Page images
PDF
EPUB

CHAPITRE II.

Accord des sentimens de nos clubistes Jacobins, avec les hérétiques des derniers siècles.

Formule du serment de Claude Faucher, évéque du Calvados, au club des Jacobins de Caën.

[ocr errors]
[ocr errors]

Je jure une haine implacable au trône et au sa

E

» cerdoce, et je consens, si je viole ce serment, » que mille poignards soient plongés dans mon sein parjure, que mes entrailles soient déchirées et » brûlées, et que mes cendres, portées aux quatre » coins de l'univers, soient un monument de mon » infidélité »,

Ce serment, comparé avec ceux des francs-maçons en loge, ne présente qu'une partie des horreurs qu'ils renferment.

Jacques Clément Grégoire, Isnard, Bazire, Roberstpierre, Brissot et beaucoup d'autres clubistes et francs-maçons, ont exhalé leur haine au milieu de l'assemblée nationale, contre le trône et l'autel, et ont été couverts d'applaudissemens. Presque tous les corps administratifs ont mis en pratique les mêmes principes, sans égard aux sentimens de la religion, de l'humanité ni de la justice. Enfin, il semble qu'il n'y a plus de Dieu pour les françois depuis que, comme les Egyptiens, ils ont tout. divinisé.

Dieu est tout, tout est Dieu, écrivoit Fauchet au Sieur de la Harpe.

Mon Dieu, c'est la loi, s'écrioit avec transport le Sieur Isnard, au milieu de l'assemblée qui lui applaudit avec enthousiasme.

Fauchet a prêché le divorce et la loi agraire, la liberté illimitée, l'obéissance à la nature. Vive

la nature et ses bons sentimens! vivent les belles mœurs! s'écrioit-il dans son sermon sur la liberté le 5 Août 1789.

L'abbé Sièyes a nommé le vœu de chasteté, antisocial.

L'auteur de l'ouvrage intitulé, l'Orateur à la nation, qui est un franc-maçon et un illuminé, a osé dire; que c'étoit la providence des choses, qui avoit amené la révolution. Plus de providence divine, plus de Dieu, plus de religion, plus de temples. C'est le vœu général des philosophes françs❤ maçons, qui ne prêchent la liberté et l'égalité, que pour imiter les hérétiques dont ils ont adopté les

maximes.

Muncer, chef des Anabaptistes (Hist. eccl. t. X.) annonçoit (comme nos assemblées, comme nos francs-maçons) qu'il venoit rétablir la liberté primitive que Jésus-Christ avoit apportée sur la terre, et délivrer la nation de la tyrannie des seigneurs. Une de ses premières opérations, fut d'anéantir toute distinction de naissance, de rang et de fortune, comme contraire à l'évangile, qui ne voit parmi les hommes que des égaux. Il vouloit que tous les hommes missent leurs biens en commun, et qu'ils vécussent ensemble, dans cette parfaite égalité, qui convient aux membres d'une même famille.

N'est-ce pas sur ce plan, que la France entière s'est organisée?

La Souabe, la Franconie, la Thuringe et l'Alsace, virent tout-d'un-coup les païsans en insurruction, massacrer les gentils-hommes, les prêtres, les moines, enlever les religieuses et piller les églises. Nous en avons vu tout autant en France.

Bercol avoit aussi une propagande, comme nos Jacobins: vingt-six apôtres allèrent en divers lieux publier son évangile. Beaucoup de Jacobins en ont fait autant, et ont reçu leur récompense.

Jean Ball, disciple de Wiclef, prêchoit en 1381 que tous les hommes ont été créés égaux et libres;

2

et pour recouvrer cette liberté primitive, il invitoit à mettre à mort, tous ceux qui auroient pu y mettre obstacle. Combien de pareilles motions n'ontelles pas été faites contre le roi, les nobles, les prêtres; contre tous ceux qu'il a plû de décorer du nom d'aristocrate pour les rendre odieux? Le palais-royal, l'assemblée nationale même, les papiers publics ont retenti de ces cris horribles de mort et de proscription.

CHAPITRE III.

Déclamations des Francs-Maçons et des Philosophes, contre la Religion Chrétienne.

LEs plus furieuses déclamations contre la reli

gion catholique, se trouvent réunies dans les deux ouvrages de Bonneville et de Volney. Avant d'exposer les impiétés que ces deux auteurs vomissent contre Jesus-Christ, le fondateur de la religion chrétienne, il convient d'en donner une idée qui, serve à prémunir contre le poison que leurs ouvrages renferment.

Jesus-Christ, est le Verbe de Dieu, son Fils unique, qui lui est consubstantiel en tout, et qui s'est, fait homme dans le sein de la Vierge Marie, par l'opération du Saint-Esprit. Par lui, dit l'apôtre Saint-Jean, (ev. c. 1.) tout a été fait, et rien de ce qui a été fait, n'a été fait sans lui. En lui étoit la vie, et la vie étoit la lumière des hommes et la lumière luit dans les ténébres, et les ténébres ne la comprennent point. La vie de Jesus-Christ rapportée dans les quatre évangiles, paroît telle que la demandoit la nature de sa mission, telle que la promettoient les oracles des prophêtes, telle enfin, que devoit être la vie d'un Dieu fait homme,

qui vouloit être le sauveur des hommes, leur législateur, leur médiateur, leur modèle, et le fondateur d'une religion Divine. Le philosophe J. J. Rousseau (Em. t. 3. page 161) y a reconnu luimême tout ce qui caractérise la vie d'un Dieu.

כל

» J'avoue, dit-il, que la majesté des écritures » m'étonne, la sainteté de l'évangile parle à mon » cœur. Voyez les livres des philosophes avec toute » leur pompe; qu'ils sont petits près de cela ! se peut-il qu'un livre, à la fois si sublime et si » simple, soit l'ouvrage des hommes ! se peut-il, » que celui dont il fait l'histoire, ne soit qu'un » homme? est-ce là le ton d'un enthousiaste, ou » d'un ambitieux sectaire? quelle douceur, quelle » pureté dans ses moeurs! quelle grace touchante » dans ses instructions! quelle élévation dans ses » maximes ! quelle présence d'esprit ! quelle finesse » et quelle justesse dans ses réponses ! quel empire. » sur ses passions! où est l'homme, où est le sage » qui sait agir, souffrir et mourir sans foiblesse » et sans ostentation? quand Platon peint son juste » imaginaire, couvert de tout l'opprobre du crime, » et digne de tous les prix de la vertu, il peint » trait pour trait Jesus-Christ et la ressemblance » en est si frappante, que tous les pères l'ont sen» tie, et il n'est pas possible de s'y tromper.

[ocr errors]

» Quels préjugés, quel aveuglement, ne faut» il pas avoir, pour oser comparer le fils de Sophronisque, au fils de Marie! quelle distance de » l'un à l'autre ! Socrate mourant sans douleur » sans ignominie soutient aisément jusqu'au bout » son personnage ; et si cette facile mort n'eût ho » noré sa vie on douteroit si Socrate avec tout » son esprit, fut tout autre qu'un sophiste.

[ocr errors]

» II inventa, dit-on, la morale: d'autres avant. » lui, l'avoient mise en pratique; il ne fit que » dire, ce qu'ils avoient fait; il ne fit que mettre »en leçons leurs exemples. Aristide avoit été juste, » avant que Socrate eut dit, ce que c'étoit que »justice. Leonidas étoit mort pour son pays, avant

»que Socrate eut fait un devoir d'aimer sa patrie. »Sparte étoit sobre, avant que Socrate eut loué la sobriété avant qu'il eut défini la vertu, la » Grèce abondoit en hommes vertueux. Mais où >> Jesus avoit-il pris chez les siens, cette morale

élevée et pure, dont lui seul a donné les leçons » et l'exemple ? du sein du plus furieux fanatisme, la plus haute sagesse se fit entendre, et la sim »plicité des plus héroïques vertus, honora le plus → vil de tous les peuples..

» La mort de Socrate, philosophant tranquil»lement avec ses amis, est la plus douce qu'on puisse désirer: celle de Jésus expirant dans les » tourmens, injurié, raillé, maudit de tout un peuple, est la plus horrible qu'on puisse craindre. Socrate, prenant la coupe empoisonnée, bénit » celui qui la lui présente et qui pleure; Jésus au » milieu d'un supplice affreux, prie pour ses bour»reaux acharnés. Oui, si la vie et la mort de So

crate furent d'un sage, la vie et la mort de Jésus » sont d'un Dieu. Dirons-nous que l'histoire de l'évangile est inventée à plaisir ? ce n'est pas ainsi qu'on invente; et les faits de Socrate, dont personne ne doute, sont moins attestés que ceux » de Jésus-Christ. Au fond, c'est reculer la dif»ficulté, sans la détruire; il seroit plus incon» cevable que plusieurs hommes d'accord, eussent » fabriqué ce livre, qu'il ne l'est, qu'un seul en » ait fourni le sujet. Jamais des auteurs Juifs, » n'eussent trouvé, ni ce ton, ni cette morale; » et l'évangile a des caractères de vérité si grands, » si frappans, si parfaitement inimitables, que l'in

venteur en seroit plus étonnant que le héros ».

Ainsi parloit Rousseau, lorsque les Philosophes vouloient ou le faire taire, ou soudoyer sa plume. Mais jamais ils ne pûrent le faire parler contre sa pensée, contre Dieu. Depuis sa mort, ils n'ont pas manqué de gens à leurs gages, assez vils pour mettre à prix leur conscience et leur religion.

Ce témoignage d'un Philosophe de ce siècle qui

[ocr errors]
« PreviousContinue »