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DE FRANCE,

PENDANT

LE DIX-HUITIÈME SIÈCLE;

PAR M. CH. LACRETELLE,

L'UN DES QUARANTE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE, PROFESSEUR
D'HISTOIRE A LA FACULTÉ DES LETTRES DE PARIS, CHEVALIER
DE LA LÉGION D'HONNEUR.

TOME SEPTIÈME.

A PARIS,

CHEZ TREUTTEL ET WÜRTZ, LIBRAIRES,

RUE DE BOURBON, No. 17;

A STRASBOURG ET A LONDRES, MÊME MAISON DE COMMERCE

1821.

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PRÉFACE.

IL existait une lacune bien importante entre deux de mes Ouvrages: l'Histoire de France au dix-huitième siècle, et le Précis de la Révolution française; je n'avais point écrit L'HISTOIRE DE L'ASSEMBLÉE CONSTITUANTE. Cette tâche me paraissait très-difficile à remplir: j'y voyais les dangers de l'Histoire contemporaine dans toute leur étendue. Même après avoir signalé la faiblesse anarchique de l'Assemblée Législative, les crimes de la Convention, le règne à la fois violent et irrésolu du Directoire Exécutif; il m'en coûtait de relever dans l'Assemblée Constituante les fatales erreurs de plusieurs hommes dignes d'estime à beaucoup d'égards, et qui avaient fait des efforts généreux pour réparer leurs fautes; mais quand j'ai vu les mêmes erreurs reproduites au bout de trente-deux ans, remises en crédit, se propageant en Europe

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avec plus de facilité et de plus déplorables succès qu'en 1789, nous menaçant de leur terrible et honteux retour, et enfin professées par quelques-uns de ces hommes même qui devaient le plus gémir de les avoir partagées, j'ai cru faire l'acte d'un bon Français, j'ai cru remplir un devoir honorable en écrivant dans toute la sincérité et la force de mon âme l'HISTOIRE DE L'ASSEMBLÉE CONSTITUANTE. Cependant, j'ai toujours eu présente à l'esprit cette maxime judicieusement énoncée par Voltaire: Que, si l'on ne doit que la vérité aux morts, on doit des égards aux hommes vivans. Il n'y a pas une bonne action que je ne me sois fait une loi de rapporter, pas une que j'aie attribuée à de vils motifs, pas un repentir que je n'aie mentionné. Persuadé que l'indignation contre les grands crimes est un devoir, une nécessité pour l'Historien, je n'ai admis aucun ménagement en parlant d'un prince qui fut le fléau, le meurtrier de tous les siens. Mon récit peut réveiller des douleurs cruelles chez d'augustes personnes;

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