager cette cérémonie religieuse, comme un acte de servitude ignominieuse.

Qui sait, si depuis long-tems, on n'auroit pas attenté sur les jours de Louis XVI, si le caractère royal dont il est revêtu, n'avoit rendu sa personne sacrée, et ne l'avoit mis sous la protection spéciale de Dieu, en le montrant au peuple, comme Foint du Seigneur? Ne fut-ce pas ainsi que Salomon fut regardé par le peuple d'Israël, lorsqu'il eut été consacré au Seigneur. Unxerunt eum Domiño in principem (Ier. Para. c. 29 22). Si le roi n'avoit pas été sacré, avec quelle facilité nos philosophes, nos clubistes, nos francs-maçons et tous les factieux, n'auroient-ils pas persuadé au peuple, que le roi n'est que le régisseur de son royaume, qu'un roi fonctionnaire, et nullement un monarque souverain; autrement lui auroient-ils dit il se seroit fait sacrer et se seroit fait reconnoître par la nation dans la cérémonie auguste de son sacre, comme ses prédécesseurs ? Combien d'autres piéges, n'a-t-on pas tendu à Louis XVI, que la divine Providence qui veille sur la France, lui a fait éviter.

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Mais au défaut de la ruse, nos philosophes ont recours à la violence et à la force; et Bonneville qui est leur écho, crie de toutes ses forces, (pag. 154) « que ceux qui ont entre les mains les rênes » du gouvernement, monarques, princes, séna» teurs, représentans, de quelque nom qu'on les

» appelle, soient forcés de reconnoître dans un » même jour et à la fois dans tous les empires, la >> souveraineté des nations et la fraternité univer>> selle.

Il voudroit voir renouveller sur la surface du globe, le jours des sorts, (page 149) c'est-à-dire le treizième jour du mois adar, jour auquel les juifs s'élevèrent contre leurs ennemis dans toutes les provinces de l'Assyrie, et en tuèrent un grand nombre. Il voudroit qu'il n'y eut plus sur la terre ni nobles, ni prêtres, ni grands, ni princes, ni rois, ni monarques, ni empereurs. Vous lui demanderez peut-être qu'est-ce donc qui commanderoit les nations? qui seroit leur conseil? qu'estce qui y donneroit des leçons de morale, de droit, et de religion? qu'est-ce qui y enseigneroit les sciences et les beaux arts? Voici la réponse qu'il Yous fait (page 156).

«Dites aux nations, que les sages parmi nos an» cêtres, ont formé une association de principes » et de recherches, dans l'espérance qui se réa»lisera, de voir un jour présider à la conduite de » l'univers, l'esprit universel des nations.

Les principes de la philosophie, voilà le code que nos sages offrent aux nations pour avoir le droit de les commander, de les instruire et de les assujettir. C'est sur ces principes de vertu philosophique, de liberté et d'égalité, que le sieur Bonneyille fait reposer le bonheur des nations.

« Le seul peuple, (dit-il page 121) le moins » malheureux, est celui-là seul où les philosophes » ont commencé à triompher des prêtres et des » tyrans. (c'est sans doute des François dont il »entend parler) On pourroit classer le malheur des → peuples de l'Europe, par le despotisme plus ou moins rigoureux, avec lequel on enchaîne la voix de ces hommes de toutes les nations et de tous » les siècles, qui liant leur propre cause à l'intérêt » de tous, éclairent l'humanité, lors même qu'ils » se trompent, parce qu'ils sont de bonne foi. "

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