Cette importante communication sur laquelle nous nous proposons de revenir étant terminée, on a repris la discussion sur le budget du ministre de la police. C'est M. Camille Jordan qui a paru à la tribune pour repousser les attaques de M. de La Bourdonnaye. Il craint que des considérations étrangères aux principes n'aient amené ces hostilités dont certaines personnes n'ont eu la pensée que depuis l'ordonnance du 5 septembre et la loi des élections; le ministère de la police n'a peut-être de si grands torts à leurs yeux que depuis la découverte, et la suppression de ces sociétés secrètes qui faisaient, dans plusieurs département du midi, une police si active et si expéditive. L'orateur ne pense pas, comme M. de La Bourdonnaye, qu'il faille confier des fonctions de surveillance à des particuliers, pas même à des propriétaires. Ce serait armer de nouveau les passions, couvrir la France d'espions et de délateurs, et fournir aux haines et aux vengeances un aliment indestructible. On verrait peut-être encore des marquis et des vicomtes se déguiser en garçons cabaretiers pour épier l'ivresse, et prendre en flagrant délit les désordres de la raison. M. Camille Jordan pense qu'on a déjà assez vu «<les tristes effets de ces polices de bonne société disséminées dans toute la France. >> Quant aux lettres de cachet, le nombre n'en était pas aussi méprisable qu'on voudrait le faire croire. Plus de quarante mille ont été signées sous un seul ininistère de l'ancienne monarchie. La liberté des citoyens était à la merci d'un homme puissant ou d'une favorite. C'était le bon vieux temps. L'orateur croit que le ministère de la police, inutile dans les temps ordinaires, ne pourrait être subitement supprimé sans inconvénient au milieu des passions irritées, et après des révolutions qui ont excité et trompé tant d'espé rances. M Camille Jordan s'arrête sur l'éloge personnel du ministre. « Ce n'est point en effet, dit-il, d'après de vagues déclamations qu'on peut juger un ministre exposé, par la nature de ses fonctions, à la haine de tous les partis, surtout si elles sortaient du sein de ces opinions qu'il a dû plus spécialement réprimer; si tout annonçait qu'il est attaqué, moins pour quelques actes empreints du sceau de l'arbitraire, que pour avoir concouru au grand coup (l'ordonnauce du 5 septembre) qui en a ruiné l'empire. 640 LA MINERVE FRANÇAISE. Après M. Camille Jordan, M. Courvoisier s'est présenté pour défendre la même cause. Il a prétendu que les sauvegardes contre l'arbitraire, existaient dans la liberté de la presse portée jusqu'à l'abus pour les brochures, et dans le droit de pétition aux chambres. Avec un système d'interprétations arbitraires, et le mode d'examen adopté pour les pétitions, ces deux barrières ne paraissent pas difficiles à franchir. En général, l'abus n'existe que parce que l'usage n'est pas légalement réglé. Nous avons besoin plus que jamais d'une loi sage et libérale sur l'exercice de la presse. M. le ministre de l'intérieur a pris aussi la parole dans cette discussion, parce que les ministères, a-t-il dit, sont solidaires entre eux. « Placés sur les marches du trône, ils en sont aussi les sentinelles avancées; et ce n'est pas leur faute s'ils tirent quelquefois sur les Troyens cachés sous les habits des Grecs. Qui sont les Grecs et les Troyens? Il y a probablement une pensée dans cette phrase; mais elle a jusqu'ici échappé à notre pénétration. Nous y réfléchirons; et peut-être. pourrons-nous donner le mot de l'énigme au prochain numéro. S. ANNONCE. De l'état des Protestans en France depuis le seizième siècle jusqu'à nos jours, avec des notes et éclaircissemens historiques; par M. Aignan, de l'académie française. In-8°.; chez Eymery, libraire de la Minerve, rue Mazarine; Delaunay et Pélissier, au PalaisRoyal. Prix: 2 fr. 50 c., et 3. fr. par la poste.. Les auteurs légalement responsables: E. AIGNAN; Benjamin CONSTANT; Évariste FIN DU PREMIER VOLUME. IMPRIMERIE DE FAIN, PLACE DE L'ODÉON. DU TOME PREMIER. Les auteurs de la Minerve au public. POÉSIE. Je Ris, chanson, par M. Ch. de Lonchamps. . 201 Le Vilain, chanson, par M. P.-J. de Béranger. M. de C. L'Exilé, chanson, par M. P.-J. de Béranger. 203 249 355 Extrait d'un poëme sur les principes des arts, par 401 Le Ver luisant, apologue, par M de La Touche.... 449 OEuvres de M. F.-G.-J.-S. Andrieux (analyse A. J. ). . 12 24 (1) Sous ce titre sont aussi compris, dans la table, les analyses T. I. 42 Cours analytique de littérature générale, par M. Le- Les confidences de l'hôtel de Basancourt, ou un jour Galerie morale et politique, par M. le comte de Sé- .. 66 ANNALES DRAMATIQUES (DL.) . 87. 233. 528 Des dépenses et des recettes de l'état pour 1818, et Les encouragemens de la jeunesse, par M. Bouilli 107 109 110 .. 112 De la répartition de l'impôt foncier et du cadastre, Sur les royalistes de M. de Châteaubriand, par M. J.- 112 113 132 Lettre à M. Lainé, ministre de l'intérieur (anal. A. ). 117 . . 156 165 D'une assertion de M. Bailleul dans sa brochure contre 169 Deuxième lettre à M. Odillon-Barrot, par M. Benja- 174 Mémoire en cassation pour les six condamnés du 176 M. le curé de Cosne, département de la Nièvre (A. J.). 204 211 Répouse de M. le lieutenant général Canuel à l'écrit intitulé: Lyon en 1817 (anal. A.). Mémoires et Correspondance de madame d'Épinay (3 art. A. J.). Pag. 213 252. 356. 451 Encore un mot sur le procès de Wilfrid Regnault, etc. (B. C.). 261 297 Mémoire pour M. Victor Martin, contre le procureur Les malheurs d'un amant heureux, traduit de l'an- Séances de l'académie française (L.). . 307 310. 555 Esprit révolutionnaire des nobles en France sous les Mémoires du cardinal de Retz, de Guy-Joly et de la 340 369 405. 500 Des égards que dans les circonstances présentes les 420 L'Antiquaire, traduit de l'anglais par madame de M. Des Tropes, ou figures de mots, poëme, par M. Fran- 425 426 508 517 524 Introduction à l'histoire des républiques italiennes, De la malveillance (A.). : Élémens de l'histoire de la littérature française jus- OEuvres de M. Arnault. Théâtre (anal. P.-F. T. \. . 596 60.2 |